Accueil > La CFDT prête à punir sa base

La CFDT prête à punir sa base

Publie le jeudi 10 juillet 2003 par Open-Publishing

Politiques

La CFDT prête à punir sa base
Une section ardennaise menacée de mise sous tutelle.

Par Muriel GREMILLET
mercredi 09 juillet 2003

a réforme des retraites n’en finit pas de faire des remous à la CFDT. Dernier épisode, la
convocation ce matin de la direction du syndicat Interco (fonctionnaires territoriaux) des Arden nes, par
la direction fédérale. Avec une menace de mise sous tutelle de la section pour avoir pris des
positions divergentes sur la réforme des retraites et manqué à la démocratie syndicale.

Le secrétaire ardennais, Jean-Marc Adams, réfute pourtant point par point les critiques de sa
direction. Celle-ci le soupçonne de vouloir rejoindre la CGT ou Sud. « Si nos dirigeants connaissaient
un peu mieux la situation locale, ils verraient que ce n’est vraiment pas possible, répond-il.
Parfois, les incompatibilités d’humeur rendent impossible tout rapprochement. » Il est aussi accusé de
ne pas avoir convoqué de réunions et de ne pas avoir fait distribuer des tracts visés par la
confédération qui donnaient le point de vue orthodoxe sur la réforme des retraites : « C’est un
formidable reproche, alors même que la confédération a signé les retraites sans aucune consultation de la
base », réplique-t-il.

Jean-Marc Adams explique que les distances prises avec la ligne officielle sur les retraites sont
à mettre sur le compte du traumatisme de 1995 : « A l’époque, on s’était laissé convaincre, on
avait fait confiance et on avait été extrêmement déçus. » La signature du texte dans la nuit de 14 mai
par François Chérèque aurait réveillé de mauvais souvenirs : « Notre technostructure syndicale n’a
plus aucune relation avec le terrain. » Parmi les 450 adhérents d’Interco Ardennes, une quinzaine a
déjà envoyé une lettre exprimant leur incompréhension de la politique nationale menée par la CFDT.
Ces courriers et d’autres pièces devraient être produits demain par la direction ardennaise pour
prouver que les divergences ne méritent pas une mise sous tutelle.

La fédération Interco, elle, veut calmer le jeu : « On ne tient pas à mettre le feu, dit Benoît
Borrel, secrétaire fédéral national Interco. Nous voulons juste vérifier si les droits des adhérents
ont été respectés en interne. » « C’est une sale histoire, tranche Jean-Marc Adams. Faite de
mouchardage, de suspicion. Des méthodes qu’on ne s’attend pas à trouver dans le monde syndical. » Ce
matin, il devrait être accompagné à la convocation par une délégation d’adhérents et par un avocat.