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LA "FÊTE" DU TRAVAIL

Publie le samedi 29 avril 2006 par Open-Publishing
22 commentaires

- 1er mai : c’est la fête du Travail !

de Le Yéti

Ben justement, je me préparais à la lui faire, sa "fête", au travail ! On essaie encore de nous faire avaler que le travail est la seule valeur référente et incontournable pour pouvoir "se payer" le droit de vivre. "Travailler plus pour gagner plus", qu’ils disent. Ah, ils doivent bien rigoler, les actionnaires rentiers des fonds de pension !

Le problème, c’est que beaucoup parmi nos amis croient encore dur comme fer à ces sornettes. Ils réclament le retour du plein-emploi à cors et à cris, et montent en mayonnaise si on leur parle de décroissance salvatrice.

Le travail n’est pas une valeur en soi. Le travail est une contrainte nécessaire que l’on se doit de partager pour produire les biens et services nécessaires à la survie et au confort du groupe. Pas de pain sans boulanger, de bus sans conducteurs, de médecine sans médecins ... Jusque là, d’accord.

Mais tout au long de leur histoire, les humains n’ont eu de cesse d’échapper aux contraintes du travail grâce au progrès technique. Et ils pourraient bien y parvenir ! Nous avons désormais atteint un tel niveau de développement technique que le plein-emploi se justifie difficilement.

Quant à la "croissance créatrice d’emploi", c’est une vieille lune attrape-nigaud. Le problème n’est plus d’accroître les richesses, mais de partager équitablement celles qui existent.

 Oui, mais le travail assure l’épanouissement des individus, leur confère un statut dans la société, leur attribut une utilité, une... euh... une valeur.

Allons, allons ! On confond travail et fonction. Passe encore pour le journaliste ou l’avocat, mais je doute que le ramasseur de poubelles s’épanouisse vraiment dans son métier. Et si l’utilité de sa tâche ne peut être niée, je ne suis pas sûr que son statut soit si enviable.

Quant à la ’"valeur", laisse-moi rire ! Diras-tu que la mère au foyer - oui, oui, c’est aussi un travail, même s’il n’est pas payé - ne vaut plus un clou parce que l’invention de la machine à laver le linge ou la vaisselle l’a soulagée d’une partie des tâches ménagères ?

 N’empêche que - enfin bon... sauf peut-être pour la mère de famille - pas de travail, pas de salaire !

Ben pardi ! Ce qui est sûr, c’est que ceux qui profitent des gains de productivité offerts par les machines, ont tout intérêt à continuer de porter bien haut ce genre de fadaises. Et ils ne s’en privent pas ! Quel meilleur moyen pour conserver à leur seul profit ces fameux gains de productivité ? Et surtout ne pas les partager avec ceux que les machines ont "soulagés" de tout emploi.

On se contente juste d’assurer à ceux-là quelques miettes rmistiques pour panser leurs plaies et leurs désespoirs. Et se garantir un minimum de paix sociale.

 Non, non, ôte-moi d’un doute terrible, tu ne vas pas me dire qu’il faut PAYER LES GENS À NE RIEN FAIRE ???

Tout est une question de perspective.

Malgré nos progrès techniques "soulageants", nous en sommes restés à nos vieux schémas de pensées, ceux de l’époque où il fallait vraiment que tout le monde se redresse les manches pour garantir le minimum vital à la communauté. Le salaire n’était pas seulement une "récompense" au travail, mais une manière d’inciter chacun à participer à l’effort commun. Celui qui se la coulait douce était un poids parce qu’il obligeait les autres à faire sa part de boulot à lui.

Les choses ont bien changé depuis. Il faut beaucoup moins de travail pour produire les richesses et les services dont nous avons besoin. Mais le travail, pour les raisons évoquées plus haut, reste la seule valeur de référence sans laquelle il n’y aurait point de salut.

