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Injustice mondiale : le schéma de la coupe de champagne

par Christian DELARUE

Publie le vendredi 7 août 2020 par Christian DELARUE - Open-Publishing
4 commentaires

Injustice mondiale : le schéma de la coupe de champagne

L’inégale répartition des richesses au plan MONDIAL est souvent présentée sous le schéma de la "coupe de champagne" . Je l’ai vu il y a bien longtemps déjà dans le livre "les destins du tiers-monde" de Thomas Coutrot et Michel Husson . On la revoit régulièrement avec une forme qui bouge assez peu.

Il ne s’agit pas, on le voit, d’une flute avec un pied très court ! Pas du tout : le haut est très riche et le reste est très modeste voire pauvre !

Sur les 5 tranches (de 20 unités) seule a première, tout en-haut, située dans les pays les plus riches - du Nord ou de la Triade - dispose d’un contenu imposant (trop- bcp trop) et tous les autres pays - les Suds - sont dépourvus de richesses économiques conservées et appropriées pour tous et toutes dans le pays . Le sous-sol peut être riche mais il n’enrichie pas le pays. L’extractivisme est une prédation de l’ impérialisme qui va surtout au Nord.

coupe champagne riches

Dans le Nord il y a aussi, en quelque sorte, un Nord et un Sud. Idem pour les Suds ou une division de classes sociales est forte. La géo-économie-politique n’efface pas les rapports sociaux de classes. Les classes dominantes sont en lutte pour gagner (cf France - Allemagne) mais savent s’entendre pour que le monde du travail des 99% ne mange pas trop le gâteau, que ce dernier grossisse vite ou pas !

Les riches dans chaque NATION et chaque continent mènent la guerre économique et sociale et ils la gagne.

Autrement dit, il y a aussi la seconde inégalité de richesse économique et sociale car au Sud une petite fraction d’entrepreneurs capitalistes s’enrichie sur l’ouverture aux marchés mondiaux. Les pays du Sud ont leur 1% riche comme les pays du Nord. Il y a des différences à noter au sein de ces 1% (en termes de niveaux et de types d’accumulation) comme au sein de chaque peuple-classe, notamment pour la place des couches sociales moyennes mais c’est secondaire ici.

Ch D

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Messages

  • CLASSISME

    Le peuple-classe de France paiera la dette à la bourgeoisie allemande.

    Merkel et Macron cet été 2020 (avec l’UE) sont tombés d’accord, malgré les divergences, pour la relance, les emprunts et dettes : que doit-on comprendre ?

    Certe, que l’UE est toujours et encore un problème pour chaque peuple-classe mais il ne s’agit pas pour autant de vouloir "sortir de l’UE " à froid d’une part et sans internationalisme des peuples en lutte d’autre part. Grosse méfiance sur un processus souverainiste qui ne profiterait pas aux classes populaires et renforcerait sa classe dominante nationale sans retomber conséquente sur les classes sociales modestes et précaires ! Il s’agit donc de continuer à se battre contre toutes les classes dominantes prédatrices, celle nationale comme celle continentale ! Evidemment, en pratique, syndicalement notamment, la bataille se mène surtout intra-muros !

    Malgré des conflits de leadership les 1% de France et d’Allemagne serrent finalement les coudes - inégalement certes - pour la dynamique du turbo-capitalisme post-pandémie en Europe. Il y a besoin disent-ils de renforcer et recentrer l’économie capitaliste en Europe face à la Chine et aux Etats-Unis. La dynamique du capitalisme doit être forte et celle de la logique de service public plus faible . Le "classisme" (politique de domination de classe) va donc s’accroitre !

    Tendanciellement, si chaque peuple-classe va devoir payer la dette c’est surtout le peuple-classe de France - les nationaux et les simples résidents - qui va "subir la saignée" des politiques d’austérité installées dans la durèe, qui va payer la dette à la classe dominante d’Allemagne sous contrôle de l’oligarchie de l’Union européenne . Le 1% de France va globalement s’enrichir sauf exception !

    Au plan associatif et syndical, il va falloir forger - et on sait que c’est dur ! - une solidarité de classe internationale entre salariés du public et du privé et aussi les chômeurs et précaires, en sachant qu’une fraction de l’encadrement supérieur (des entreprises transnationales et aussi de l’Etat) est payée chèrement (rémunération du 1%) pour le "sale boulot" de classe, pour le "classisme", pour le renforcement de l’exploitation de la force de travail, pour le "faire travailler plus en payant moins" (relire Alain BHIR sur ce point) . Pour le syndicalisme de classe à perspective d’alternative systèmique la revendication d’une nouvelle RTT à 32 heures voire 30 heures hebdo est à avancer et débattre : Sans perte de salaire pour les 99% d’en-bas. La défense des services publics et des protections sociales est aussi importante car c’est un nouveau démantèlement qui est à attendre. La thatchérisation du monde se poursuit en Europe sous la férule de la bourgeoisie allemande mais les autres classes dominantes ne sont pas en reste.

