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" C’est quelqu’un qui défend le bien-être de nos enfants. "

Publie le lundi 23 juin 2003 par Open-Publishing

Environ 400 personnes, militants, syndicalistes ou simples quidams, ont afflué dimanche soir devant la maison d’arrêt de Villeneuve-les-Maguelonne pour crier leur soutien à José Bové, leader paysan écroué dans la matinée.Syndicalistes enseignants de la FSU ou de SUD, élus des Verts ou du PCF, militants de la Confédération paysanne, de la LCR ou citoyens anonymes, les partisans de la figure de proue de l’antimondialisation étaient unis dans la même revendication : "la liberté pour José".
"Chirac en prison, Bové à la maison", scandaient-ils, sous l’étroite surveillance d’une centaine de gendarmes et de CRS, déployés depuis le début de la matinée et qui, dans un ambiance tendue, ont refoulé énergiquement, sous les sifflets, des militants qui tentaient de s’approcher de l’enceinte de la maison d’arrêt.
Catogan et boucles d’oreille, Michel Bernard, 62 ans, a accouru aussitôt après avoir entendu la nouvelle aux informations : "C’est comme une dictature. On est venu le chercher manu militari", s’exclame cet ancien métallurgiste, retraité dans l’Hérault.
"C’est quelqu’un qui défend le bien-être de nos enfants. Les gens qui vendent de la vache folle ne sont pas enfermés, eux", ajoute-t-il, arborant comme un trophée un tee-shirt aux couleurs de la contre- manifestation du sommet de Seattle.
"C’est de la provocation inutile. Les gendarmes ont joué aux cow-boys", renchérit Gwen Du Plessis, 21 ans, étudiante en sports à Montpellier.
Seule personne à avoir pu le rencontrer dans sa cellule, le député communiste de l’Hérault François Liberti a transmis à la foule le message de José Bové. "Ceux qui comptaient sur un abattement de José se sont trompés. Il faut faire monter la pression partout. Les vacances ne vont pas nous faire baisser les bras", a-t-il lancé.
Enfermé dans la cellule 22377Y du rez-de-chaussée, avec vue sur le mur d’une cour, José Bové peut malgré tout entendre le désormais traditionnel "tam-tam" de ses partisans, inauguré l’été dernier lors de sa précédente incarcération dans la maison d’arrêt héraultaise. "Cela lui fait chaud au coeur", a assuré M. Liberti.
Il n’y a guère que la patronne du bar "Le Maguelonne", situé juste en face de la prison, à oser timidement se réjouir d’une incarcération synonyme d’affluence sur son comptoir. A l’été 2002, alors que José Bové avait été écroué durant 44 jours, son chiffre d’affaires avait gonflé "d’un tiers", admet- elle à mots couverts. VILLENEUVE-LES-MAGUELONE