Je maintiens qu’il faut revoir ces schémas de pensée et ré envisager la réorganisation de la vie sociale et économique de la cité humaine en fonction de ces nouvelles données. Le but de la communauté humaine devrait être, non pas de donner le maximum de travail aux individus, mais d’essayer de les en soulager du mieux possible. Sans qu’ils en perdent pour autant leur valeur, leur statut, leur utilité.

La véritable révolution, celle des esprits, est là.

 Ça donne le vertige !

Note :
J’oppose le travail (du lat. trepalium, "instrument de torture") à la fonction (du lat. functio, "rôle, utilité d’un élément dans un ensemble"). On peut avoir une fonction dans une société sans nécessairement avoir un travail au sens économique du terme, encore moins un revenu. Exemple : un mendiant, une mère de famille, un bénévole associatif ont une fonction, mais sont considérés par l’administration comme "sans profession". J’attend d’un projet politique cohérent qu’il revalorise cette notion de fonction, y compris et surtout pour ceux qui n’ont pas de travail.

de Le Yéti

Messages

  • Tu proposes quoi exactement pour faire vivre la société, ducon ?
    Et les retraites ?
    Et la Sécu ?
    Et les allocations chômage ?
    Et le 1% logement ?
    Avec des idées brillantes comme les tiennes, on va vers quel projet de société ?
    Moi, je veux bien d’une allocation à vie pour tout le monde, mais payée par qui ? Quelle sera la contribution de des allocataires à la vie réelle, quotidienne de la société dans laquelle ils vivent ?
    La survie sur terre ne peut pas fonctionner sans un projet collectif. Alors, avant de parler de l’abolition du travail, il faut proposer en parallèle d’autres formes d’organisation pour que nous puissions tous vivre et survivre en bonne intelligence : associations, échanges gratuits de savoir, abolition de l’argent...
    La mouche

  • Oh, La Mouche, c’est-y comme ça qu’on cause à notre Yéti ?

    Pour le reste, tu as tort de t’énerver : il ne s’agit pas de "supprimer le travail en payant les gens à rien foutre" mais de redonner du sens au travail et de la dignité aux gens.

    Pour le financement, pas de souci, c’est Yéti qui l’a dit : meilleure redistribution !

    Rose

    • Salut rose , ton dos va mieux ?
      je n’interviens pas dans ce débat , mais je trouve que notre ami YETI , est bien meilleur lorsqu’il poétise .
      Avec mes amicales pensées ,
      claude de Toulouse .

    • Ben, moi, c’est...le contraire.

    • Salut Claude !
      Grâce à toi, mon dos va mieux, je n’interviendrai donc pas non plus dans ce titanesque débat...
      Eh, la Mouche du coche, il faudrait voir à être un peu plus poli avec le Yéti, simple et élémentaire correction de ceux qui ont du savoir vivre. Ce DUCON gratuit n’engage que toi, mon lapin.
      Quant aux autres, r-d-v au "Fou de Bassan" pour arroser ça avec les lascives danseuses...
      VIVE LE 1er MAI, FETE DES TRAVAILLEURS !
      Fraternellement à vous tous,
      Tzigane

    • La mouche,il a pas compris que le 1er mai,on lui faisait sa fête au travail,d’ailleur c’est pour ça qu’on travaille pas !
      Jean Claude des Landes

    • à claude de TOULOUSE et as-tu fais le duigou +Calpers (fonds de pension américains, californiens pour être plus précis), à l’occasion va faire un tour sur le site de confrontations europe et regarde la liste des membres du conseil d’administration)
      bonne lecture et amicales salutations
      Bonnet rouge

    • Fête du travail ou des travailleurs ? La nuance est d’importance !!!

      Guic

    • Le Digou Calpers ? Eh ! "Bonnet rouge" tu oublies tous les autres dont toi, vu le lien vers lequel tu diriges mon ami Claude !

      Pour plus de détail voir à :

      " Bonnet rouge " fait partie de ceux-là

       (source insee) L’épargne salariale connaît un fort développement. Portée par des mesures fiscales incitatives, elle concerne, début 2004, 17% des ménages contre 13% en 1998.

