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Florence Aubenas en route pour la France, Hanoun retrouve sa famille

Publie le dimanche 12 juin 2005 par Open-Publishing
16 commentaires

La journaliste française, libérée samedi, faisait route dimanche pour la France, alors que son guide irakien Hussein Hanoun retrouvait sa famille à Bagdad après 157 jours de captivité.

L’avion ministériel français qui doit ramener à Paris la journaliste française Florence Aubenas, libérée après plus de cinq mois de captivité en Irak, a décollé dimanche à 15h55 (12h55 GMT) d’une base militaire au sud-ouest de Chypre .../... (AFP)

Messages

  • Un homme d’affaires roumain organise l’enlévement de trois de ses compatriotes. Or ces compatriotes affirment avoir été détenus en compagnie de Florence et Hussein. Conclusion logique cartésienne : c’est ce même homme d’affaires qui a organisé l’enlévement de Florence et Hussein, conclusion logique qu’aucun journaliste ne s’aventurera à tirer. A la place la DGSE nous pondra une version "debriefée" bien chiadée, qui servira encore une fois à enterrer la vérité. Ainsi va la vie dans le monde enchanté des médias de nos grands pays libres et démocratiques ...

  • Tout le monde, évidemment, ne peut que se réjouir de la libération de prisonniers détenus arbitrairement, de surcroît "otages" de sordides revendications et menacés (sans doute) dans leur vie.
    Mais à titre subsidiaire on pourra aussi se réjouir de la fin (provisioire) du prétexte à cette débauche de "solidaritéine" ( à l’instar de Nietschze parlant de "moraline) dégoulinante et hypersélective qui déferlait depuis 155 jours : "nos" otages "français", "nos" journalistes... servant en l’occurence de vecteur commode aux démonstrations d’union sacrée de la Patrie, comme à l’autopromotion indiscutable de la corporation journalistique et médiatique, à l’heure où cette dernière a un peu de "plomb dans l’’aile". Florence Aubenas, Georges Malbrunot et consorts, c’est la figure du journalisme héroïque, des intrépides défenseurs de la "liberté de l’information", qui au péril de leur vie vont braver les ténèbres du "black out" barbare, offrant un emblème idéal à tous leurs "confrères" et "consoeurs", qui 10 ans auparavant répétaient comme des toutous dociles les communiqués de l’OTAN dans ce même Irak, et qui continuent à le faire, du moment que c’est conforme à notre "intérêt national". Après ces si unanimes et touchantes retrouvailles - la famille, les "confrères", le président Chirac, les inénarrables "spécalistes" en sécurité et prise d’otage... - espérons que cela ne se reproduise plus.
    (j’ai en mémoire aussi l’histoire de ce jeune homme photographe, qui avait été retenu comme otage plusieurs mois en Tchétchénie . A son retour, il avait écrit un bouquin relatant son aventure. Le bouquin n’avait pas intéressé les médias (c’était un petit photographe indépendant sans trop de relations), et le bouquin n’avait pas marché. Il s’en était ouvert à des journalistes et avait exprimé son dépit. D’aucun lui avait signifié leur mépris le plus hautain, insinuant qu’il cherchait à faire du fric sur son aventure, certains allant meêm jusqu’à mettre en doute le caractère "involontaire" de sa captivité... Quelques mois après ce jeune homme se suicidait dans une indifférence un peu gênée.)

  • J’ai rencontré le nom de Florence AUBENAS à côté de celui de Miguel BENASAYAG, sur un livre : "RÉSISTER c’est CRÉER", somme toute, réjouissant

    Je me réjouis donc particulièrement de la libération de cette journaliste courageuse et de son compagnon de (in)fortune.

    Je leur souhaite de ne pas davantage, "libres", sombrer dans le spectacle. Pas moins de courage, finalement...

    Patlotch

  • Des prisonniers sont libérés, je m’en réjouis... pourtant Hussein, le guide, ancien général de l’aviation de Sadam, formation de pilote de Mirage en France, recruté par la D.G.S.E. et Florence, journaliste à Libération, et puis quoi d’autre encore.
    Il y a ce qui se dit et s’écrit dans les médias et puis ce que l’on nous cache.
    J’ai des souvenirs personnels des FRENCH DOCTORS, dans les années 1980 qui émargeaient, parfois sans le savoir, à des officines dépendant du S.D.E.C. ou de la C.I.A.. N’est ce pas Bernard ?
    Je ne m’attendrirai donc pas sur ces jeux troubles.
    Mic

    • tout ce qui précède sent vraiment la merde, vomis par de petits esprits, frustrés par leur médiocrité, englués par leur suffisance

      encore un peu et on aura droit au coup monté par July pour redorer son blason suite à sa position pour le oui

    • NON BAGDAD LA VRAIE MISERE C’EST LA BEATITUDE ET ... DE SE CONTENTER DES CONTES (COMPTES) A DORMIR DEBOUT, SANS SOURCILLER...

