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L’Europe nous intéresse. On veut savoir. On veut décider. (video)

Publie le lundi 23 juillet 2007 par Open-Publishing
12 commentaires

Appel de Marie-George Buffet

Chaque jour davantage, c’est en Europe que se joue notre avenir. Pour une très large part, les décisions et les politiques de l’Union européenne détiennent les clés de ce que sera la vie des peuples européens ces prochaines années.

Un nouveau traité est en cours de rédaction. Il devrait être finalisé puis imposé par les gouvernements des 27 aux peuples d’Europe dans la plus grande précipitation : un sommet européen doit l’adopter à la mi-octobre et sa ratification, sans débat ni consultation populaire, est prévue dans la foulée.

Ce traité prétend répondre aux Non français et néerlandais. Mais derrière l’affichage d’un abandon de dispositions parmi les plus symboliques de la constitution européenne, ce projet prévoit bien le maintien des orientations libérales de l’Union européenne, pourtant de plus en plus contestées partout en Europe.

Ce « mini-traité » ne corrige pas la constitution européenne. Il en perpétue, avec une grande hypocrisie, tous les objectifs politiques : limiter le débat aux questions institutionnelles pour empêcher toute discussion sur les politiques de l’Union et ainsi bloquer toute avancée vers une Europe des droits, du progrès social, de la protection de l’environnement et de la paix.

Continuer l’impuissance politique face aux délocalisations. L’Europe pourrait pourtant contribuer à faire reconnaître de nouveaux droits aux salariés. Nous avons aussi besoin d’une Europe, à l’OMC, prête à en finir avec la loi du plus fort. Mais aucune modification des traités existants n’est prévue sur ce point.

Refuser, toujours, d’aller vers l’éradication du chômage et de créer les conditions d’une sécurisation de l’emploi ou de la formation. Refuser, toujours, d’utiliser l’argent autrement, de le mettre au service des peuples en rendant prioritaire, par exemple, l’augmentation des salaires et le renforcement des droits à la sécurité sociale. En effet, aucun débat, et encore moins de réforme des statuts de la BCE, n’est envisagée dans ce nouveau traité.

Continuer de remettre en cause les services publics. Il faut pourtant de nouvelles règles en Europe pour assurer à tous les Européens un égal accès aux services de communication, aux transports, à la santé, à l’énergie, à l’Education et la culture. Et contrairement aux annonces faites par le président Nicolas Sarkozy, la concurrence libre et non faussée restera inscrite dans le marbre des traités européens et en inspirera donc les politiques.

Continuer le sacrifice de l’agriculture familiale. Nous avons pourtant besoin de l’Europe pour promouvoir la souveraineté alimentaire des peuples du monde et garantir aux paysans d’Europe et du monde des prix rémunérateurs de leur travail. Là encore, ce nouveau traité ne prévoit aucun changement politique.

Continuer à prendre du retard sur les transformations à opérer contre le réchauffement climatique ; préférer accompagner la puissance américaine plutôt que de s’engager pour une paix juste au Proche-Orient. L’Union européenne a pourtant toute légitimité pour nous amener dans la voie d’un développement durable, respectueux des droits des peuples et de l’environnement. Mais elle ne prévoit aucune initiative sur ces questions fondamentales.

Ce traité simplifié ne vise donc qu’à continuer l’Europe telle qu’elle est. Il ne pourra donc répondre aux défis de notre temps. Cette Europe n’est pas celle qu’attendent les peuples européens. Elle est celle que nous avons rejetée.

Alors, ensemble, mobilisons-nous pour faire connaître la vérité sur ce nouveau traité et son caractère inacceptable en l’état ! Mobilisons-nous en France et en Europe, dans les semaines qui viennent, pour clarifier son véritable contenu, le modifier en montrant ses conséquences sur la vie quotidienne de nos concitoyens et en soulignant qu’il ne répond pas aux exigences populaires ! Mobilisons-nous pour exiger un débat public et pluraliste devant déboucher sur un référendum : le Parlement et sa majorité UMP ne peut pas s’octroyer le droit de passer outre le Non des Françaises et des Français.

