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Toulouse : les Verts avec PS - PRG - PC, encore amis de VIVENDI comme pendant le FSE ???

Publie le lundi 7 juin 2004 par Open-Publishing
4 commentaires


DE : Claude MARC

LE SCANDALE DES PRIVATISATIONS DE L’EAU, DE L’ASSAINISSEMENT ET DES TRANSPORTS EN COMMUN PAR LES DELEGATIONS DE SERVICES PUBLICS

Les services publics de l’eau par la Ville de Toulouse, de l ?assainissement par la CAGT (Communauté d’Agglomération du Grand Toulouse), des transports en commun par le Smtc (Syndicat Mixte des Transports en Commun) sont délégués, ou en voie de l’être, à la multinationale VIVENDI.

Les élus n’ont pourtant aucune obligation légale de gérer ces services publics locaux en DSP (Délégation de Service Public), ils peuvent choisir une mise en REGIE DIRECTE qui, n’entraînant pas d’appel d’offres, interdit aux sociétés privées de s’emparer de ces biens communs et de les transformer en marchandises.

Le choix d’une DSP par les élus locaux est clairement la mise en oeuvre d’une politique libérale de privatisation, offrant une rente captive, souvent pour de nombreuses années, à une multinationale qui n’aura de cesse de chercher à augmenter ses profits pour satisfaire ses actionnaires.

C’est le cas à Toulouse avec le choix des élus de droite, mais aussi du PS, de permettre à Vivendi de mettre la main sur l’eau, l’assainissement et les transports en commun.

PRIVATISATION DE L’EAU ET DE L’ASSAINISSEMENT PAR LES ELUS DE TOULOUSE ET DE LA CAGT

La DSP de l’eau et de l’assainissement a été concédée à la CGE Vivendi par Baudis, alors maire de la Ville de Toulouse, en 1990 et cela pour 30 ans. Ce contrat a été étendu à la CAGT, pour la partie assainissement, par Douste-Blazy en 2002.

14 ans après le début de cette DSP, évaluons les dégâts pour les usagers et les citoyens :

La CRC (Chambre Régionale des Comptes), au mois de mars 2004, vient de dénoncer les nombreuses surfacturations opérées par la CGE dans sa gestion. Elle indique un surcoût de 11% sur les factures payées par les usagers.

Ce rapport de la CRC ne fait que confirmer les tarifs illégaux des services de l ?eau et de l ?assainissement relevés par les associations de défense des usagers (Eau Secours 31, le Collectif contre Ginestous 2000) qui ont déposé un recours au TA ( Tribunal Administratif) de Toulouse. En se fondant sur l’ensemble des charges indues, ces associations estiment le trop payé à 40% du prix de ces services.

Où va cet argent ? Dans les poches des actionnaires et des dirigeants de Vivendi, bien sûr, demandez à JM Messier ! