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Grêve des soins : ma réponse à N.Sarkozy

Publie le dimanche 20 janvier 2008 par Open-Publishing
8 commentaires

de Bruno-Pascal CHEVALIER

Monsieur le Président,

Le soir du 6 mai 2007, place de la concorde, vous avez solennellement déclaré : "Je vous demande de tendre la main. Je vous demande de donner l’image d’une France réunie, d’une France rassemblée, d’une France qui ne laissera personne sur le bord du chemin"

Pensez-vous, monsieur le Président, qu’en parlant de "responsabilisation des malades", vous encouragez à la solidarité ? Ne désignez-vous pas, par cette seule assertion, les malades comme coupables en laissant supposer qu’ils se comporteraient en consommateurs de soins irresponsables ?

Estimez-vous, monsieur le Président, qu’une personne malade, atteinte de diabète, de sclérose en plaques, du sida, d’un cancer, ou même d’une allergie, d’une grippe, d’une des nombreuses affections virales saisonnières, nécessite d’être "responsabilisée" ?

Dans votre courrier en date du 14 janvier, vous me dites que « les franchises sont assurables par les organismes complémentaires dans le cadre des contrats responsables, qui offre un niveau de protection supplémentaire ». Or, la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2008 prévoit très clairement que dans le cadre des contrats responsables, les franchises médicales sont à la charge du patient, y compris de ceux qui souffrent d’une affection de longue durée. L’ignoriez-vous ? Vous aurait-on mal informé ?

Par ailleurs savez-vous, Monsieur le Président, combien de personnes, y compris salariées, sont aujourd’hui dans l’incapacité financière de payer une mutuelle, encore moins une assurance ou une complémentaire santé » ?

Est-ce innocent, Monsieur le Président, si une fois de plus vous utilisez le terme « responsable » ? Opposez-vous le citoyen « responsable » qui a les moyens de payer une assurance privée à celui qui n’en a pas la capacité… et serait de ce fait « irresponsable » ?

Dans ce même courrier, vous affirmez, Monsieur le Président, que vous assumez votre « responsabilité, qui est de dire la vérité ». J’en prends acte.

Doit-on donc en déduire, puisque vous expliquez, quelques lignes plus loin, que « le vieillissement de la population et l’apparition de nouvelles pathologies exigent des investissements importants. Ce serait une faute de renoncer à nous préparer collectivement à affronter l’avenir. Au fond, ces franchises sont l’expression à la fois de notre responsabilité et de notre solidarité. »… que pour vous, la solidarité se conçoit uniquement à l’intérieur des groupes de population concernée ? Que c’est aux malades de payer pour Alzheimer et pour les autres malades ?

Comment devons-nous comprendre votre définition de la « solidarité », Monsieur le Président, lorsque vous montrez une telle insistance à instaurer ces franchises, illogiques, impopulaires, inhumaines, impossibles à comprendre et à accepter par ces millions de malades qui la vivent comme une « double peine », ces franchises qui devraient rapporter environ 850 millions d’Euros par an… et que, dans le même temps, vous vous montrez si réticent à instaurer une taxe modique sur les stock-options, qui aurait rapporté 3 milliards d’Euros par an de l’avis même de la Cour des Comptes ?

Parfois, Monsieur le Président, les simples citoyens que nous sommes avons du mal à comprendre, y compris votre logique financière…

Que pensez-vous, Monsieur le Président, de l’analyse des médecins qui prédisent une augmentation des dépenses de santé, liée à une prise en charge plus tardive des maladies, à une aggravation de l’état des malades qui, pour des raisons financières, auront renoncé à certains soins ?
Monsieur le Président, vous affirmiez il y a quelques mois : "A tous ceux qui souffrent d’injustice, à tous ceux qui ne se sentent pas respectés, à tous ceux qui ont cru dans d’autres discours que le mien, je veux dire que je serai le président qui combattra les injustices »…

Monsieur le Président, devons-nous comprendre, à la lueur de vos déclarations, de vos actions, de vos décisions, que la santé n’est pas pour chacun un droit, mais une chance… « mais cette chance il faudra qu’il la mérite par son travail » ?

Considérez-vous donc que la santé, on a la chance de l’avoir, ou on doit payer pour la « mériter » ?

Estimez vous que ceux qui payent une assurance complémentaire méritent d’être plus et mieux soignés que les autres ?

Monsieur le Président, au nom de tous les malades, au nom de tous les citoyens en bonne santé qui sont des malades potentiels, au nom de tous ceux qui n’arrivent plus à vivre décemment, encore moins à avoir accès aux soins indispensables, de tous ceux qui ne sont pas, comme moi, en grève des soins, mais en « arrêt non désiré de soins » faute de moyens financiers, « Je vous demande de tendre la main. Je vous demande de donner l’image d’une France réunie, d’une France rassemblée, d’une France qui ne laissera personne sur le bord du chemin »

Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de mes salutations distinguées.

