Urgent : il faut débrancher Rachida Dati

Comme un disque rayé, la garde des Sceaux ne cesse de rabâcher le même discours depuis un an. Alors, Monsieur le Président, soyez humain : débranchez-la !

de Bénédicte Charles

Le soir du premier tour des municipales, chaque représentant de l’UMP invité sur un plateau de télévision avait reçu par SMS un petit "wording", comme on dit dans la com’, lui indiquant le discours à tenir sur la participation au scrutin, les résultats des élections, l’échec de la droite, etc.

Le problème, c’est que Rachida Dati avait perdu son téléphone portable. C’est du moins la seule explication logique aux propos qu’elle a tenus tout au long de la soirée électorale, en décalage total avec la ligne adoptée par ses collègues.

Ainsi, alors que tous déclaraient, à l’instar de leur boss Sarkozy, que le taux de participation était « le plus faible jamais enregistré à des municipales », Dati, nappée comme à son habitude d’une robe Christian Dior un rien overdressed, continuait à se féliciter de la bonne mobilisation des Français lors du scrutin. A moins que ce ne soit ça, la fameuse rupture. Mais on en doute.

A sa décharge, Rachida Dati a toujours été considérée comme une piètre oratrice. Lorsqu’elle a fait son apparition dans le paysage politique, on louait d’ailleurs plus son « franc-parler » que sa verve. Mais, comme l’écrivait Catherine Pégard - aujourd’hui conseillère à l’Elysée - dans le Point le 5 avril 2007, « Rachida Dati apprend vite ». De fait, elle manie aujourd’hui la langue de bois comme si elle l’avait toujours parlée. A côté d’elle, n’importe quel autre homme politique - même Jean-François Copé, c’est dire - passerait pour un effronté.

« S’il arrêtait de faire de la politique, j’arrêterais », a-t-elle l’habitude de dire de son bienfaiteur Sarkozy. Et elle tient sa promesse : depuis que Nicolas a cessé de faire de la politique pour se consacrer à sa com’ - c’est à dire, grosso modo, depuis son élection - Rachida est comme un disque rayé. Ce sont toujours les mêmes considérations sur les désirs des Français que seul Nicolas a compris, la grandeur d’âme de Nicolas, etc. Voici donc quelques exemples du « wording » personnel de Rachida Dati, glanés au fil des mois.

« Nicolas Sarkozy a toujours vécu ses missions en considérant qu’il était au service des Français »

Nicolas Sarkozy est « un homme d’Etat qui consacre sa vie à la France »
Les sondages ne sont pas bons parce que « les Français souhaitent que l’on aille plus vite »

Les sondages « ne sont pas défavorables sur la nécessité de réformer. Il faut arrêter ces attaques »

« Les Français nous disent de continuer les réformes »

« Les Français ont élu le président de la République pour cinq ans. Nous avons donc cinq ans pour réformer la France.Les réformes vont continuer, car c’est ce qu’attendent les Français. »

« Le président a annoncé avant les élections ce qu’il ferait. Le rythme est accéléré. C’est lui qui donne l’impulsion. Le Premier ministre et les ministres mettent en œuvre les réformes qui ont été promises. »

« Les engagements sur le pouvoir d’achat ont été tenus, le rythme est tenu, les résultats sont tenus, dans un contexte international dégradé. »
etc.

On en regretterait presque qu’elle ne change pas son discours au même rythme que sa garde-robe.

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