Le PCF s’engage dans cette bataille. Cette grande campagne d’information et de mobilisation, à l’échelle de l’Europe, sera aussi menée par le Parti de la gauche européenne. D’autres initiatives européennes vont avoir lieu. J’appelle les hommes et femmes de gauche, les forces de gauche à se rassembler sur cet appel ; je leur demande dans les jours qui viennent d’organiser des rencontres, de prendre toutes les initiatives permettant la mobilisation la plus large possible, rassemblons-nous pour changer l’Europe et donc aussi changer nos vies !

Messages

  • Après cette déclaration, je comprends encore moins les réticences qui ont suivi l’appel à pétition pour exiger la tenue d’un nouveau referendum puisque c’est aussi la demande du PCF.

    http://www.bellaciao.org/fr/article.php3?id_article=50978

    J’avoue que j’y perd le peu de latin qui me reste.

    JMH

    • Je serai d’accord si cela avait été un appel venant des organisations syndicales et politiques.
      Mais pas de gens auto proclamés "personnalités" et qui en même temps se rencontrent pour préparer l’avenue du nouveau Parti.
      Il y a déjà le PC, les trotskystes, les collectifs qui déjà n’existent peut être plus, mais bon ils vont peut être y arrivé parce qu’ils ont quelques militants de base.

      Puis les gens qui comme les surfeurs attendent la prochaine vague populaire pour surfer dessus et atteindre le sommet, mais surement pas pour l’aider.
      On en repère quelque uns qui en sont déjà à la quatrième ou cinquième, L’incroyable Autain Par exemple !

    • Autant pour moii JMH

      Je n’avais pas lu ce communqiué avant ma première réaction.

      JE suis donc, une fois n’est pas coutume ces derniers temps, en désaccord avec notre direction nationale...

      Amicalement
      La Louve

    • Eh bien, dis donc, chère Osémy, décidément nos chemins refusent de se croiser car je suis, par contre, tout à fait en accord avec cette position. Je pense que le PCF ne peut pas laisser passer ça. Peu m’importe les signataires. Je me fous complétement qu’il y ait Autain, Mamère ou d’autres. L’important est de réaffirmer notre opposition à ce mini-traité qui n’est qu’un bis repetita du TCE que nous avons rejeté massivement. Après, on ne pourra pas nous reprocher de n’avoir rien dit. Quand je dis "nous", je veux parler de ce que toute la gauche compte d’opposants au libéralisme et ceci, sans vouloir m’immiscer dans les affaires internes du PCF... :o) Ceci dit, les dits-signataires auraient pû demander à Buffet et Besancenot, entre autres, d’en faire partie. Ça aurait été mieux...

      JMH

    • D’un côté il s’agit d’un appel essentiellement pour obtenir un référendum.
      Alors que l’appel du PCF est plutôt lui, tourné vers une rédaction différente en intégrant et en désintégrant respectivement ce que est attendu, et ce qui perpétue l’orientation actuelle de l’Europe.
      Politiquement il me parait plus intéressant de mener le débat sur le contenu que de se focaliser sur une ratification populaire du traité néanmoins indispensable.

    • salut JMH

      Et bien oui que veux tu on ne peut pas se croiser ça doit être écrit ( "chabada bada" ;-))

      ce n’est pas une question de personnalité(s) du tout, figures toi, quels que soient les signataires, je m’en fiche, ils ne sont pas " de ma bande" ;-)) (je constate que ce sont quand même tjs un peu les mêmes qui font les francs tireurs et viennent ensuite donner des leçons d’unitarisme... bref).

      BOn, et cette fois ci ce n’est pas se mêler des affaires internes du PCF - puisque la plupart des appelants ne sont pas au PCF mais sont des unitaristes et que le sujet n’est pas l’organisation du PCF mais le traité européen. Sacré JMH !

      D’un point de vue "général" donc sur ce sujet de référendum :

      Nécessité , utilité, d’un référendum, c’est une question, pour le c oup, non pas tant de politique mais de stratégie (il en faut un peu aussi)...

      Je crois qu’un référendum dans les conditions actuelles nous coûterait cher !

