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Bellaciao : un jugement qui donne raison à la CGT !

Publie le vendredi 5 octobre 2007 par Open-Publishing
3 commentaires

Le Tribunal de Grande Instance de St-Nazaire a rendu son jugement dans l’affaire opposant la direction des Chantiers Navals de St-Nazaire au site Internet “Bellaciao”.

Le jugement précise : “la plainte déposée par la direction des Chantiers Navals de St-Nazaire est rejetée”.

D’un point de vue juridique, cette décision est un véritable camouflet à la direction des Chantiers Navals qui prétendait museler l’information sociale.

Rappel des faits –

L’USM CGT 44, dans un communiqué a dénoncé une organisation du travail visant à une baisse du coût du travail et reposant sur la mise en cause des droits individuels et collectifs des salariés étrangers, le non respect de leur dignité humaine.

Cette situation d’apartheid social fut dénoncée par l’USM CGT 44. Les termes de « flibusterie des temps modernes », de « banditisme patronal » et de « pratiques mafieuses » utilisés dans le communiqué incriminé ont motivé la plainte de la direction des Chantiers Navals de St-Nazaire.

Ce jugement rend légitime les termes utilisés.

Ce jugement est une victoire pour :

 tous ceux et celles qui osent relever la tête, contester, revendiquer, lutter, se syndiquer, ou créer le syndicat CGT ;

 les organisations de la CGT, l’USM, le SNJ-CGT, l’UL de St-Nazaire, l’UD CGT 44 et ses syndicats qui ont participé sous des formes diverses aux actions de solidarité menées pour imposer la reconnaissance sur le site des Chantiers Navals de St-Nazaire, de droits individuels et collectifs fondamentaux ;

 les citoyennes et les citoyens qui se battent pour défendre la liberté d’expression, les Droits de l’Homme et la démocratie.

Il est un encouragement pour tous les syndicats, les élus et mandatés, les syndiqués CGT et plus largement les salariés qui subissent la répression syndicale, le harcèlement sous toutes ses formes, les pratiques managériales qui accroissent le stress, détruisent la santé ou conduisent à des actes extrêmes.

Les plaidoiries des avocats de Roberto FERRARIO, membre de Bellaciao, traîné devant le Tribunal de St-Nazaire pour avoir relayé sur le site Bellaciao la déclaration de l’USM CGT 44 ont été sans équivoques.

Elles ont décrit la réalité subie par les salariés étrangers, justifiées le positionnement de l’USM CGT 44 qui n’a fait qu’assumer son rôle et ses missions d’organisation syndicale en dénonçant ces situations inadmissibles, validées le contenu de son communiqué.

Elles furent confirmées par le Procureur Général.

C’est une victoire sur le fond.

C’est une condamnation de l’organisation du travail et de ses conséquences pour les hommes et les femmes.

C’est une exigence de reconnaissance des droits des salariés.

Nantes, le 4 octobre 2007

Messages

  • L’UD CGT "oublie" seulement de dire qu’il est bizarre que Les Chantiers ne se soient attaqués qu’à Bellaciao et pas au rédacteur du tract.
    Ce serait pourtant une belle occasion de supposer que ceux-ci auraient pu craindre une réaction ferme du syndicat (et de ses adhérents) s’il était lui aussi accusé.
    Milee

    • Ouais ils ont joué au billard pour tenter de frapper à deux niveaux : Les travailleurs et le net.

      Là où un tract est distribué sur une surface réduite et peut-être encore moins lu, la terreur des patrons est que le net est sans limite, "on" a pas besoin de réimprimer 1000 tracts, seul l’intérêt porte à lire, sans frontières et sans limites. Et chaque "retirage d’un tract sur le net" coute 0 centime, presque à l’infini.

      Depuis plusieurs années un parti de la censure rode contre le net, prépare le terrain pour limiter la liberté sur le net, pour essayer de le ré-hiérarchiser comme le sont les médias classiques, c’est le parti de l’entonnoir. Ce parti de la censure est largement partagé dans les médias dominants, par calcul ou par bêtise, souvent les deux à la fois, et mène une propagande débile où on a l’impression que la pédophilie, le terrorisme, les gangs, le porno, les escroqueries auraient attendu le net pour exister. On est souvent sidéré de voir régulièrement tant de commentaires négatifs sur le net à la télé... Les seules fois où ils en parlent de façon positive c’est seulement dans les espérances de services marchands jamais sur le terrain de l’espace de liberté créé qui leur fait de l’ombre.

