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La CGT et FO entendent saisir le Conseil d’Etat.

Publie le vendredi 8 août 2003 par Open-Publishing

http://www.liberation.fr/page.php?Article=129590

Intermittents : l’accord agréé
La CGT et FO entendent saisir le Conseil d’Etat.

Par de BAECQUE Antoine

vendredi 08 août 2003

L’accord sur la réforme du régime d’assurance chômage des intermittents du
spectacle, contesté par la CGT et FO, a été définitivement agréé par le
gouvernement. Datés du 6 août, les arrêtés d’agrément de l’accord du 27
juin, et de son avenant du 8 juillet, ont été publiés hier au Journal
officiel. Dans Libération (page 10), le ministre Jean-Jacques Aillagon
justifie cet agrément au nom du « sauvetage » du régime de l’intermittence et
annonce deux missions à l’étude. D’abor sur l’avenir de l’intermittence. « Je
compte engager une réflexion radicale sur les moyens de conserver, pour les
prochaines décennies, à l’intermittence à la fois sa logique et son
éthique. » Ensuite sur le destin de la culture en général, avec la promesse
d’Assises nationales du spectacle vivant organisées « dès la rentrée, en
région d’abord, à Paris en conclusion », puis une loi d’orientation sur le
spectacle vivant.

Cette « volonté de refondation » ne semble pas devoir ébranler les
oppositions. La CGT-spectacle a ainsi annoncé son intention de saisir les
juridictions compétentes, vraisemblablement le Conseil d’Etat, pour dénoncer
les « magouilles » de la procédure d’agrément de l’accord, signé par le Medef
et trois syndicats minoritaires du secteur (CFDT, CFTC, CGC), mais rejeté
par la CGT, majoritaire, et Force ouvrière. La CGT a appelé à maintenir la
mobilisation : « Ces textes doivent être retirés, de nouvelles négociations
doivent s’ouvrir dans les meilleurs délais et en tout état de cause avant
leur entrée en vigueur prévue le 1er janvier 2004. »

Hier, des actions de protestation ont eu lieu en plusieurs endroits, menées
par différentes coordinations d’intermittents. A Paris, plusieurs centaines
d’entre eux ont occupé la terrasse du dernier étage de Beaubourg. Une
cinquantaine d’autres, montés sur des échasses, ont bloqué le pont de l’île
d’Oléron, provoquant des embouteillages. Mais l’endroit stratégique de la
mobilisation se déplace vers le Larzac (lire en pages 2 et 3) et le Festival
du théâtre de rue d’Aurillac (Cantal), qui doit se tenir du 19 au 23 août.
Emmenée par son directeur artistique, Jean-Marie Songy, l’équipe de la
manifestation s’est en effet déclarée dès hier « en état de résistance
artistique », puisque la réforme « met sur le carreau la partie la plus jeune
de la profession » : « La secousse sociale touchera sans aucun doute notre
manifestation. Nous sommes déterminés à pouvoir jouer notre rôle d’accueil,
comme depuis dix-huit ans, et à rendre ainsi le plus clair possible les
diverses revendications et autres actions artistiques. » Le festival rappelle
qu’il accueille près de 1 500 intermittents artistes et techniciens,
répartis entre quelque 400 compagnies.