    • "Tout le monde connaît le cliché selon lequel les théories du complot sont l’idéologie du pauvre : quand un individu ne possède pas les ressources et capacités élémentaires de cartographie cognitive, ressources et capacités qui lui permettent de repérer sa place au sein d’une totalité sociale, il invente des théories du complot lui fournissant un ersatz de carte, analysant toutes les complexités de la vie sociale comme résultats d’un complot caché. Toutefois comme Fredric Jameson aime à le faire observer, ce rejet ideologico-critique n’est pas suffisant : dans le capitalisme global actuel nous sommes trop souvent confrontés à des "complots" réels". écrivait récemment le philosophe slovène Slavoj Ziezek (Irak Le chaudron cassé , Paris 2005, ed.climats.
      Pour ma part, j’ai constaté (message de 21h10 62.230) l’ambiance d’"Union sacrée" et de ramdam médiatique qui entourent depuis maintenant bientôt un an les histoires de journalistes otages en Irak, non seulement en France, mais dans tous les pays occidentaux. je ne vois aucun complot ni dans le fait que les journalistes soient pris en otage par des "résistants" ou des "terroristes" en Irak, ni dans le fait que cela provoque ce ramdam (c’était déjà vrai dans les années 80 avec les otages français au Liban). Je me contentai d’observer "subjectivement" quel type de phénéomènes idéologiques pouvait éventuellement être sous-tendu dans le traitement de ce genre de phénomène. Je ne vois pas bien à quel titre je me fais insulter grossièrement !? Mais ce genre d’insultes méprisantes est symptomatique, préciséement, de l’ambiance d’ "union sacrée", d’unanimisme obligatoire et quasi hystérique que la propagande peut parvenir à créer. Qui ne se rallie pas, non seulement à cet élan de compassion généreuse et au "devoir de solidarité" (dans le sens le plus fort du mot "devoir") est immédiatement injurié comme un "déchet humain" qui ne mérite pas de participer à la civilisation.

      D’autant qu’on pourrait aussi se poser des questions, non pas en imaginant je ne sais quel complot, à partir de je ne sais quel ragot travaillé par la logique du soupçon paranoïaque, mais simplement en observant ce qui se dit "dans le poste".
      J’ai entendu Florence Aubenas ce soir déclarer que ses ravisseurs, à un moment, l’avait laissé regarder un peu la télévision (la chaine TV 5 en l’occurence), et que de voir les bandeaux parlant de "Florence et Hussein" défilés, cela lui avait remonter le moral. Ce qui se comprend bien et est parfaitement humain (en gros, qu’elle n’a pas été oublié, que les autorités françaises s’occupent activement d’elle etc. et donc qu’une lueur d’espoir concernant leur libération brille encore). Peu après elle indiquait que régulièrement ses ravisseurs les informait qu’on parlait beaucoup d’eux en Europe dans les médias et que c’était bon signe - selon leurs ravisseurs - pour eux les otages ( et aussi pour eux aussi semble-t-il dans une sorte de "syndrome de stockholm" à l’envers ?!). Alors on peut se poser légitimement une question : en quoi l’omniprésence médiatique de leurs cas était un bon signe pour leur libération ? et plus généralement, en quoi le militantisme médiatique tous azimuts étaitil utile, voire nécessaire à leur libération ?
      Dans certains cas on peut le comprendre : pour des preneurs d’otage qui veulent populariser une cause (à l’instar des "terroristes gauchistes dans l’europe des anénes 70, ou de causes diverses et variés - arméniens, ETA...), le fait que les médias relaient leurs revendications satisfait en partie les motifs de leur action, et favorise la libération des otages. Mais ici, l’on n’a entendu aucune de leurs revendications, et - si elles existaient - elle n’ont aucunement été relayées par les médias. On sait aussi, que pour éviter la multiplication de ce type d’action, les médias ont pris le parti, et qui a toujours été respecté depuis lors, de ne pas relayer ces messages. Donc le fait que les médias parlent sans arrêts des otages en Irak, n’apportait pas "en soi" un motif pour les ravisseurs les libèrent.
      Dans notre cas, le motif des ravisseurs pouvaient être de plusieurs ordres : obtenir une rançon et/ou des avantages diverses de la part des autorités françaises. Or d’après l’opinion de divers "spécialistes" qui se sont succédés dans le poste, plus un "otage" a du poids (politique, médiatique, financier), plus le montant de la rançon exigé est élevé, et compromet ainsi les chances de libération. Autrement dit, selon eux, la "discrétion médiatique" est plus efficace que la publicité (d’autant que les "djihadistes" se moquent de la "mauvaise image" qu’entraine ces prises d’otage - certaines se terminant par de spectaculaires décapitations - dans les opinions occidentales, à la différence de lutte comme celle du Viet-Nam, par exemple qui elle, à l’inverse, misait et pariait sur la sympathie de ces opinions - ce que le général Beauffre appelait la "stratégie de guerre psychologique indirecte du faible au fort" - Les "djihadistes", au contraire, déploient une stratégie directe d’intimidation et de terreur du faible au fort. leur cruauté et leur détermination impitoyable devant frapper de stupeur les opinions occidentales, et à terme les décourager de soutenir leurs gouvernements.). Alors au-delà du réconfort moral que cela a pu apporter à Florence Aubenas, on pourrait légitimement se demander, si l’énorme publicité sur leur cas n’était pas tout bonnement contreproductive 1/ risquait de faire monter les enchères si haut que les autorités françaises ne veuillent pas suivre 2/ si elles le faisait, évidemment d’encourager ce type de pratique, non seulement en Irak, mais ailleurs.
      On peut donc se demander - sans crise paranoïaque aigüe et théorie du complot du médiocre frustré, mais tout simplement en réfléchissant un tout petit peu, sans gober tout crû et sans esprit critique - si cette intense publicité relevait seulement sinon du motif, du moins de la logique de faire libérer les otages ?! Si ils n’y avaient pas d’autres motifs - conscients ou inconscients - qui présidaient aussi , non seulement au fait qu’on en parlât tant, mais aussi qu’on en parlât de cette façon, par exemple en cherchant absolument à associer le populaire à la chose (du squattage de la manif du 1er mai, à ces innombrables évènements populaires orchestrés où les "bons citoyens" étaient conviés à se mobiliser, non pas pour la fin de la guerre en Irak et son cortège d’atrocités, non pour la "libération de Florence et hannoun", victimes idéales, démocrates, pluriculturelles et tolérantes ? Bref à se mobiliser pour l’occident contre les barbares, en oubliant au passant l’occident qui occupe les barbares ? Mais j’ai bien le sentiment, que déjà en disant cela, je me met en dehors du cercle de la raison et de la liberté, du côté des immondes djihadistes, de la barbarie et du totalitarisme qui justifieront une bordée d’injures. Et qui peut-être, demain, légitimeront une loi rendant illégal ce genre de propos !
      Enfin, il y a une dernière hypothèse, qui se disait ça et là, et que j’ai entendu dans la bouche d’une active militante "pour Florence et Hussein" à la manif du 1er mai : Il fallait cette mobilisation pour forcer le gouvernement français à agir. Parce que Chirac et consorts ne voulaient pas agir suffisamment (rançon trop chère, autres préoccupations etc. ?)
      Il y a plusieurs choses qui clochent dans ce raisonnement. Outre que finalement, paradoxalement il rendrait les médias et les braves citoyens qui se sont mobilisés objectivement "complices" des preneurs d’otage (mettant la "pression" sur les autorités françaises par nature seule interlocutrices possibles des ravisseurs, cela renforcerait la position de ces derniers, et leur permettrait de "faire monter les enchères", on voit mal TF1, France télévisions, radio-France etc... malgré toute la solidarité corporatiste du monde, mettrent sciemmment en difficulté à ce point l’Etat français ! Ou alors là encore, on voudrait nous faire accroire un beau roman, sur l’indépendance souveraine des médias et tutti quanti, leur désintéressement humanitaire et leur passion pour la liberté et les droits de l’homme. J’aimerai qu’on nous permette au moins d’en douter ! Ensuite, certes on peut sans doute absolument nous raconter n’importe quoi, mais dans le même temps on nous raconte qu’il y avait 100 agents de la DGSE sur le coup, que le ministre des AF et des dizaines de collaborateurs, toute l’ambassade de France en Irak... s’occupaient de l’affaire ? Enfin les autorités françaises nous ont plutôt semblé fortement encourager la "mobilisation pour Florence et Hussein" que l’inverse.
      En conclusion on pourrait s’interroger sur ce fait simple : pourquoi y-a-il eu eu une mobilisation médiatico-politique déclenché "par le haut" si intense, alors que cette dernière ne servait strictement à rien, et pouvait même être plutôt nuisible, du point de vue de la stricte logique de la recherche de la libération des otages ?
      Si il est désormais interdit de poser ce genre de question, oi qu’elle vous range directement dans la catégorie des ordures, alors cela signifie tout simplement qu’il n’y a plus tellement de différence entre l’américaine de bush et du patriot act, la Chine capitalo-communiste, et la France d’aujourd’hui.
      L’affaire "Florence et Hussein", c’est aussi un unanimisme médiatiquement contrôlé, qui pose des "Denkverbot", des interdits de penser, et auxquels chacun est sommé de se conformer. C’est aussi une façon de se poser d’autres questions : que fait aujourd’hui réellement l’Etat français en Irak ? Qu’en est-il, au vrai, de l’opposition franco-américaine sur la question ? La France n’a-telle pas finalement rallié "les forces de la coalition" ?

