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L’ESPRIT DE LA LOI

Publie le jeudi 22 décembre 2005 par Open-Publishing
6 commentaires

de Le Yéti

Le Gouvernement pensait faire adopter une loi interdisant le peer-to-peer par ses affidés du Parlement. Et plouf, le voici qui se retrouve le bec dans le ruisseau ! Enfin, l’espace d’une nuit d’égarement, car ce bougre de Peugeot Donnedieu, offusqué par la fessée qu’il vient de se prendre, est bien décidé à revenir à l’assaut. Mais le mal est fait. Et on peut s’interroger sur l’obstination des Pouvoirs publics à légiférer au seul profit d’une clique de possédants.

Les possédants, en l’occurrence, sont les majors du DVD dont on sait combien elles sont encore des découvreurs de talents, des propulseurs d’énergie créatrice, des révélateurs de génies futurs [sic, sic et re-sic] ! Blêmes de rage devant l’affront de députés sans doute soucieux de protéger les agissements de leur propre progéniture (ou d’eux-mêmes), nos majors en appellent à leurs protégés "spoliés". Et voici que sortent des cartons poussiéreux nos éternelles vedettes du show biz, soudain apoplexiques. J’ai nommé Johnny Smet, le fils de Fernand et Jacky Sardou, Eddy "Chaussettes noires", Maxime Leforestier, Cabrel, Obispo, et j’en passe ...

Bon, bon, le jour où ces pauvres martyrs me fournissent leurs trois derniers avis d’imposition sur le revenu, et si ces revenus imposables sont inférieurs, disons, à dix SMIC, eh bien je suis prêt à soutenir Citroën de Vabres dans sa croisade. En attendant, vous l’aurez remarqué, on entend guère les protestations des artistes de l’étage en dessous, les sans-grades, les oubliés, les chanteurs de rue ; en un mot, les intermittents. (Que ceux-ci, s’ils me lisent, ne voient pas ironie de ma part, mais respect).

Drôle d’ailleurs que nos chers "élus" se sentent obligés de voter une telle loi. Il leur suffirait d’appliquer celles qui existent déjà. Panique de leur part devant la puissance "anarchiste" d’Internet ? Peut-être. Car même s’il finissent par la voter, leur petite loi nauséabonde, vous les voyez, vous, gonfler leurs prisons déjà surchargées ou encombrer leurs tribunaux de ces millions de "téléchargeurs" de tous âges et de tous poils ? La vérité est qu’ils sont débordés.

Élargissons notre champ de réflexion. La loi, m’a-t-on enseigné, est au service du citoyen, elle définit "les droits et les devoirs de chacun" (Larousse). D’accord. Mais lorsque le but manifeste de l’autorité souveraine de l’État n’est plus que d’assurer la seule protection de quelques nantis, lorsqu’on pourchasse impitoyablement les chômeurs pour rogner leurs droits et qu’on laisse impunément les élites actionnaires se goinfrer, lorsque la toute-puissance de cette autorité ne connaît plus la moindre possibilité de contrôle citoyen, notre devoir est de ne pas rester sans réaction. Vient un moment où la seule issue qui reste au citoyen lambda est celui de la désobéissance civique.

« Se rebeller est juste, désobéir est un devoir, agir est nécessaire ! »

Le Yéti

PS : bonne fin d’année à tous, en musique achetée ou téléchargée...

Messages

  • Gavez vous, c’est gratos la musique comme votre propre boulot (pour ceux qui en ont encore un ) ! Avec un peu de chance si on télécharge encore plus z’auront plus de foie gras les nantis va falloir qu’ils bossent 14 mois sur 26 mois d’affilés pour pouvoir toucher leur chomdu ! les povs’ y font pitié ! Renaud and Co gros cons de droite !

  • Les artistes gagnent de l’ argent en se produisant en concert, en étant diffusé à la radio et à la télé, ils touchent de la sacem qui leur rapportent parfois plusieurs millions chaque année. Les ventes de disque ne sont pas leur apport principal. Le fruit de ces ventes va en majeure partie dans la poche des majors et des distributeurs. Le peer to peer permet de découvrir de nouveaux talents et donne envie d’ aller les écouter pour de vrais. La vraie musique c’ est le live , pas les revenus boursier d’ Univer-sale

    J Compositeur inscrit à la sacem et intermittent du spectacle

    • Cher jeune compositeur,

      Si tu me permets, j’ajouterai, mais tu le sais, que les portes de la télé sont grand ouvert aux "monstres" du show bizz pas seulement pour se produire, mais surtout pour se promouvoir. Et c’est ainsi que si l’on a manqué l’un d’eux sur TF1 nous sommes certains de le trouver sur A2, ou, et sur M6. Le cercle des amis est bien soudé.

      La vente des albums est du pipi de chat pour ces "titans". Les dérivés vendus "au noir" lors (ou hors) de leurs concerts chèrement payés et donc décomptés du fisc : foulards, casquettes, livres, bagues, colliers, affiches, badges, enfin tous ces godmichets pour un plaisir fugace, leur assure déjà une vie bien confortable.

      Je vais peut-être dire une connerie mais s’il n’ont pas encore trouvé de parade efficace c’est que peut-être les grands majors sont les instigateurs des téléchargements "sauvages". Dépassés par les événements ils ne peuvent plus contrôler les sauvages, perdant ainsi le monopole de LEURS téléchargements sauvages revendus par la bande.

      Est-ce mon délire simpliste ?

      Esteban

    • Et que penser de la procédure d’urgence pour cette loi ?Ne pas prendre le temps d’un débat PUBLIQUE est significatif:les majors sont pressés,pressés d’enfinir avec la création,avec la liberté de penser.
      Malgrés des dérives(pedophiles,appels à la haine et autres)le net est un formidable espace de liberté et il n’en veulent plus de cet espace qui combat le formatage intellectuel.
      Je ne suis pas un spécialiste,je n’ai pas tout compris à cette loi,la seule chose que je ressent c’est quelle se place dans un arsenal qui rogne les libertés indivuduelles et collectives.
      et ça me suffit !
      jean claude

    • depuis le 1er janvier il y a une taxe sur les cd et dvd vierges au profit des créateurs. on semble l’avoir oublié.
      quand sur le site "paroles de chanson" on lit les textes des vedettes du rap on se demande ce qu’est l’ex^ression culturelle.

    • je corrige : il s’agit du 1er janvier 2001