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Le joli cadeau des enseignants grévistes à Raffarin

Publie le samedi 28 février 2004 par Open-Publishing
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Une grève de fonctionnaires constitue a priori une mauvaise nouvelle pour un gouvernement.
Elle peut se transformer, a posteriori, en une très bonne surprise.
Du fait des retenues effectuées sur les salaires des enseignants en grève contre la réforme des retraites et la décentralisation, le ministère de l’éducation nationale a réalisé près de 230 millions d’euros d’économies en 2003, selon les réponses données ces derniers jours par le ministère à des questions écrites de députés.

Les collaborateurs de Luc Ferry, eux-mêmes, reconnaissent que la somme totale est "assez impressionnante" : abstraction faite de l’enseignement supérieur, où les mouvements sociaux sont restés limités, elle représente 0,4 % des 54 milliards d’euros du budget 2003 de l’enseignement scolaire.
Très remontés, les syndicats d’enseignants y voient un désir de "revanche" du gouvernement contre les mouvements sociaux du printemps 2003.
Le ministère parle, de son côté, d’une politique d’"assainissement" : "Des enseignants s’étaient mis en tête que les grèves n’étaient pas sanctionnées financièrement. Cela constitue le rappel de principes élémentaires", explique l’entourage du ministre.

Avec 3,1 millions de "journées perdues pour faits de grève" (pour 1,1 million d’agents), 2003 marque une rupture.
Les cuvées 2002 (438 500 journées) et 2001 (415 400) n’avaient pas été, il est vrai, très conflictuelles.
Même l’année 2000, caractérisée par une forte mobilisation contre Claude Allègre, n’atteignait qu’un total de 937 000 journées retenues.
Les retraits s’opéraient auparavant de manière très laxiste, assure le ministère.
En général, des prélèvements forfaitaires étaient effectués, qui correspondaient à une journée ou deux.
On passait l’éponge sur le reste."

Les enseignants grévistes, dont certains ont perdu plusieurs centaines d’euros, ne pourront même pas se consoler en se disant que ces économies serviront à financer la politique scolaire.

Les 230 millions d’euros économisés en 2003 n’ont pas été affectés sur d’autres dépenses.

Selon l’entourage de Luc Ferry, ils servent à résorber les dépassements budgétaires du ministère de l’éducation.

En clair, ils sont rendus au ministère du budget.

LE MONDE

Messages

  • Voici un bel exemple d’intox gouvernemental relayé par les médias. Le choix du moment de ce communiqué n’est pas innocent. La colère gronde à nouveau dans l’éducation nationale, le 12 mars , la FSU, la CGT, L’UNSA, le SGEN nationalement( d’autres devraient se joindre localement) appellent à la grève et entendent l’inscrire dans une dynamique de protestation. Les raisons ne manquent pas : disparition à trés court terme des enseignements artistiques, sportifs, des lettres classiques, de la maternelle, disparition des concours remplaçés par des CDD, décentralisation libérale, gestion de l’école faite par les barons locaux etc...
    Ce communiqué vise à dissuader les collègues à se remettre en grève, on veut nous faire croire implicitement que faire grève sert Raffarin, alors que seules des luttes dans la durée et notre ténacité pourront les faire fléchir. Il n’y a qu’à voir les intermittents qui commencent à être entendus.

    Ecolengrève