    • Merci pour cette analyse, qui a le mérite de mettre un peu de logique... Je suis moi aussi extrêmement réservé sur tout cela, depuis le début. Nous ne voyons que des parcelles de vérité et cela ne suffit pas à nous faire une opinion... Deux personnes ont été capturées, il valait mieux les retrouver vivantes et rapidement, mais au delà ?...

      Tout de même, supposez qu’elle ait été libérée et discrètement ramenée chez ses parents, avec une annonce par simple communiqué, avec le président de la République et les ministres muets, au moins quelques jours, puis discrets... De la pudeur, simplement... Ne croyez-vous que cela aurait bien plus été à leur avantage ?

    • Impossible, puisqu’il a monté le coup il y a 6 mois.

    • Voici d’où vient "la merde, vomie par de petits esprits, frustrés par leur médiocrité, englués par leur suffisance" :
      "L’enlèvement des trois ex-otages roumains en Irak a été "organisé et financé" par leur guide, Mohamed Munaf, et l’homme d’affaires roumano-syrien Omar Hayssam, a affirmé, vendredi 27 mai, le parquet de Bucarest. En fin de journée, le bureau du procureur général a fait savoir, dans un communiqué, que les deux suspects avaient été inculpés pour avoir "initié, financé et coordonné l’enlèvement du 28 mars" la suite ici :
      http://www.lemonde.fr/web/article/0...

      "L’enlèvement à Bagdad des trois journalistes roumains libérés dimanche dernier a été « organisé et financé » par leur guide, Mohamed Munaf, et par un homme d’affaires roumano-syrien, Omar Hayssam, a affirmé vendredi le Parquet de Bucarest."
      http://www.liberation.fr/page.php?Article=299592

      mais aussi :
      "Le Parquet a affirmé que "l’enlèvement, ainsi que les menaces lancées par le groupe qui a détenu pendant 55 jours les trois journalistes et leur guide en Irak, avaient pour but de créer une forte émotion dans l’opinion publique roumaine, destinée à attirer l’attention sur l’homme d’affaires Omar Hayssam".

      "Comme je connaissais la journaliste de la chaîne Prima TV Marie-Jeanne Ion et son père", Vasile Ion, sénateur du Parti social démocrate (PSD, au pouvoir jusqu’en décembre 2004), "je lui ai proposé de se rendre en Irak pour faire des interviews de nouveaux responsables politiques et elle a accepté", a-t-il précisé.
      Ayant fait fortune dans l’immobilier et l’agro-alimentaire, M. Hayssam était lui-même un membre influent du PSD, dont il aurait financé les campagnes électorales, avant d’en être exclu en avril dernier."
      http://www.tsr.ch/tsr/index.html?si...

      et de nombreux autres articles. Il suffit pour cela d’introduire quelque mots clefs dans ce merveilleux fouille-merde qu’est le moteur de recherche google actu.

