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Le juge favorable à un aménagement de la peine de José Bové

Publie le vendredi 1er août 2003 par Open-Publishing

Le juge d’application des peines (JAP) de Montpellier (Hérault) s’est prononcé vendredi en faveur d’un aménagement de la peine de José Bové qui avait demandé à pouvoir bénéficier d’un chantier extérieur sans surveillance pénitentiaire, une sorte d’assignation à résidence, a-t-on appris auprès de son avocat Me François Roux.
Le leader de la Confédération paysanne sera libéré samedi, sauf si le parquet de Montpellier fait appel de cette décision, a précisé l’avocat à l’Associated Press. L’appel est suspensif.
Mardi le parquet s’était opposé à la sortie prématurée de José Bové, incarcéré depuis le 22 juin dernier à la maison d’arrêt de Villeneuve-lès-Maguelone (Hérault), où il purge une peine de dix mois d’emprisonnement. Le ministère public avait estimé que le "décret de grâce a fixé les limites de l’indulgence accordée" au syndicaliste.
"Le parquet ne fait pas systématiquement appel", a estimé l’autre défenseur de José Bové, Me Marie-Christine Ethelin qui s’est réjouie d’une "décision remarquablement bien motivée" du JAP. Selon l’avocate, le juge a estimé que les "conditions proposées par José Bové étaient satisfaisantes et le contrôle largement suffisant".
Si le syndicaliste était libéré, il serait donc amené à travailler pour l’APAL, l’Association pour une agriculture sur le Larzac, qui a proposé de l’employer. "Notre dossier n’avait rien d’exceptionnel", a souligné Me Ethelin. "Des aménagements de peine sont accordés tous les jours", a encore estimé l’avocate qui veut tordre le cou "à l’idée que seule la prison est une sanction".
José Bové "continue sa peine", a insisté son défenseur, en se félicitant du fait que le syndicaliste ait bénéficié de la "jurisprudence classique". S’il y a "la possibilité d’aménager une peine, on le fait", a déclaré Me Ethelin.
José Bové, condamné pour l’arrachage de plants transgéniques, a bénéficié d’une grâce individuelle de deux mois accordée le 10 juillet, par le président de la République, à laquelle s’est ajoutée la traditionnelle amnistie collective du 14 juillet.
Derrière ce refus de la justice de libérer José Bové, les partisans du syndicaliste ont vu une "volonté politique" destinée à l’éloigner du terrain de la contestation et notamment du rassemblement contre l’Organisation mondiale contre le commerce, organisé sur le plateau du Larzac, les 8, 9 et 10 août prochains.