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Les PECO : déception d’un capitalisme pur et dur et souci de penser encore une alternative

par Christian DELARUE

Publie le jeudi 7 novembre 2019 par Christian DELARUE - Open-Publishing
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Les PECO : déception d’un capitalisme pur et dur et souci de penser encore une alternative, de penser un nouveau socialisme !

(Les PECO sont les pays de l’Europe centrale et orientale)

Si la chute du mur de Berlin fut il y a 30 ans, le 9 novembre 1989, une indéniable bonne nouvelle pour les peuples, qui annonçait aussi la chute de l’URSS (décembre 1991) ce qui suivit au fil du temps fut nettement moins joyeux. Dix ans après, en 2000, les firmes multinationales de l’Ouest avaient déjà imposées leurs pratiques d’exploitation forte de la force de travail dans divers pays de l’Est (PECO). Une fraction aisée de "seconds patrons" bénéficia de la consommation marchande mais le gros du monde du travail du se plier aux exigences dures du capitalisme transnational. Plus il y a de travailleurs et travailleuses sur-exploitées et plus on trouve des exploiteurs cherchant à gagner plus encore.

Trente ans après la chute du mur à Berlin, à l’heure ou des IDEOLOGUES pro-oligarchie capitaliste de l’Union européenne, ne cessent de vouloir detruire plus encore le capitalisme social d’après-guerre, avec ses garanties conquises du temps de l’affrontement campiste Est-Ouest ; de vouloir briser les alternatives aussi , vont nettement plus loin en assimilant honteusement nazisme et stalinisme , soit un « socialisme de caserne » certes abondamment critiqué mais jamais comme le nazisme sciemment destructeur de l’humanité, il importe de dire le vécu critique de 30 ans d’’implantation du capitalisme dans les PECO, les pays de l’Europe centrale et orientale.

Et sans doute ne suffit-il pas de dire qu’il n’y a plus de grand projet de civilisation, de grand projet de construction d’une société d’égalité contre le capitalisme débridé ! Il convient d’essayer de penser ce nouveau projet. Il convient de réfléchir à un nouveau socialisme ! De ne pas abandonner la perspective marxiste dans sa dimension émancipatrice à la critique rongeuse des souris ! (cf V)

I - 1989-1991

A la fin des régimes dits « communistes » (1989-1991), une « ouverture » s’est concrétisée par l’établissement progressif de relations diplomatiques entre la Communauté européenne et les pays de l’Europe centrale et orientale (PECO). Un programme d’aides financières à la réforme et à la reconstruction économique de ces pays fut mis en place sous la dénomination de Programme PHARE (à l’origine destiné uniquement à la Hongrie et la Pologne). Les multinationales occidentales se sont progressivement implantées au sein des PECO.

II - 2003-2004

Il fallut attendre 2003-2004 et même 2007, pour que plusieurs de pays ex bloc de l’Est intègrent officiellement l’Union européenne.

III - PECO : Points communs.

 Le point commun de ces pays est d’avoir subi, d’abord des régimes dits (faussement) communistes pendant un demi-siècle ou plus, et ensuite l’introduction d’un capitalisme dur, avec une économie de marché très peu sociale depuis la fin du siècle dernier.

Précarité, chômage et bas salaires sont devenues sources de déconvenues, une fois passé le moment d’attraction, et ce pour beaucoup, pas tous car il y a eu besoin d’encadrement !

Les multinationales des principaux pays occidentaux se sont rapidement installées pour bénéficier de couts réduits divers (dont la main d’oeuvre) et de débouchés nouveaux.

 Ces pays ont connu aussi, peu ou prou, la montée de forces cléricales autocratiques et réactionnaires (contre les femmes, les homosexuels, la jeunesse, les étrangers, etc-). Des partis politiques ont pu, ici ou là, s’appuyer sur ces contre-mouvements pour mieux asseoir leur propre légitimité autocratique.

Lire : La cléricalisation des pays de l’Est | Investig’Action
https://www.investigaction.net/fr/la-clericalisation-des-pays-de-lest

L’engouement pour la démocratie s’est enrayé faute de développement des libertés démocratiques et d’un Etat social conséquent.

IV - Liste des pays de l’Europe centrale et orientale : PECO :

Onze États désormais membres de l’Union européenne :
1) Bulgarie, 2) Croatie (issue de l’ex-Yougoslavie)
3) Estonie (ancienne république soviétique)
4) Lettonie (ancienne république soviétique)
5) Lituanie (ancienne république soviétique)
6) Hongrie, 7) PologneRetour ligne automatique
8) République tchèque (issue de l’ex-Tchécoslovaquie)
9) Roumanie
10) Slovénie (issue de l’ex-Yougoslavie)
11) Slovaquie (issue de l’ex-Tchécoslovaquie) ;

Six autres pays, issus de l’ancienne Yougoslavie à l’exception de l’Albanie :
12) Albanie, 13) Bosnie-Herzégovine, 14) Macédoine, 15) Monténégro
16) Serbie, 17) Kosovo ;

Quatre républiques anciennement soviétiques sont membres ou participants de la CEI et tous les auteurs ne les considèrent pas comme des PECO : certains en excluent la Russie, d’autres toute la CEI :
18) Biélorussie, 19) Moldavie, 20) Ukraine
21) Russie

V - Ecosocialisme

Un écosocialisme "façon Castoriadis" c’est un socialisme d’empowerment du peuple-classe 99% contre la logique de profit capitaliste et pour développer des services publics de valeur d’usage, de satisfaction des besoins sociaux, hors productivisme ; le tout avec une « mutation anthropologique » notamment contre le carnisme et d’autres aspects évoqués par Thierry Brugvin dans les "Les causes psychosociologiques de l’addiction dans une société capitaliste ».(1).

Il ne faudrait pas négliger cependant la nécessaire lutte contre les intégrismes religieux montant dans le changement de moeurs et de mentalité à opérer ! Ni basculer dans l’austérité pour tous et toutes ! Refusons un écosocialisme misérabiliste ai-je pu dire jadis !

Mais le trajet comme le contenu est à tout construire en même temps que les luttes sociales et démocratiques. Ces luttes marchent ensemble contre les oligarchies et les gouvernances néolibérales du capitalisme actionnarial et financiarisé mondial.

Christian Delarue

Afin de se positionner de façon centrale entre nazisme et stalinisme et pour mieux valoriser ainsi un capitalisme de plus en plus contesté sur la planète par de nombreux peuples-classe, le Parlement européen vient d’ adopter le 19 septembre dernier une résolution qui amalgame le nazisme du Troisième Reich exterminateur à l’expérience avortée du socialisme en Union des Républiques Socialistes Soviétiques. Il n’a pas égalité ici.

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