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Trois questions à Marine Roussillon

Publie le vendredi 1er juin 2007 par Open-Publishing

Le 10 juin, il faut choisir ceux qui feront les lois pendant cinq ans. Le mieux n’est-il pas de donner une majorité à Nicolas Sarkozy pour lui permettre de réussir ?

Réussir quoi ? En nous dressant les uns contre les autres – fonctionnaires contre salariés du privé, travailleurs contre privés d’emploi…–, la droite de Sarkozy défend les intérêts des plus riches et des patrons : c’est à eux que profiteront la fin du droit de grève ou la fin du Contrat à durée indéterminée.
Avec le projet d’autonomie des universités, qui nous concerne particulièrement dans les 5e et 6e arrondissements, le financement des universités dépendra des entreprises (avec des conséquences évidente sur les formations) et des frais d’inscription (sélection des étudiants par l’argent). La candidature de Jean Tiberi dans notre circonscription montre bien que l’UMP est au service d’une minorité de privilégiés. Nous n’avons pas besoin de notables qui se croient au dessus des lois et de leurs électeurs, nous avons besoin de représentants qui défendent nos intérêts.

Dans ce cas, que proposez-vous de plus que les autres candidats de gauche ?

Nous ne cherchons pas à proposer plus. Ce qui fait notre force, c’est que nous nous opposons au capitalisme au nom d’un autre projet de société. Il ne s’agit pas pour nous de gérer le capitalisme – même mieux que les autres – mais de le dépasser, et de transformer profondément la société. Nous considérons que sans cet objectif toute politique sociale ou écologique est vouée à l’échec. Comme nous l’avons fait à la sortie de la guerre avec la Sécurité sociale, nous pensons qu’il est possible d’utiliser les institutions pour changer les rapports de production et construire de nouvelles solidarités. C’est le rôle des élus communistes.

C’est un beau projet. Mais est-ce que cela sert à quelque chose, concrètement, de voter pour vous ?

Ce n’est pas seulement un beau projet. C’est une lutte chaque jour plus nécessaire. En 2003, quand j’ai rejoint le PCF, nous manifestions contre la guerre en Irak et contre la casse des retraites. Plus récemment, c’est contre le Contrat première embauche que nous nous sommes battus. Et demain ? Contre un CPE généralisé ? Contre la casse de la sécurité sociale ? Il faudra que nous soyons nombreux, dans les manifestations, dans les grèves et à l’Assemblée nationale. Voter pour les candidats communistes et élire de nombreux députés communistes, c’est préparer les luttes et les conquêtes de demain.

Article publié en avant-première sur Bellaciao, bientôt disponible aussi sur http://marineroussillon.fr