      Les variations à la baisse du marché boursier ont ramené les ménages vers l’immobilier ainsi que vers des valeurs peu risquées en matière d’épargne financière, comme les comptes d’épargne logement ou encore le Codevi pour les plus aisés et le Lep pour les moins riches.

      Les produits d’épargne longue, tels que l’assurance-vie ou l’épargne-retraite, intéressent toujours une palette assez large de ménages mais leur diffusion se stabilise.

      Neuf ménages sur dix disposent d’un patrimoine financier, sous forme d’épargne liquide (livrets d’épargne) ou d’épargne plus longue (épargne-logement, assurance-vie, épargne retraite, valeurs mobilières).

       Taux de détention d’actifs de patrimoine par les ménages début 2004 (insee) :
      Sur 100 ménages :

      Livrets d’épargne : 83,2%

      Epargne logement : 41.3%

      Valeurs immobilières : 24.2%

      Ass.vie, PEP, ÉPARGNE RETRAITE : 43.7%

      Épargne salariale : 16.7%

      Patrimoine immobilier : 60,5%
      Dont résidence principale : 55,7%

      Conseils de surveillance La Cgt ne peut se désintéresser de ce phénomène

      Bonnet rouge au lieu d’ânonner ton message sur tous les articles référant à la Cgt, découpe deux grands trous sur ton bonnet pour laisser dépasser les oreilles et prend le temps de lire l’intégralité du contenu des deux liens cités plus haut.

      Bonne lecture et amicales salutations

      Esteban

    • Esteban,c’est pas les oreilles c’est les yeux qu’il doit laisser sortir !!!!Bon mais tout ça c’est en relation avec les positions du PCF sur les scop non ?
      Jean Claude des Landes

    • Jean Claude,

      malheureusement ce n’est pas le cas car l’épargne salariale des statistiques citées est de l’épargne quelquefois imposée, et même si elle est volontaire pour récupérer quelques dividendes (des miettes) dans tous les cas les salarié(e)s "actionnaires" n’ont aucun droit d’influence sur la stratégie de l’entreprise.

      Les mutuelles et le secteur bancaire étant des "scop" mais dénaturées.

      Rien à voir, et c’est dommage avec les 1500 "scop" (industrie et services) en France qui n’emploient que 35 000 salarié(e)s, et qui subissent les assauts des S.A et autres pour les détruire.

      Les "scop" qui seraient pourtant garantes d’un commerce équitable et solidaire, organisées il y a longtemps par les militants du PCF et toujours défendues par celui-ci.

      Esteban

    • cher Esteban
      "Les mutuelles et le secteur bancaire étant des "scop" mais dénaturées."
      je ne parlerais que de ce que je connais ,et je laisserai donc les banques de coté .
      Pour ce qui concerne les mutuelles , elles ne sont en rien des scop dénaturées , historiquement d’abord puisqu’elles existent dans leur formes actuelles (avec des evolutions bien sur depuis le XIX eme siecle .
      les mutuelles , mais tu le sais sans doute sont regies par un ensemble de lois particulieres regroupées dans le code de la mutualité .
      pour avoir travaillé toute ma vie dans la mutualité, je dois dire que si pour certaines mutuelles mastodontes à plus d’un million d’adherents , la democratie mutualiste est plus une democratie de délégation , dans les mutuelles d’entreprises la democratie existe toujours , l’assemblée generale des adherents est souveraine , le conseil d’administration gere mais ne tranche pas les points essentiels qui reviennent à l’A.G.
      les mutuelles de sante , et les oeuvres sociales mutualistes doivent employer ( de memoire ) cinquante à soixante mille salariés .
      ce petit point eclairci , je te souhaite une bonne fin de soirée ami .
      claude de toulouse .

  • NUANCE !!! OU, OBJECTION VOTRE HONNEUR !!!