  • Il est frappant de constater à quel point l’idéologie dominante et son langage ("théorie du complot", "paranoïa", mais aussi dans d’autres domaines "extremisme", "antiaméricanisme", "antisémitisme" (pour de simples critiques de l’Etat israélien),...) a formaté les esprits au point de les rendre absolument fermés à tout ce qui pourrait déranger leur petit confort intellectuel, et d’oublier même la simple logique. Ici l’ideo-logique remplace la logique, et le reflexe pavlovien ("complot") la reflex-ion. M’attendant à des âneries du genre "théorie du complot", je m’étais contenté dans le premier message de relever des informations très officielles, s’apparentant en quelque sorte à un syllogisme et d’en tirer une conclusion logique. Aucune spéculation ici (à la différence de la longue logorhée du message ci-dessus), la conclusion découlant naturellement des infos fournies par les journalistes eux-mêmes. Apparement c’etait déjà pour certains aller trop loin et s’aventurer dans l’errance mentale, la "paranoïa". Je retire donc cette conclusion malsonnante, me contentant une nouvelle fois de mettre l’accent sur ces informations : "Un homme d’affaires roumain organise l’enlévement de trois de ses compatriotes. Or ces compatriotes affirment avoir été détenus en compagnie de Florence et Hussein." et d’y ajouter cette troisième info que nos anti-complotistes professionels, qui préférent se laisser bercer au grè des nouvelles deversées par les différents mass-médias plutôt que de faire usage de leur cerveau, vont avoir du mal à mettre en harmonie avec les deux précédentes : "à sa sortie d’avion, Florence, à une question sur la présence ou non à ses côtés de la journaliste roumaine pendant sa détention, a, après un temps d’hésitation, nié avoir cotoyé cette dernière." Voilà, à chacun d’en tirer les conclusions qui lui plairont.

    Rappelons simplement pour finir qu’aujourd’hui la théorie du complot est devenu, à propos des otages français au Liban, la théorie officielle puisque tous les livres d’histoire reconnaissent que ce qui était en jeu dans cette crise ce n’était pas uné négociation entre Paris et des groupes armés libanais mais entre la France et des pays tiers, la Syrie et l’Iran. Quant à l’Italie des années 70 mentionnée par notre collégue, impossible de l’évoquer sans se réferer à Gladio et à la loge P2, à l’origine des attentats les plus meurtriers (Piazza fontana, Bologne, ...) : qu’étaient ces organisations sinon des excroissances des services secrets, dont la responsabilité aujourd’hui est avérée malgrè les accusations de paranoïa qui accueillaient ceux qui au moment même où se déroulaient ces crimes de masse pointaient un doigt accusateur vers le veritable responsable, le "plus froid des monstres froids", l’Etat.

  • Pour une excellente analyse de la théorie du complot et de ses limites, cf l’article Histoire et complots
    http://www.geocities.com/nemesisite...
    et les livres publiés par Les Editions Antisociales
    http://www.editionsantisociales.com/

  • Pour illuster l’idéologie de l’unanimisme qui "prend en otage" les prises d’otage : ce matin dans le figaro :

    "L’unité dans le soulagement

    Pierre Rousselin
    [13 juin 2005]

    La joie unanime qui salue le retour de Florence Aubenas est un hommage à tous ceux qui, depuis cinq mois, ont oeuvré à sa libération. En un moment où notre pays connaît de graves divisions, l’émotion partagée montre qu’il est possible, par-delà les clivages souvent insurmontables du quotidien, de se retrouver autour des vraies valeurs de la liberté et de la dignité humaine.

    Le formidable élan de solidarité en faveur de Florence et de son guide Hussein Hanoun a certainement favorisé l’issue heureuse. Il a surtout contribué à créer ce sentiment qui nous habite d’avoir surmonté ensemble une même épreuve.

    En ce moment d’unité nationale, les véritables héros sont ceux que l’on ne nommera pas et que l’on ne verra pas à la télévision. Ce sont les agents de nos services secrets qui ont travaillé dans l’ombre et risqué leur vie pour Florence et Hussein, comme ils l’avaient fait, un peu plus tôt, pour Georges Malbrunot et Christian Chesnot. La discrétion qui les entoure est la condition de leur succès.

    Chacun a raison de se féliciter. La réussite est collective, tout autant que l’épreuve. Heureusement, il n’y a eu, cette fois, ni tapage ni initiative intempestive pour brouiller les pistes. Il faut, comme cela a été fait au plus haut niveau de l’Etat, rendre hommage au travail du gouvernement de Jean-Pierre Raffarin. Et tout particulièrement à Michel Barnier, qui, pendant l’essentiel de la captivité des otages, a préparé un dénouement qu’il n’a pu, faute de temps, mener à son terme. (...)"

    Sans plus de commentaires.