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Arles : Quatre mois après les inondations du Rhône, Panzani ferme l’usine Lustucru

Publie le dimanche 28 mars 2004 par Open-Publishing

Les inondations du Rhône de décembre 2003 ont fait de nouvelles victimes. Les 146 salariés de l’usine de traitement et de conditionnement de riz de Lustucru, à Arles (Bouches-du-Rhône), ont appris, vendredi 26 mars, la fermeture du site, endommagé depuis quatre mois, comme toutes les entreprises présentes dans la zone industrielle du nord de la ville. OAS_AD(’Middle’) ;

"Les dégâts consécutifs à la crue ne sont qu’un mauvais prétexte, dénonce Serge Combier, le secrétaire CGT du comité d’entreprise. Cette fermeture répond uniquement à des calculs financiers." La direction de Lustucru-riz, qui a annoncé la décision aux élus du comité d’établissement dans la matinée de vendredi, a renoncé à la communication prévue dans l’après-midi devant l’ensemble du personnel.

Mis en chômage technique depuis le 4 décembre, les salariés n’ont commencé à s’inquiéter de leur avenir qu’après plusieurs semaines. L’hypothèse de travail privilégiée était alors, selon la direction, de réhabiliter le site. "Après expertise et contre-expertise, nous nous sommes rendu compte que ce dossier n’était pas viable", affirme Michel Peudevin, le président de Lustucru-riz (groupe Panzani).
L’opération de réhabilitation du site, évaluée à 30 millions d’euros, était grevée, d’après la direction, par la menace de nouvelles inondations et par la durée des travaux, estimée à dix-huit mois. En dépit des indemnisations prévues, de l’ordre de 25 millions d’euros, payables par les assurances. "Nous sommes parvenus assez vite à redresser nos parts de marché grâce aux sous-traitants et à nos filiales européennes, qui ont pris le relais", ajoute M. Peudevin.

Lustucru-riz s’est engagé à faire des propositions de reclassement dans le groupe, à Marseille, dans la région lyonnaise ou à Paris, ou à proposer des mesures d’accompagnement et de formation. La facture sociale pour les salariés, depuis deux ans, est élevée : la cession en mars 2002 de Lustucru à son rival Panzani, dont l’actionnaire de ré- férence est PAI Partners, fonds d’investissements de BNP-Paribas, s’est déjà traduite par la suppression de plus de 300 emplois.
Michel Vauzelle, le président socialiste sortant du conseil régional de Provence-Alpes-Côte d’Azur, qui a rencontré vendredi après-midi les salariés en compagnie d’Hervé Schiavetti, le maire communiste d’Arles, dénonce une "logique purement financière". "Nous avons proposé début mars une table ronde à la direction de l’entreprise, ils ne nous ont jamais répondu", précise-t-il.