    Ce n’est pas que le travail soit à balayer comme çà d’un revers de main.
    Mais, la "Fête du Travail" c’est plutôt un enfant de Pétain...
    Ce dont nous parlons nous, c’est de la "Fête des Travailleurs" ce qui diffère quelque peu.

    Après, sur la question du travail = un bien ou un mal... C’est une discussion philosophique et je ne m’étendrais pas dessus, tout en ayant ma petite idée.

    Le 1er Mai, ce sera donc pour moi la fête des travailleurs (privés de travail compris, et retraités du travail, itou).

    NOSE DE CHAMPAGNE

  • NON le 1er mai n’est pas la fète du travail sauf pour les pétinistes.Le 1er mai c’est la fète des travailleurs et je dirai meme plus ;la fète des travailleurs en lutte .jflibre

  • Je suis entierement d’accord.

    D’abord, le travail, cela n’existe plus.

    On ne parle plus de travailleurs ni de salariés, mais de collaborateurs.

    Ensuite, à ceux qui ne trouvent vraiment plus rien, on leur demande de devenir des créateurs d’entreprises.

    Les micro-entreprises, c’est la dernière trouvaille pour obtenir qu’un pauvre trouve tout seul la manière d’avoir de quoi vivre.

    Entièrement d’accord, le travail, c’est la fin de la liberté, et d’ailleurs, ouvrez un dictionnaire et vous verrez que travail vient de TREPALIUM.
    Or ce mot latin designe un instrument de torture.

    Yeti est un disciple d’Epicure.

    jyd.

    • Merci Jyd, ¨pour le coup de main. J’étais précisément en train de pondre une réponse à notre duconifiant diptère du début.

      Je partais justement de l’origine du mot "travail" (du lat. trepalium, "instrument de torture") et l’opposait à la "fonction" (du lat. functio, "rôle, utilité d’un élément dans un ensemble"). On peut avoir une "fonction" dans une société sans nécessairement avoir un "travail" au sens économique du terme, encore moins un revenu (exemple : un mendiant, une mère de famille, un bénévole associatif sont considérés par l’administration comme "sans professsion"). Le projet de société à laquelle j’aspire, s’emploiera à revaloriser cette notion de "fonction", y compris pour ceux qui n’ont pas de "travail".

      Je voulais aussi dire à notre fine (très très fine) mouche que les retraites, la Sécu, les allocations chômages, le 1% logement procédaient de la répartition des richesses (tâche fondamental du projet de société à laquelle j’aspire), et certainement pas directement du travail... Ah si, sauf pour les naïfs qui gobent comme des benêts le préchi-prêcha libéral : "Sans travail pas de retraites ! Pas de Sécu sans les prélèvements sur salaires ! Allez, au boulot, les fainéants !"

      Je voulais enfin terminer par un petit exemple simple : autrefois, il fallait 200 heures de travail pour fabriquer le produit A ; aujourd’hui, grâce au progrès technique, il n’en faut plus que 20 ; question : dans quelle poche est passé l’argent destiné à payer les 180 heures de travail économisées (gains de productivité) ? Le projet de société à laquelle j’aspire, s’emploiera à retrouver ces richesses envolées pour les redistribuer.

      Le Yéti

    • La mouche : selon le Larousse

      Insecte diptère aux formes trapues, aux antennes courtes, doté de pièces buccales suceuses ou piqueuses (la mouche domestique est nuisible par les micro-organismes qu’elle transporte sur ses pattes et sa trompe) etc... etc...

      appelée également mouche à merde...
      parasite de la viande

      Sans commentaires.

      bonne journée à toi le Yéti et merci pour ton texte.

      Mata a ri

  • Dario Fo avait fait un sketch sur l’invention du travail avec, il me semble (c’était il y a longtemps) des Chretiens (des moines ?) comme inventeurs de l’affaire.

    Il nous avait fait hurler de rire .

    Mais voilà, je ne veux pas trahir cette histoire en la rapportant mal, c’était il y a longtemps, si quelqu’un peut nous retrouver cette petite histoire ça serait sympa....

    Copas