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Bataille dans le CAC40 à coups de milliards au-dessus de nos têtes !

par joclaude

Publie le mardi 23 février 2021 par joclaude - Open-Publishing

Bataille Suez-Veolia : un pognon de dingue à se partager
Source : Marianne - NDLR : à noter le sieur Alain Minc, vétéran des gérants du capitalisme dans la part du gâteau !Du beau monde ?
Par Emmanuel Lévy
Publié le 22/02/2021 à 7:00

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De quoi ravir le principal banquier conseil de Veolia, Jean-Marie Messier, qui a sans doute encaissé la moitié de la galette. L’autre moitié a été partagée entre Alain Minc, David Azéma, Philippe Vilain et quelques autres.
Ce devait être une Blitzkrieg, c’est devenu une guerre de tranchées. Pour acquérir son principal concurrent Suez, Veolia avait prévu à l’été de lancer une Guerre éclair. Sûr du soutien de l’Élysée, de ses syndicats, de ses actionnaires (notamment public, comme la Caisse des Dépôts), d’Engie, propriétaire d’un bloc de 30 % d’actions, Antoine Frérot, son PDG, avait ses éléments de langage : constituer « un champion français des services à l’environnement ».

Rien ne s’est passé comme prévu. La résistance acharnée de Suez devrait faire des heureux : banquiers, avocats d’affaires, cabinets de lobbying. Déjà, la cession pour 3 milliards d’euros du bloc détenu par Engie a fait pleuvoir près de 45 millions d’honoraires. De quoi ravir le principal banquier conseil de Veolia, Jean-Marie Messier, qui a sans doute encaissé la moitié de la galette. L’autre moitié a été partagée entre Alain Minc, David Azéma, Philippe Vilain et quelques autres. Reste à acquérir les 70 % restants, via une OPA.

FAIRE PLEUVOIR LES MILLIONS
L’opération, si elle va à son terme, devrait durer dix-huit mois. Ensuite, il faudra tailler dans Suez pour se conformer aux règles de concurrence. La mangeoire devrait être aussi remplie si Ardian et GIP, les deux fonds « chevaliers blancs » qui ont les faveurs de la direction et de l’intersyndicale de la cible Suez, prennent le dessus. Les 10 milliards d’euros d’opérations financières induites devraient faire pleuvoir 100 à 150 millions d’euros d’honoraires sur les grandes banques.

La bataille est aussi médiatique et judiciaire et les deux camps ne lésinent pas sur les moyens. Suez a opté pour Jean Veil comme avocat et Rothschild comme banquier conseil. Veolia cherche à s’adjoindre les services de macronistes historiques. Comme Marianne l’a révélé, après l’appointement de Unusual, la société de conseils d’Ismaël Emelien, ex-conseiller de l’Élysée, Christian Dargnat est venu prêter main-forte à Antoine Frérot par l’intermédiaire de sa boutique Alphée Consulting. Celui qui est toujours membre du bureau exécutif de LREM a été le véritable architecte du financement de la campagne victorieuse de 2017, et de l’incroyable levée de fonds auprès des riches donateurs.

Lors du rachat d’Alstom par General Electric, en 2014, 240 millions d’euros d’honoraires avaient été versés, ce qui avait fait dire à Arnaud Montebourg que le « Tout-Paris avait été loué ». Six ans plus tard, la bataille Suez-Veolia devrait à son tour faire pleuvoir les millions.