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Manifestation à Paris : une personne toujours dans le coma

par Laurent Valdiguié

Publie le dimanche 29 mai 2016 par Laurent Valdiguié - Open-Publishing
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Un gendarme lance une grenade dans la foule lors de la manifestation contre la Loi Travail à Paris, Porte de Vincennes, le 26 mai 2016 © via twitter @GazarLoic
Un gendarme se met à l’abri après avoir lancé une grenade Porte de Vincennes à Paris le 26 mai 2016 © via twitter @GazarLoic
Un journaliste est blessé à la tête suite au jet d’une grenade Porte de Vincennes à Paris le 26 mai 2016 © via twitter @GazarLoic
Le blessé, Romain D., journaliste de 28 ans, est admis en soins intensifs © via twitter @GazarLoic

Deux enquêtes ont été ouvertes après la blessure d’un jeune homme jeudi soir.

Le journaliste indépendant blessé sérieusement à la tête en fin de ­manifestation jeudi à Paris est toujours dans un état "stationnaire mais grave", indiquait samedi la préfecture de police. Plongé dans un "coma profond", le jeune homme n’a pas repris connaissance depuis jeudi. Deux enquêtes sont en cours, l’une administrative, l’autre judiciaire. "On ne comprend pas pour l’instant comment l’usage d’une grenade de désencerclement, apparemment lancée à ras de terre comme le prévoit le règlement, a pu provoquer une blessure à la tempe", confie au JDD une source au ministère de l’Intérieur.

Ce soir-là, quatre policiers ont d’abord arrêté un lycéen avant d’être pris à partie. Ils se sont alors réfugiés dans le jardinet d’une résidence devant le tram à l’angle du général Nissel et du cours de Vincennes, et ont appelé des renforts. En voulant dégager leurs quatre collègues, d’autres policiers ont alors fait usage "d’une grenade de désencerclement", selon la police, un objet qui projette des grosses billes en caoutchouc, en théorie au niveau des mollets... Le jeune journaliste s’est écroulé. Au-delà du comportement des policiers, c’est toute la chaîne de commandement de cette soirée du 26 mai qui devrait faire l’objet d’une enquête. Ce jour-là, "le préfet de police avait donné pour consigne de procéder à des arrestations en fin de cortège", admet une source à la préfecture.
"L’efficacité du dispositif est hautement discutable"

La place de la Nation avait ainsi été coupée en deux pour limiter l’espace et resserrer le lieu d’interpellations. Autour de la place, une demi-douzaine d’unités de gendarmes mobiles, de CRS et de compagnies d’intervention et de sécurisation, commandées chacune par un officier, lui-même référant à un commissaire chapeautant le tout, étaient en fait pilotées à distance par la DOPC, la direction opérationnelle de la préfecture.

"Depuis les écrans vidéo du poste de commandement, on contrôle les caméras sur zone, on peut zoomer et faire des captures d’écran. C’est de la DOPC que sont donnés un par un les ordres d’interpellation", confie le porte-parole de la préfecture. En temps réel donc, en fin de manif, et alors que l’immense majorité du cortège se dispersait sans grands heurts, des groupes d’une trentaine de policiers, courant sur la place de la Nation, sont venus "au contact" pour interpeller des manifestants. La plupart du temps en vain...

"L’efficacité de ce dispositif est hautement discutable, confie au JDD un policier sous couvert d’anonymat. Non seulement ces CRS et gardes mobiles ne sont que très peu parvenus à arrêter des jeunes, une vingtaine à peine, mais en plus, ils se retrouvaient ensuite au milieu de la foule, en formation de tortue, sous les insultes et l’incompréhension du gros des manifestants." De fait, comme l’a constaté le JDD de visu, ces "opérations" menées en fin de manifestation ont, de fil en aiguille, accentué la tension sur la place, qui s’est déplacée ensuite cours de Vincennes.

Article : http://www.lejdd.fr/Societe/Manifestation-a-Paris-une-personne-toujours-dans-le-coma-787977

Photos : https://blogs.mediapart.fr/raymond-macherel/blog/280516/la-democratie-est-en-etat-durgence

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Messages

  • Il est parfaitement clair aujourd’hui, et cela est malheureusement confirmé par la grave blessure du jeune homme à Vincennes, que la répression du gouvernement en place est radicale et organisée dans le but d’atteindre tous les manifestants quels qu’ils soient ! Tous les contestataires quels qu’ils soient : Jeunes, vieux, hommes, femmes, journalistes, syndiqués et non-syndiqués, même de simple passants au cours des manifestations... Rien ne doit échapper à la répression violente du pouvoir face à la contestation et à la révolte qui monte ! Surtout pas la contestation ! Surtout pas la révolte !Surtout pas la solidarité, qui permettent à tous de s’exprimer avec une telle énergie , un tel courage, et une telle détermination ; et qui de plus fait naître des idées et des actes qui exigent plus de justice sociale immédiatement sans aucune crainte des menace graves qui pèsent sur tous aujourd’hui. le pouvoir montre sa peur de la contestation qui ose lui faire face et de la révolte qui se montrer et s’affirmer. Le pouvoir aux abois veut écraser la jeunesse... On n’écrase pas la jeunesse avec des armes ! Jamais ! Le pouvoir actuel utilise ses forces de répression avec une violence qui semble dépasser les limites de ce que peut supporter un Peuple. Les plus graves accidents peuvent arriver à tout moment. Il est heureux de voir que la motivation de la population provoquée et bafouée dans ses droits à contester et manifester, est forte ! Il est souhaitable que cette contestation s’amplifie encore plus face à ces menaces du pouvoir sur nos droits et libertés ! Ne doutons pas un instant que les manifestants vont renforcer encore plus leur solidarité et leur esprit de révolte dans les jours cruciaux à venir.