      D’abord ne pas oublier que Sarko n’est pas Chirac.

      Plus orgueilleux, plus retors, plus manipulateur, plus avide de pouvoir, de fastes, de reconnaissance....

      Si Sarko acceptait ce référendum, je pense que ça aura été une erreur stratégique regrettable, compte tenu notamment du calendrier et des élections passées et à venir.

      Je ne pense qu’on mobilisera convenablement 3 fois d’affilée l’électorat "de gauche" entre un référendum, les municipales, les européennes et si ma mémoire est bonne pour certains, les cantonales....après les tartes qu’on s’est prises à la présidentielle et aux législatives et notre déficit global d’image et de communication...

      J’avoue que ça me laisse perplexe cet appel au référendum mais bon... si les "huiles" ont tranché que veux tu faire ou dire ?

      PAr ailleurs et en ce qui me concerne cette fois ci, j’aurais fait autrement et notamment, je me serais servie de l’opposition à ce traité de manière plus constructive ( déjà, en passant notre énergie à élaborer un projet alternatif, en faisant de Paris une vraie plate forme de l’Europe anticapitaliste ,( notamment par l’organisation d’un plateau "européen" de débats par exemple à la fête de l’Huma) et je me serais servie de ce projet alternatif et du refus de mini traité comme "tremplin" ( pour les élections et contre l’europe libérale) pour les européennes.

      Voilà ce qu’il me semblait falloir faire mais bon...

      Quand je lis le dossier de Marianne sur l’électorat de gauche déçu du PS, j’en frémis encore plus !! e t le dernier sondage paris match, qui donne la cote de popu de Royal sous celle de d’OB et arlette ?!! quant à nous, le pcf, force est de constater que ,faute d’apparaître encore clairement communistes et de nous positionner face au PS, on n’est pas perçu comme une alternative sérieuse donc....

      Et si Sarko nous refuse ce référendum on aura l’air d’andouilles comme d’hab - mais bon que d’énergie et de temps gaspillés pour rien... enfin, à la rigueur, c’est moins grave...quoi que...

      Enfin et là d’un point de vue strictement interne au PCF ,e n effet, sur des sujets aussi importants et alors qu’on est supposés être en pleine phase prépa de Congrès , je constate que les bases ne sont pas même pas consultées et qu’on prend pour argent comptant une légitimité qui, on le voit, n’existe plus ou, dont tout le monde sait bien qu’elle est contestée ( vu que la majorité me semble demander un changement de direction), alors ....

      Amicalement
      La Louve

    • Je peux vous annoncer dès aujourd’hui que :

      "69% des Français estiment que le traité simplifié est une "bonne chose pour l’Europe" ... les tenants du "non" l’approuvent aussi à 53% ... les Français approuvent à une large majorité le mini-traité européen défendu par Nicolas Sarkozy ..."

      Et ça sera comme ça jusqu’à ce qu’il passe, foi de CSA !

      Léa.

    • Chére Elodie,tu devrais lire le texte de la pétition parce que il ne s’agit pas tout a fait de ça.

      Elle commence ainsi :

      "le débat exceptionnel qui a traversé la société française au moment du référendum de 2005 a particuliérement porté sur trois dimensions de l’ex-traité constitutionnel :

      les structures économiques libérales de l’europe actuelles

      les droits fondamentaux

      la politique de sécurité et de défense de l’union.Dans le futur traité européen,ces trois dimensions font de nouveau probléme.

      Elles doivent faire l’objet d’un large débat public et pluraliste avant toute déçision finale des chefs d’état,permettant des cha,gements substanciels,ratifié par référendum"

      Suis ensuite nos propositions qui n’ont pas changés depuis 2005.

      On voit bien que le référendum doit être une conséquence du débat et non pas l’objet du débat lui-même.

      Il faut ce texte celui de la pétition,que je trouve juste.

      Jean Claude des Landes

  • chere La Louve ;

    bonjour

    une ebauche de projet de constitution pour l’Europe est en cours d’elaboration
    sur le site :

    http://etienne.chouard.free.fr/Europe/

    merci d’en prendre connaissance et de l’ameliorer tant qu’il vous
    plaira !!!