      Une exception ces deniers temps a été d’accpeter de reconnaitre que seul le net avait permis pendant une brève période avant d’être coupé, aux derniers témoignages de la lutte des peuples birmans contre la clique militaire, de passer.

      Le net est un espace à double tranchant, nids de l’espionnage policier et capitaliste, mais également espace de liberté sans beaucoup de limites. Prendre contrôle du net est devenu un enjeu pour les dominants. les méthodes du bombardement médiatique peinant et étant très instables sur le net, les apprentis despotes cherchent d’autres moyens plus traditionnels d’étouffer et réorienter l’espace du net en cherchant à intimider la liberté d’expression.

      Un moyen de faire taire, là où avoir un site ou un blog coute pratiquement rien (à comparer aux couts des autres médias), impliquant par là une formidable démocratisation économique de la liberté d’expression, on peut en parallèle le faire taire en l’attaquant au porte monnaie et la menace sur la liberté. Créer un site coute très peu, mais peut couter très cher si le succès aidant on maltraite quelques prédateurs.

      Le cas de Bellaciao est édifiant , de solidarité internationale, il parle par dessus les épaules des prédateurs et s’entend de partout pour qui le souhaite. Mais également il est bien faible financièrement et en entregent traditionnel. Prison ou forte amende et celà en est fini.... D’où la tentation inavouable de ceux qui ont fait procès à Bellaciao . Du billard...

      Mais ils sont tombés sur un os. la bataille c’est élargie à une échelle inconnue par rapport à ce type de problème.

      La procédure enclenchée est connue maintenant en Amérique latine, en Europe, au Magreb, là où une affaire de censure banale et traditionnelle resterait franco-française.

      Ce cran au dessus permis par le net et la détermination de gens comme ceux de Bellaciao d’en investir le champ le + possible, est extrêmement désagréable pour la bourgeoisie et les caporalisateurs.

      Les patrons et la bourgeoisie tiennent fermement le champ de ce qui se passe dans l’espace privé des entreprises, ils considèrent ce champ comme relevant de l’intime. Tout au plus tolèrent-ils un peu des syndicalistes mais surtout ils détestent que leurs comportements se sachent en dehors de cet espace privé. également ils contrôlent l’essentiel des médias économiquement et politiquement.

      Les entreprises sont des espaces despotiques non régis par la démocratie interne. Toutes les lois donnant droits de l’homme, d’expression, de mœurs, de circulation, d’organisation, à l’extérieur des rideaux de fer des entreprises capitalistes , n’ont pas droit de cité dans le ventre de ces dernières.

      Exposer ce qui s’y passe au concret (travailleurs polonais maltraités, mal payés, menacés, encasernés, ....), pas en termes veloutés bien politiquement acceptables, est intolérable si ça s’entend sans limite à l’extérieur.

      Copas

    • Rappel pour ceux qui auraient "oublié" que la CGT avait dénoncé depuis le début de l’affaire les attaques contre ses militants sur les chantiers navals pour avoir diffusé très largement le communiqué.

      Le responsable de la CGT sur le site avait été convoqué par la police suite à la plainte de la direction. Le but : identifier l’auteur pour poursuivre l’organisation syndicale et la faire disparaître du chantier. Le responsable CGT refusa de répondre aux questions des flics et son organisation engagea toutes ses forces et tous ses moyens pour défendre Roberto Ferrario et la liberté d’expression. Cette première bataille est une victoire pour TOUS. Pour ce qui se battent dans cette Résistance contre le capitalisme mondialisé. Et c’est absolummnt cela qu’il faut valoriser.

      Arrêtons de semer les suspicions, les doutes et la confusion dans les rangs de ceux et celles qui luttent !

      Ce que très peu de monde sait, c’est que depuis septembre dernier la répression patronale s’abat sur les militants du chantier naval. Prochainement vous aurez des infos. La lutte continue. Rien n’est impossible pour ceux qui luttent !