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Italie : moi je Change d’Idée

Publie le lundi 17 avril 2006 par Open-Publishing

de Stefano Benni traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio

Comment vous voulez l’appeler ? Demi victoire, victoire au tir au but, victéfaite, non-défaite, majorielle, minimance ? Egalisation précieuse, danger évité ? Non, je n’arrive pas à l’appeler victoire. Mais quand même, c’est le début de quelque chose qu’on n’avait pas jusqu’à hier.

Et, à ce sujet, quelques réflexions. Les couillons on ne les a pas vus, mais ceux qui se sont fait couillonner oui. Je fais référence aux pronostiqueurs anglais et à ceux qui font les sondages. Mais, tandis que les pronostiqueurs ont payé régulièrement leurs paris, les sondages qui les a payés ou qui va devoir les payer ?

Je ne veux pas trop aller y regarder, dans leur tarot scientifique, mais si je rencontre un sondeur, je jure que je lui dirai : selon mon pronostic vous avez, dans un avenir immédiat, treize pour cent de chances de prendre un coup de pied au cul, dix pour cent de vous faire mettre un taquet dans la bouche, sept pour cent, mordre l’oreille, trois pour cent un coup de genou dans les couilles et soixante-sept pour cent de sortir indemne.

Mais mes prévisions pourraient se révéler fortement erronées. Je l’avais écrit avant les élections. Une règle de la démocratie, en désuétude ces derniers temps, c’est quand la majorité, qu’elle soit large ou risquée, respecte et écoute la minorité. Dans cette situation d’écarts minimes, le meilleur gouvernement est celui qui est capable avant tout de respecter ses électeurs, mais aussi les besoins et désirs de l’autre moitié.

On peut avoir une ligne gouvernementale précise même sans un vote de confiance chaque jour. Berlusconi en a eu la possibilité pendant cinq ans, et il ne l’a jamais fait. Pourquoi devrait-il le faire maintenant ? Prodi en a la possibilité et la responsabilité. Ceci dit, moi, le mot "Grosse Koalition" ne me fait pas peur, peut-être qu’il y a déjà eu d’autres "grossen", et on ne s’en est même pas aperçu.

Que la droite avance les noms de six ou sept ministres qui pourraient entrer dans cette évolution rapide bipartisane. Je pense qu’elle devrait sortir de nouvelles têtes : parce que dans les vieux je vois beaucoup de grandes gueules, mais peu de coalition. Je préfère les cohérents, mais je comprends les transformistes, disait Ehrich Weiss.

Cependant pour éviter des embouteillages, je mettrais une taxe "Ici", sigle pour "Io cambio Idea (Moi je Change d’Idées, ndt)" Ceux qui veulent passer dans le gouvernement Prodi, ou se découvrent, de façon imprévue, foudroyés par le charisme de Rutelli, doivent payer une taxe douanière, plus un acompte sur les bénéfices prévus et virtuels.

Ceci, évidemment, en cas aussi de transvasement opposé. Les évadés de la nouvelle "Ici" devront payer une amende importante qui ira au Fsvti, Fond de solidarité aux Victimes de Transformismes Inopportuns et Intempestifs. Tout le monde n’a pas le talent de Vespa (animateur d’une émission télé particulièrement servile à l’égard de Berlusconi, ndt).

Ceux qui veulent retourner voter sont fous pour de nombreuses raisons. La première c’est qu’un nouveau vote ne désignerait pas une majorité nette. La deux

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