Bruno-Pascal CHEVALIER

Copie : AFP, ACT UP, AIDES, Le Parisien, L’Humanité, Politis, …

Morsang, le 20 janvier 2008

"Je veux que partout dans le monde, les opprimés, les femmes martyrisées, les enfants emprisonnés ou condamnés au travail, sachent qu’il y a un pays dans le monde qui sera généreux pour tous les persécutés, c’est la France. » Nicolas Sarkozy – discours du 6 mai 2007 – place de la concorde, Paris

Messages

  • "Une France unie et rassemblée(glurp)ne laissera aucune personne riche sur le bord du chemin, foi de Bling bling Rollex 1er."

  • bien dit, mon cher Bruno très bien dit, même et sois certain que tu me trouveras toujours avec toi pour cette lutte la.

    Varenne L

  • Bonjour,juste une petite pierre supplémentaire dans le "paradis " sarkozien :

     Monsieur vous couvrez les puissants,vous avez continué la politique de déremboursement des médicaments dis de "confort !
     un exemple : l’ultra levure:des nourissons aux cancéreux(dont je fais parti),ce médicamet a stoppé bien des diarhés et cependant vous avez cédé au lobbi de l’himodium, médicament beaucoup plus agressif.
     résultats:plus de remboursement et le prix est passe de 5euros à 6,80 euros,merci encore mais nous n’avons pas besoin de cette main tendue !!!
     un seul mot démission
     un seul slogan : référindum
     Voilà, c’est sobre et méprisant pour vous messieurs les puissants !

  • Bonjour,

    cher Bruno, que dire ?

    Nous sommes dans une société ou la plus grande majorité n’a pas accès aux soins pour une réson purement financier et non humaine.

    Moi si je continu à prendre actuellement mon traitement. Cela est dû uniquement au respect pour ceux qu’ils n’y ont pas droit.

    Mais cela, a sa propre limite. Je ne sais pas si tu a connue là déchéance physique qu’implique cette maladie ?

    Mais moi ce qu’y est sur. (Et en aucun cas là revivre. (telle qu’elle.))

    Pour simplement rappeler : Nous ne sommes que bassement organique. "Sic"

    Bien a toi Bruno.

    Sur cette linier de désespoir de l’humanité que Faire ?

    De Hyoo

    Cela vas plus loin que mes envies, je suis dépassés par là réalité et les faits.

    Comme toi malgré tout, j’ai une grande envie d’exprimer mon désaccord, sur le fond et la forme.

    Alors arrêter ? Oui, bien sur au vu "gros so modo" de cette déchéance médicamenteuses qui en elle même, n’est, ni guérisseuse et encore mois une solution. Mais uniquement du à la finance mondiale. "Qu’on nous faits croire.

    Et ou question ? Que faire Bruno ?... Mourir, avant qu’il ne fasse quoiqu’il se passe ?

    A mon avis, il (sarko et touti quinti) il sans fout !

    Tue peux crevè dans ton coin, il sans balle les couilles le sarko de tes problèmes et donc de nos nos problèmes.

    La bonne question. Est que faire ?

    Et bien pour ma par, un seule rappelle (Aux armes citoyens...) ;

    Avant notre mort à touts.

    Du moins à nos acquis.

    PS : Reprend tes médicament, tu nous seras plus utile que ta gréve de soins.

    Amicalement

    De Hyoo

  • Cher bruno, je te souhaite un bon courage pour ton action,
    je sius moi aussi obligé de prendre des médicaments toute ma vie,
    étant greffé d’un rein depuis 11 ans, si je le pouvais je ferai comme toi, mais par respect pour la famille qui a acceptée ce don d’organe
    je me dois de le ménager

    salut

    j-michel (oise)

  • Bravo pour cet article, et le courage dont vous savez faire preuve.
    Notre France fout le camp, toujours plus pour les riches qui n’apportent rien au pays, toujours moins pour les autres.
    Attali dont je n’approuve pas particulièrement son rapport, souhaite que les médicaments ne faisant l’objet d’une prescription médicale soient en vente libre dans les grandes surfaces. Même si cela est contestable, chacun de nous y gagnerait, parce que certainement à un prix nettement inférieur qu’en pharmacie.
    Roselyine BACHELOT sur des arguments qui ne tiennent pas debout s’y oppose pourquoi : simplement parce que la grande dame est pharmacienne, et, que l’un des gands amis de Sarko, le Député ROUBAUD du gard, pharmacien de son état, ne veut surtout pas qu’il soit touché aux petits avantages dont jouissent ces professionnels, que l’on appelle simplement "LES MARGES ARRIERES" !
    Ces profits sont considérables, et il est hors de question de les en priver.
    Pour la petite histoire, le sus Député se voyait Secrétaire d’Etat lorsque son ami a été élu président ! malheureusement pour lui, ce dernier n’a pas été à la hauteur de ses promesses.
    TAZMIR