  • Je suis d’accord avec tout cela et vous demandez un reférundum que vous savez impossible... Quelque soit la façon et le texte je dirais "non", si le reste du peuple européen ne vote pas en même temps que moi (et sur le même texte). Donc ! essayez de convaincre tout ce petit monde...!

  • OUI au referendum,à condition qu’il soit organisé dans tous les pays concernés.

    C’est vrai que toutes les décisions qui sont prises par nos gouvernants sont de plus en plus liées aux décisions de Bruxelles !

    (Social..(remises en cause des acquis)l,contrat de travail,services publics,agressions économiques(et non pas aides) vers les pays pauvres..etc en sont les exemples..

    Je crois à des initiatives fortes des "Gauches anti liberales"en Europ.... enfin tous ceux qui se sont retrouvés sur le NON le 29 mai 2005.

    Jos.

  • en reponse pour JMH et La Louve

    Petit rappel pour les neurones

    Par DIMICOLI le 17/07/2007
    Référendum sur le projet de traité européen :mener la bataille sur le fond

    Invité, comme membre du comité exécutif national, le 12 juillet dernier, à donner mon avis sur l’appel intitulé « un référendum pour le nouveau traité européen » publié dans l’Humanité du 17 juillet, j’ai proposé que la direction du PCF ne s’y associe pas, comme, d’ailleurs, la très grande majorité des camarades consultés. J’ai avancé pour cela cinq raisons.

    1-Il a été fait en excluant la direction du PCF de sa conception et sans même l’en informer.

    2-Non seulement il met le PCF devant le fait accompli, mais, surtout, tout se passe comme s’il voulait le faire se rallier à une initiative qui paraît d’autant plus politicienne qu’elle ne porte que sur la demande d’un référendum « pour » le projet de traité simplifié (PTS), indépendamment, pour l’essentiel, des questions de contenu.

    3-Bien plus, le texte proposé se contente, sur le fond, d’acter le fait que le PTS « concernera le système et le mode de décisions européens, les questions sociales, les valeurs constitutives de l’Union et des mesures significatives concernant la lisibilité de l’Union ». Il ne parle donc pas de la suppression proposée de la partie III du projet de traité constitutionnel rejeté en 2005 sur « l’organisation et les politiques de l’Union ». Cette suppression donne le change, alors que tous les éléments fondamentaux concernant, notamment, la BCE sont conservés dans les autres traités maintenus. Cet appel laisse donc la question de la BCE, qui conditionne toute l’orientation de l’Union, dissimulée, tenue de côté, alors qu’elle a été au cœur du rejet par les Français et les Néerlandais en 2005.

    4- Bien sur, le PCF est pour un référendum sur le PTS. Il l’a d’ailleurs réclamé dés qu’ont été rendues publiques les décisions du Conseil européen de Bruxelles du 23/06. Mais on ne saurait se contenter de demander un référendum sans prendre position sur le fond et, notamment, sur cette opération de dissimulation du PTS qui vise à leurrer ceux qui ont voté « Non » et sont pour une construction européenne de progrès social et démocratique. Chercher à faire se rassembler sur une simple demande de référendum des gens qui ont voté « Oui » et les millions de gens qui ont voté « Non » en mai 2005 relève de la confusion. Il faut, au contraire, mener la bataille sur le fond dés maintenant, au lieu de laisser faire la rédaction nouvelle sans la mettre en cause. Cette bataille pour un autre contenu est nécessaire, que le référendum soit obtenu ou non.

    5- L’appel lancé dés le 9 juillet par Marie George Buffet et le PCF évoque, lui, à juste titre la nécessité d’une réorientation de la BCE. Il faudrait d’ailleurs lier encore plus précisément la demande de référendum aux enjeux de fond, que Sarkozy veut soustraire à l’intervention des français-es, et, en particulier, à la nécessité d’y répondre autrement que par le maintien du statu quo sur ce qui concerne la partie III du projet rejeté en 2005 et qui est maintenu dans les autres traités en vigueur.