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ON A BRÛLÉ DES PNEUS ET ON EN EST FIERS ....

par Un ex du pneu

Publie le vendredi 22 janvier 2021 par Un ex du pneu - Open-Publishing
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Où peut être la fierté de pouvoir annoncer ne pas avoir lutté et avoir permis en un temps record la fermeture d’une usine ?

Les seuls qui peuvent aujourd’hui s’en féliciter sont les patrons de Bridgestone mais aussi les acteurs politiques qui gravitent autour du dossier et un avocat payé à 100% par le tôlier qui était donc celui du tôlier et non des salariés ...

Jamais dans l’histoire une usine de cette taille n’aura été fermée aussi rapidement, si il y a un slogan à sortir c’est celui-là car pour le reste, c’est plus que dramatique ....

Bridgestone a mis peu de moyen au regard de ses résultats, cette fermeture ne lui coûte rien, mieux encore il n’y aura pas de contestation du motif illicite de cette fermeture puisque les partenaires ont validé le fait que pour toucher la moitié des indemnités il faut renoncer à une procédure aux prud’hommes !

Bref, les chiffres on en fait ce que l’on veut, mais le grand gagnant, le vainqueur même c’est Bridgestone...

C’est donc cela la nouvelle formule de la lutte ?

Se féliciter de n’avoir pas organisé la lutte et même vomir sur ceux qui ont eu le courage de s’opposer et lutter ?

Nous avons lutté 7 ans, 7 ans où nous avons tenu tête à une multinationale, 7 ans où nous avons continué à cotiser, 7 ans où nous avons continué à avoir un lien dans le cadre du travail et surtout 7 ans où cette multinationale a dû nous payer ce qu’il n’avait jamais pu imaginer et pour l’info cette lutte a coûté plus de 1 milliard à ce groupe !!!

Car, la seule chose qu’ils ne peuvent pas provisionner c’est combien de temps il va y avoir une résistance, mais pour cela il faut avoir un minimum de mémoire de ce qu’est la lutte de classe, car contrairement à ce que certains laissent croire cette lutte de classe n’a jamais cessée, sauf que ce sont les tôliers qui la mènent et aujourd’hui savourent de lire que pour être un bon syndicaliste il faut surtout ne pas entrer en lutte, devenir des syndicalistes responsables comme aime à le dire non stop Bertrand ...

C’est donc une réflexion globale qui devrait s’emparer de toute notre structure syndicale, comment pouvons nous accepter cela sans une réaction ?

L’avenir sera d’accompagner les fermetures de sites et même se féliciter de ne pas avoir brûlé de pneu ?

Alors pour l’aspect écolo admettons que brûler des pneus c’est pas top, mais cette phrase autour des pneus brûlés n’a rien à voir avec l’écologie, c’est un message contre ceux qui ont eu le courage de lutter, mais c’est sûrement devenu ringard la lutte ...

L’appareil, si il ne prend pas la mesure de ce qui est dit dans le dossier Bridgestone ne fera que renforcer qu’aujourd’hui la lutte n’est plus nécessaire et que seuls des discussions, négociations responsables doivent être la ligne !

La course aux annonces du plus gros chèque sont de plus une manipulation complète, il n’y a aucun PSE qui est à la hauteur car quand on a perdu son emploi on a perdu tous ces repères et on devient un zombie, c’est encore plus vrai quand on n’est pas entré en résistance !

La mémoire de nos camarades qui ont laissé pour certains leurs vies pour nous laisser un héritage de luttes et conquêtes est plus que mise à mal.

En 2021, comme en 36, les patrons sont toujours eux dans la lutte de classe, Bridgestone est à ce jour l’employeur qui a réussi à faire fermer une usine avec plus de 860 salariés en un temps record et avec la garantie de pouvoir en fermer d’autres sans être inquiété par un jugement qui aurait pu l’empêcher d’enchaîner sa poursuite de destruction de vies ...

Alors on a brûlé des pneus mais on a surtout mis à mal un mastodonte de la finance et en mémoire à nos anciens, on est fiers d’avoir lutté....

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Messages

  • Bravo camarade.
    Un syndicat, c’est avant tout ce qu’en font les syndiqués et le nombre fait la force mais aussi le chef fait la force et depuis quelques années, il n’y a plus de chef, je parle pour la CGT. Plutôt que de courir après des réunions stériles, Martinez ferait bien d’accompagner chaque lutte sur place. Mais les frais de déplacement ne sont peut-être pas rembourser ?