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Primaires italiennes : la participation a été de 4.3 millions de personnes, soit quatre fois plus que ce qui était espéré

Publie le lundi 17 octobre 2005 par Open-Publishing
5 commentaires

L’ancien président de la commission européenne Romano Prodi a été adoubé dimanche chef de la gauche italienne par un vote populaire et se trouve en position de force pour définir le programme et la stratégie de l’opposition en vue des législatives de 2006 contre Silvio Berlusconi.

Les dirigeants de "l’Unione", la coalition regroupant neuf formations allant du centre gauche aux communistes radicaux, devaient se réunir lundi à 15H30 (13H30 GMT) à Rome pour préparer ces élections, prévues au printemps 2006, dont le vainqueur dirigera l’Italie pendant 5 ans.

Ils doivent également s’entendre pour contrer la décision de Silvio Berlusconi de changer le mode de scrutin et de rétablir la proportionnelle à huit mois de cette consultation.

L’opération, qui doit encore être approuvée par le Sénat, a fragilisé l’opposition, car elle rétablit la logique des partis contre la logique des coalitions.

L’Unione a déjà perdu un de ses membres : l’Udeur, le petit mouvement centriste dirigé par Clemente Mastella, qui a annoncé dimanche sa décision de faire cavalier seul en 2006.

Ancien chef du gouvernemet de 1996 à 1998 mais homme politique sans parti politique, Romano Prodi doit en outre décider comment il va se présenter aux législatives. Il avait remporté celles de 1996 à la tête de la coalition de l’Ulivo (L’Olivier).

Pour la primaire de dimanche, il était soutenu par les deux plus importantes formations de la gauche, les DS (Démocrates de gauche, ex communistes) et les centristes de la Margherita, et par deux petits mouvements, le SDI et les Républicains européens.

Six autres candidats briguaient l’investiture des électeurs. Romano Prodi l’a emporté haut la main. La participation a été de 4 millions de personnes, soit quatre fois plus que ce qui était espéré, et les électeurs ne se sont pas dispersés. Plus de 70% d’entre-eux ont choisi Romano Prodi.

Son principal rival, Fausto Bertinotti, le patron de Rifondazione comunista (PRC) a obtenu moins de 15% des sufffrages, lorsqu’il était crédité de 22% des intentions de vote dans les sondages. En troisième position, Clemente Mastella, a obtenu moins de 5% des votes.

Romano Prodi va devoir négocier avec Fausto Bertinotti, l’homme qui avait fait tomber son gouvernement en 1998 en lui retirant son appui lors d’un vote de confiance et dont le cavalier seul pour les législatives de 2001 a aidé la victoire de la droite.

Les deux hommes ne cessent de s’affronter, même s’ils sont alliés. »Du point de vue politique, il y a deux idées qui s’affrontent », a reconnu dimanche soir Fausto Bertinotti après avoir salué le triomphe de Romano Prodi.

Silvio Berlusconi suit attentivement les manoeuvres de ses opposants et il a raillé dimanche soir le succès de son futur adversaire. »Romano Prodi à une seule possibilité pour remporter les élections : faire voter seulement les électeurs de la gauche, comme il l’a fait aujourd’hui », a-t-il lancé.

Pour l’instant, il est en position de force. Il a ressoudé sa coalition, fragilisée par les échecs aux régionales ; obtenu qu’aucune voix ne manque à sa majorité pour faire adopter la réforme électorale à la chambre des députés, et poussé son principal dissident, Marco Follini, à démissionner de son poste de secrétaire général de l’UDC, le petit parti centriste, en refusant d’organiser des primaires à droite.

Mais Silvio Berlusconi n’a pas encore la partie gagnée. »Je ne crois pas que le nom de l’adversaire de Prodi soit déjà gravé », a ainsi déclaré lundi le ministre centriste Carlo Giovanardi, chargé des rapports avec le Parlement.

http://www.tageblatt.lu/edition/art...

Messages

  • Primaires à gauche : la démonstration italienne

    Chacun sait depuis le 21 avril 2002 qu’avec la règle du jeu présidentiel de la 5è République et le chacun pour soi au premier tour il peut n’y avoir aucun candidat de gauche ou écoloigste au second tour.
    Le référendum a par ailleurs montré le profond décalage, tant au PS que chez Les Verts, entre politiques et électeurs et une réappropriation du débat par les citoyens. Ceci est confirmé par un sondage récent qui indique que seuls 22% des Français (contre 71%) ont une bonne opinion des hommes politiques
    Enfin l’augmentation inéluctable du prix des matières premières (à commencer par le pétrole) nous fait passer d’une ère de crises telles qu’en a connues le 20è siècle à une ère de mutation : alors qu’à la fin de la crise on peut espèrer retrouver la situation précédente, face à une mutation c’est tout l’édifice économique, politique et social qu’il faut repenser avec une vision planétaire solidaire.

    remue-méninges citoyen et primaires

    Le Mouvement Pour des Assises Citoyennes de la Transformation Ecologique et Sociale s’est contitué autour de l’idée que face à cette déconnection entre des partis et des citoyens remobilisés et à la nécessité de redéfinir un nouveau PACTE Social pour partager équitablement et durablement entre ses habitants les ressources de la planète, un vaste remue-méninges citoyen était nécessaire. Cette idée a pris la forme d’une cyber @ction également transformée en pétition pour réclamer la tenue d’Assises Citoyennes de la Transformation Ecologique et Sociale qui permettent de débattre pour accoucher d’une programme de gouvernement pour une alternative majoritaire en 2007 et définir les conditions d’un processus politique permettant la désignation de candidats uniques de la gauche et des écologistes au premier tour de la présidentielle et des législatives.