    Christian D

    Plan de relance européen : l’arnaque Macron | Le Média
    https://www.lemediatv.fr/emissions/2020/plan-de-relance-europeen-larnaque-macron-iXHQuE_OQnyGFPafKV2W_w

  • Il faut rajouter aussi que la bourgeoisie (pour éviter notamment de payer trop d’impôts) use et abuse de sa théorie du ruissellement des richesses, au Nord comme au Sud.
    Or, si ruissellement il y a, c’est dans l’autre sens : c’est la richesse produite par le travail du prolétariat mondial qui fait la fortune de la minorité de riches. Ces derniers contribuant moins, proportionnellement, à la richesse sociale d’un pays que les prolétaires.
    En passant, cette remarque s’adresse aussi aux communautaro-indigénistes qui font croire que les richesse issues des colonies ont ruisselé sur toutes les populations métropolitaines ; si peu et pas pour la grande majorité. C’est méconnaître le système capitaliste, qui est un système égoïste d’enrichissement personnel et qui ne lâche du lest que pour éviter les crises qui risquerait de le renverser.
    Par rapport à ces colonies, la bourgeoisie a éloigné le prolétariat des métropoles des peuples colonisés, au travers des thèses racistes, en faisant croire à ce prolétariat "blanc" qu’il était de souche supérieure au prolétariat colonisé. C’est donc bien ce discours qu’il faut combattre et non pas jeter dans un même panier prolétariat "blanc" et bourgeoisie.

    • La pseudo-théorie du "ruissellement des richesses" est effectivement une tromperie qui permet d’accréditer l’inégalité des richesses qui n’est donc pas combattue, accréditer le fait que la richesse s’accumule en-haut, au sein du 1%, et que c’est normal car il y aurait redistribution vers le bas.
      Montrer cette redistribution via le prélèvement fiscal par exemple et le définir comme une ponction "socialiste" (Giscard jadis) dès que le taux devient vraiment redistributif permet d’accréditer l’idée de rugissement. Ce qui n’est alors pas montré c’est c’est le profit.
      Un objet à été construit par des travailleurs peu rémunérés et revendu au titre de marchandise beaucoup plus cher que la matière acquise initialement plus le prix de sa transformation voilà l’extorsion de la plus-value prise avec l’exploitation de la force de travail, travail de transformation de la chose ou travail productif de service.
      Le capitalisme exploite le monde du travail en exploitant sa force de travail et opère un vol à ce niveau : on va donner 1000 à 2500 euros aux travailleurs transformateurs et producteurs et les patrons-revendeurs vont récupérer plusieurs fois cette somme au bout du cycle production-vente. La financiarisation démultiplie la prédation et donne des milliards aux actionnaires.
      Ainsi les riches sont toujours riches, toujours trop riches et les classes modestes toujours avec peu, trop peu.
      Il faut changer de système, passer au socialisme, présenter des revendications transitoires.
      Il y a besoin contre le travaillisme montant de plus de RTT SPS (32H ou 30H à débattre) pour les 99% d’en-bas (allô la gauche ! je ne vous entends pas ici ) , de meilleurs salaires pour le travail salarié de base, de construire des objets sans obsolescence programmée, etc...

    • Les "communautaro-indigénistes font croire que les richesse issues des colonies ont ruisselé sur toutes les populations métropolitaines ; si peu et pas pour la grande majorité. C’est méconnaître le système capitaliste, qui est un système égoïste d’enrichissement personnel et qui ne lâche du lest que pour éviter les crises qui risquerait de le renverser."

      Je suis d’accord pour contester cette façon nationaliste-communautariste de certains décoloniaux ou indigénistes ou communautaristes qui se disent patriotes pour leur nation et communauté ethno-religieuse nous voit nous exploités du nord comme patriote communautarisé et profiteur du colonialisme et de l’impérialisme. Je renvoie à l’article "structure de l’impérialisme : le schéma" publié ici sur bellaciao.

      Ce qui est à combattre c’est certes l’impérialisme et le colonialisme mais c’est aussi la "communautarisation" soit le procédé d’englobement abusif qui met des humains placés différemment dans divers rapports sociaux dans un même "sac communautaire". J’use bcp de l’expression "mise dans un même sac communautaire" (intégristes et non intégristes par exemple) ! Ce procédé est "droitier", favorable à la domination cachée.