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Une institutrice tuée à Albi par une mère d’élève souffrant de « troubles psychologiques »

par Le Monde

Publie le samedi 5 juillet 2014 par Le Monde - Open-Publishing
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Une enseignante de 34 ans a été poignardée à mort par la mère d’un élève, vendredi 4 juillet, à Albi, dans le Tarn. Une agression qui suscite une forte émotion jusqu’au sommet de l’Etat.

Les faits se sont déroulés vers 9 heures, à l’ouverture des classes dans l’école publique Edouard-Herriot, sise dans le quartier Lapanouse, une zone urbaine sensible près du stade municipal. Une mère d’élève a poignardé une institutrice devant ses élèves de grande section de maternelle.
« Quand je suis arrivé sur les lieux, on essayait de ranimer [l’enseignante], a expliqué le procureur d’Albi, Claude Derens. Elle était en arrêt cardiaque dans sa classe. » La jeune femme est morte peu avant 11 heures. Agée de 34 ans, Fabienne Terral-Calmès était mère de deux petites filles.

Les élèves qui ont assisté au drame ont été pris en charge par une cellule psychologique. Ils assistaient à leur dernier jour d’école avant les vacances scolaires.

UNE SUSPECTE « ATTEINTE DE TROUBLES PSYCHOLOGIQUES »

La mère d’élève va être admise dans un hôpital psychiatrique, « de façon immédiate », « sous contrainte », a annoncé peu après le procureur d’Albi. Il a précisé que cette décision faisait suite à une première expertise menée vendredi après-midi par deux praticiens, au cours de laquelle la gardée à vue, âgée de 47 ans, avait tenu des « propos incohérents ».

« Selon les premiers éléments de l’enquête, [la suspecte] semble atteinte de troubles psychiatriques importants », avait déclaré plus tôt le ministre de l’éducation, Benoît Hamon, qui s’est rendu sur place en début d’après-midi. M. Hamon a indiqué que la suspecte n’avait scolarisé sa fille à l’école Edouard-Herriot que depuis « un mois et demi » et qu’elle n’avait eu que « très peu de contacts » avec l’équipe éducative.

Albi : Benoît Hamon, ému, parle d’un "jour de vacances endeuillé" - 04/07
Après le meurtre d’une institutrice à Albi, tuée par une mère d’élève, Benoît Hamon s’est rendu sur place. Visiblement ému, le ministre de l’Education a parlé d’un "jour de vacances endeuillé par un acte épouvantable".

La femme avait pris la fuite, avant d’être rattrapée une vingtaine de minutes plus tard aux abords de l’établissement et placée en garde à vue, où elle a immédiatement été examinée par un psychiatre. On ignore encore les motivations de son geste. Des témoins, cités par France Info, disent que des cris ont été entendus avant l’agression, notamment la phrase « Je ne suis pas une voleuse ! ».

Agée de 47 ans et mère de deux enfants, elle serait connue des services de police pour délaissement de mineur de moins de 15 ans, selon RTL. Elle était déjà hospitalisée en psychiatrie et suivie par l’aide sociale à l’enfance, précise i-Télé.

« UN DRAME ABOMINABLE »

Dans l’après-midi, François Hollande a déploré un « drame abominable ». « C’est toute la communauté éducative qui est en deuil aujourd’hui », a également déclaré le premier ministre, Manuel Valls.

Ce drame dans une enceinte scolaire est exceptionnel par sa gravité. Une étude de l’Insee, publiée jeudi, indiquait cependant que plus d’une personne sur dix travaillant dans l’éducation nationale déclarait avoir fait l’objet de menaces et d’insultes, soit près de deux fois plus que dans l’ensemble des autres professions.

Le Syndicat des enseignants-Union nationale des syndicats autonomes se dit « sous le choc et bouleversé ».

Interrogé sur les mesures de sécurité dans les enceintes scolaires, le ministre de l’éducation a répondu : « Il faut protéger l’école, mais la protéger, ce n’est pas la fermer. »

http://www.lemonde.fr/societe/article/2014/07/04/une-enseignante-tuee-a-albi-par-la-mere-d-un-eleve_4451022_3224.html

Messages

  • L’ensemble de la communauté éducative, et tout particulièrement les enseignants des écoles, est sous le choc suite au meurtre d’une enseignante de maternelle survenu à Albi.

    Le SNUipp-FSU tient à exprimer sa compassion à la famille et aux proches de notre collègue. Il veut dire aussi sa solidarité à l’équipe enseignante de l’école Édouard Herriot et a une pensée particulière pour les enfants de cette école à qui toute l’attention nécessaire doit être apportée. Il a invité enseignants, parents d’élèves et toutes celles et ceux qui le souhaitaient à se recueillir le 4 juillet au soir devant l’Inspection académique du Tarn lors d’un hommage à notre collègue.