    Ce dimanche l’Italie vient d’apporter un brillant démenti aux partisans de l’ordre établi accusant cette idée de primaires d’irréaliste.

    A 19h00, trois heures avant la clôture du scrutin, près de deux millions de personnes avaient voté, selon Vannino Chiti, un des responsables de l’organisation de ces primaires. "La démocratie a gagné", s’était félicité Romano Prodi plus tôt dans l’après-midi à l’annonce de cette forte mobilisation.

    Quelque 9 731 bureaux improvisés sur des places publiques, dans des gymnases, parfois dans des boutiques ou chez de simples particuliers, sont restés ouverts jusqu’à 22 heures dans toute l’Italie. Plus 180 à l’étranger. Sept candidats s’affrontent, des marxistes aux Verts et jusqu’au centriste de gauche Clemente Mastella. Les électeurs signent une déclaration d’adhésion au « projet » politique de la gauche et versent une obole symbolique d’au moins un euro à la caisse électorale avant d’être admis à remplir le bulletin de vote.

    Les Italiens montrent que quand il y a une volonté politique on trouve le moyen de règler les problèmes d’intendance et de réussir une opération de démocratie participative à grande échelle. Pourquoi pas les Français à qui rien n’est impossible ?

    Ce n’est qu’un début continuons le débat.

    Alain Uguen Mouvement PACTES
    Pour des Assises Citoyennes de la Transformation Ecologique et Sociale

    Voir la cyber @ction
    http://www.cyberacteurs.org/actions/action.php?id=58

    • Je ne comprend pas que l’on puisse être de gauche et refuser la proportionnelle, seule garantie de la pluralité démocratique. En Fce, il n’y a pas du tout de proportionnelle pour élire les députés et de moins en moins ailleurs (régionales, européennes...) et je suis le premier à estimer que cela fait de notre république une démocratie plus qu’incomplète ?

      Ce que je comprends parfaitement par contre, c’est que la gauche italienne sera représentée par le Prodi qui s’est si bien illustré à la commission européenne ! Belle alternative au libéralisme sauvage de Berlusconi, un peu comme si, en France on laissait tout espoir populaire reposer sur un Pascal Lamy face à Sarkozy !

      Chejuanito

    • Dans certains cas, la proportionnelle donne des pouvoirs exorbitants à de tout petits partis charnières.

    • Bien d’accord avec toi. La gauche est diverses dans ces composantes de partis. Elle l’est aussi à travers de nombreuses associations, écologiques compris. Il y a débat aujourd’hui sur les perspectives et les alternatives. En effet, l’analyse des causes de l’echec du 21 avril ne semble pas , de mon point de vue, avoir été tirée par tous. Comment faire reposer l’échec sur le nombre et la diversité, alors que la cause profonde, c’est bien le contenu libéral de la politique de la gauche qui a été sanctionné. La question aujourd’hui n’est essentiellemnt de savoir qui sera au 2e tour des présidentielles, mais plutôt de savoir si ceux ou celui qui prétend être le représentant de la gauche, de toute la gauche, sera issue de cette gauche pluraliste sur un contenu tarnsformateur, décidé par tous ces gens , ouvriers, intellectuels, femmes, jeunes paysans etc dont un large débat aura donné consistance. Je redoute que des calculs personnels et politiciens soient encore à ce jour la ,préférence d’une certaine gauche. N’est-ce pas Jospin qui, comme un messie, donne des bons points où des mauvais. N’est-ce pas Emmanuelli qui voudrait que de toute façon, quelque soit le candidat, chacun se range derrère le chef de file socialiste, le seul à pouvoir "entrainer" les autres gauches sur un programme réaliste décidé par le seul parti socialiste ? Si tel était le cas, ce serait l’échec assuré de cette gauche qui_ a échoué dernièrement, mais aussi tout au long de l’histoire de France et d’ailleurs. Le social-démocrate allemand Schroder flanqué des verts et du fameux Cohn-ben-dit, ne vient-il pas de ceder la,majorité à la CDU. Au gouvernemnt duquel son parti collabore sans vergogne après avoir appeler les electeurs à rejeter la droite. Belle exemple de sincérité et de respect des électeurs. D’ailleurs, une majorité de gauche était possible, à condition que SPD tiennent compte de la volonté de changement exprimée par les électeurs. Il a préférer la collaboration avec la droite, laquelle aura des alliés pour aggraver encore les conditions d’existence des allemands.
      Ce focaliser en France sur la diversité à gauche, sans débattre du contenu de la politique sur laquelle on doit se mettre d’accord, c’est refuser de regarder la réalité et les causes de la défaite de 2005. Allons, débattons sans tabous, avec tous ceux qui le souhaitent et désirent sincèrement
      un vrai changement. Comparons les propositions, amandons-les, dicutons-les. Refusons les dictacts d’ou qu’ils viennent. Restons citoyens

      Bruno

  • PADI-PADO...

    On joue à Padi-Pado, là ?!
    Qui est Prodi ? On dirait que vous savez pas que c’est ce qui correspond à Bayrou chez nous !
    Évidemment, par rapport à Berlusconi, c’est sa gauche... mais c’est tout !
    Alors des prmaires pour en arriver là, c’est aller droit à Madame Hollande-Royal ou à DSK/Kouchner... Et c’est pas çà qui répondra à vos/nos soucis et besoins !

    Donc, à cette fausse bonne idée je dis non !

    NOSE