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Au Congo, des communicants français au service de Serge Roger Pereira ?

par Gloria Atangana

Publie le mercredi 28 novembre 2018 par Gloria Atangana - Open-Publishing

L’homme d’affaires congolais Serge Roger Pereira se retrouve au cœur du scandale de l’Université de Brazzaville, un nouveau désastre financier qui risque d’éclabousser l’image du Président Denis Sassou-Nguesso. Loin de prendre ses responsabilités, le constructeur a mandaté des communicants français pour améliorer son image. Enquête.

Le désastre de l’Université Denis Sassou-Nguesso…

Avec une inauguration attendue pour la rentré académique 2018, l’université Denis Sassou-Nguesso se voulait être un modèle de développement, un projet qui tenait à cœur au Président Sassou. Malgré un budget supérieur à 400 millions de dollars, les quelques 30 000 étudiants, qui attendaient avec impatience les nouveaux locaux, pourront encore patienter longtemps. Comme le révélait Jeune Afrique, la finalisation de l’université a été officiellement reportée à 2019. Inquiétant, à peine plus de la moitié des travaux auraient été réalisés.

Simple retard ? Pas vraiment, la viabilité du projet est remise en cause. Le site sur lequel Serge Pereira et sa société Unicon ont validé la construction est menacé d’érosion. En réalité, la nouvelle université a été développée sur des terrains sableux, qui s’effritent dangereusement. Avant même de voir le jour, l’université du Président risque de tomber à l’eau… Si le Congo a vu des désastres, celui-ci semble bien être l’apogée de l’incompétence qui détruit le pays.

Face à cette embarrassante réalité, Serge Pereira se défausse sur les autorités Congolaises, affirmant que des impayés expliqueraient le retard. Mais pas un mot sur les terrains sablonneux. Pas sûr que le Président Sassou n’apprécie cette défaillance.

De la poudre de perlimpinpin…

Loin de s’expliquer devant les Congolais, Serge Pereira a choisi d’étouffer la polémique en lançant une coûteuse opération de communication. Avec l’aide de la société française E-Fluence Sarl du communiquant Stanislas Gobert, Serge Pereira a lancé des sites internet à sa gloire, profils sur des réseaux sociaux, et même une toute nouvelle fondation : Congo Kitoko.

Plus surprenant, Serge Pereira affirme même sur son compte Twitter qu’il aurait fait la une du magazine African Business, ajoutant une photo de la couverture où il pose fièrement.

Sauf que surprise, cette une n’existe pas ! Sur le véritable numéro d’avril 2018 d’African Business, aucune photo de l’homme d’affaires Congolais n’est visible, il s’agit d’un grossier montage. Heureusement que le ridicule ne tue pas…

L’étrange fausse une du magazine African Business

Plus on s’élève et plus dure sera la chute…

A trop vouloir briller, Serge Pereira risque d’attirer l’attention des autorités sur certaines de ses pratiques. D’après Mediapart, Serge Pereira serait marié avec Cindy Descalzi, la fille de Marie-Madeleine Ingoba et surtout de Claudio Descalzi, le patron de la compagnie pétrolière italienne ENI.

Serge Pereira et son épouse Cindy Descalzi

Tant Marie-Madeleine Ingoba que Claudio Descalzi feraient l’objet d’enquêtes en Europe pour des faits de corruption. Des perquisitions auraient eu lieu… Reste désormais à savoir si le beau-fils Descalzi sera aussi interrogé par la justice, européenne ou congolaise. Affaire à suivre.

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