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Le jour d’avant, C’est l’heure de l’mettre !

par Hdm

Publie le jeudi 2 avril 2020 par Hdm - Open-Publishing

Le jour d’avant tout allait bien : lors d’un conseil des ministres dédié à l’épidémie, on décidait de briser les retraites par la force. Le ton était donné.

Le jour d’avant,

On fermait quelques lits d’hôpitaux histoire de garder la main et satisfaire encore un peu plus le business de la santé privée.

Pour écouter / télécharger l’émission en MP3, cliquez sur le LIEN => https://www.campuslille.com/index.php/entry/le-jour-d-avant-c-est-l-heure-de-l-mettre

On refaisait quelques petits cadeaux fiscaux aux grands capitalistes, pour les remercier d’être si innovants ! Rendez-vous compte : verser autant de dividendes après avoir si bien délocalisé et licencié ! Quelle magie ! Ô insondable mystère du profit ! Comme tout allait bien !

Malgré la religion du flux tendu et du zéro stock, on accumulait les grenades de désencerclement et les munitions de LBD, ainsi que quelques missiles et autres armes de destruction massive, des fois qu’il s’agirait d’exporter notre modèle chez les sauvages. Là où rien ne va jamais comme on veut…

On chantait les louanges de l’Europe, et on crachait à qui mieux mieux sur « les vilains Chinois qui truquent les chiffres », sur les Cubains qui envoient des médecins juste pour faire de la propagande – et nous envahir ? – et sur tout ce qui contrevenait au catéchisme mondial du profit sans fin.

On brisait les chômeurs pour leur apprendre à vivre de l’autre côté de la rue, on riait de ces gens qui ne sont rien, on pérorait sur les « privilégiés qui font grève pour leurs régimes spéciaux », on parlait de l’islam surtout, histoire de nourrir le poltron qui sommeille dans chaque lâche qui paresse devant sa télé, ou quelque autre écran. De fumée.

On chantait le marché ! Le marché en marche ! Le marché qui produit de si plaisants managers, de si prometteuses start-ups, le marché qui conquiert tout un pays, son histoire, son énergie, son travail, pour en faire un centre commercial. Géant bien sûr. Payant, of course !

On recrutait des députés et des ministres, et jusqu’à un Président, dans ce vivier où grouillent les ambitions les plus stupides, les compétences les plus morbides, la médiocrité la plus brillante, les goûts les plus chiotteux…

La populace, acculturée, plongée dans la mouise et le groin dans son auge numérique, courbait l’échine sous le joug de cette élite aux allures nouvelles – que des fils à papa. On ne la craignait plus cette masse, et quand un gilet jaune ou un rouge gueulait désespoir et colère, on tapait fort pour garder le troupeau compact. La France Monsieur ! La République !

Tout allait bien.

Mais c’était le jour d’avant.

Là, c’est l’heure de l’mettre !

L’heure de l’mettre !

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