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Le cynisme de l’aristocratie : le NON irlandais sera contourné fin 2009

Publie le jeudi 12 juin 2008 par Open-Publishing
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Un article écoeurant de cynisme : en cas de NON, le résultat du référendum irlandais sera contourné fin 2009, début 2010, à l’occasion de l’entrée de la Croatie dans l’Union Européenne. L’aristocratie européenne profitera de cette occasion pour rajouter quelques protocoles au traité d’adhésion de la Croatie. Lisez cet article insupportable de cynisme :

« De hauts responsables à Bruxelles préparent des plans pour s’assurer que le traité de Lisbonne sera bien appliqué ailleurs au cas où l’Irlande le rejetterait par référendum. Des mesures comme la création d’un président de l’Union européenne (UE), d’un ministre des Affaires étrangères et de services diplomatiques seront peut-être retardées, mais elles devraient malgré tout finir par être mises en place.

A en croire un diplomate, un "mécanisme de soudure" serait en discussion. Si l’Irlande rejette le traité, peut-être sera-t-elle simplement retirée de la liste des signataires. Elle ne serait ainsi pas légalement contrainte d’en respecter les clauses.

D’ici à la fin de 2009 ou au début de 2010, quand la Croatie entrera dans l’UE, un "traité d’adhésion" ayant valeur d’amendement sera voté par tous les membres, y compris Dublin. Il comprendrait une série de protocoles prévoyant sur le papier des "issues" aux problèmes que l’Irlande peut avoir avec l’UE, comme les pouvoirs fiscaux ou une plus grande coopération militaire.

Ces textes ne seraient pas sans rappeler les clauses d’exemption dont dispose le Royaume-Uni sur la Charte des droits fondamentaux et les questions sociales dans le traité de Lisbonne actuellement ratifié à Westminster. Comme le reste de l’Europe, l’Irlande n’organise pas de référendums sur les traités d’élargissement de l’UE. Avec les nouveaux protocoles, Dublin pourrait faire passer un traité d’adhésion au Parlement irlandais sans avoir recours à une consultation du peuple.

"Ce mécanisme ne serait pas plus incompréhensible ou légaliste que le traité lui-même", déclare-t-on de source officielle. "Il n’est probablement pas plus compliqué que les allées et venues qui ont été nécessaires pour transformer le Traité constitutionnel en traité de Lisbonne après son rejet par les Français et les Néerlandais. Tout est une question de temps."

Bruno Waterfield
The Daily Telegraph

http://www.courrierinternational.com/article.asp?obj_id=86648

Messages

  • " Mais qu’on ne vienne pas dire que le Traité de Lisbonne a été imposé aux français, alors qu’ils ont élu l’homme qui a relancé ce traité "

    L’homme en question s’appelle Sarkozy.

    Qu’a-t-il promis au peuple français ?

    Quel engagement a-t-il pris devant le peuple français ?

    Il a envoyé son programme à tous les Français, et voici quels étaient ses deux engagements :

    « J’ai proposé à nos partenaires un traité simplifié, limité aux questions institutionnelles que nul n’a contestées pendant la campagne référendaire, afin que l’Europe se dote rapidement des moyens de fonctionner efficacement à 27 États membres. »

    http://www.sarkozy2007.com/

    Page 6.

    Dans la réalité, le traité de Lisbonne n’est pas un traité simplifié, et il n’est pas limité aux questions institutionnelles.

    1- Le traité de Lisbonne n’est pas un traité simplifié. Il est lisible ici :

    http://consilium.europa.eu/uedocs/cmsUpload/st06655.fr08.pdf

    Le traité de Lisbonne a 478 pages ! Par comparaison, le Traité Etablissant une Constitution pour l’Europe que nous avions reçu dans notre boîte aux lettres en 2005 n’avait que 191 pages.

    2- Le traité de Lisbonne n’est pas limité aux questions institutionnelles. A partir de la page 62, vous pouvez lire la troisième partie du traité de Lisbonne intitulée « Les politiques et actions internes de l’Union (articles 26 à 197) ». Cette troisième partie explique quelles doivent être les politiques concernant :

     le marché intérieur (articles 26 et 27)
     la libre circulation des marchandises (articles 28 à 37)
     l’union douanière (articles 30 à 32)
     la coopération douanière (article 33)
     l’interdiction des restrictions quantitatives entre les Etats membres (articles 34 à 37)
     l’agriculture (articles 38 à 44)
     la pêche (articles 38 à 44)
     les travailleurs (articles 45 à 48)
     le droit d’établissement (articles 49 à 55)
     les services (articles 56 à 62)
     les capitaux et les paiements (articles 63 à 66)
     l’espace de liberté, de sécurité et de justice (articles 67 à 76)
     les contrôles aux frontières (article 77)
     l’asile (article 78)
     l’immigration (article 79)
     la coopération judiciaire en matière civile (article 81)
     la coopération judiciaire en matière pénale (articles 82 à 86)
     la coopération policière (articles 87 à 89)
     les transports (articles 90 à 100)
     les règles de concurrence
     les règles applicables aux entreprises (articles 101 à 106)
     les aides accordées par les Etats (articles 107 à 109)
     les dispositions fiscales (articles 110 à 113)
     le rapprochement des législations (articles 114 à 118)
     la politique économique (articles 120 à 126)
     la politique monétaire (articles 127 à 133)
     l’emploi (articles 145 à 150)
     la politique sociale (articles 151 à 161)
     le fonds social européen (articles 162 à 164)
     l’éducation, la jeunesse et les sports (article 165)
     la formation professionnelle (article 166)
     la culture (article 167)
     la santé publique (article 168)
     la protection des consommateurs (article 169)
     les réseaux transeuropéens (articles 170 à 172)
     l’industrie (article 173)
     la cohésion économique, sociale et territoriale (articles 174 à 178)
     la recherche et le développement technologique (articles 179 à 190)
     l’espace (article 189)
     l’environnement (articles 191 à 193)
     l’énergie (article 194)
     le tourisme (article 195)
     la protection civile (article 196)
     la coopération administrative (article 197).

    Donc, Sarkozy a trahi ses deux engagements. Le Parlement français a osé voter ce traité qui n’est ni simplifié, ni limité aux questions institutionnelles. Le Parlement français est complice de cette double trahison.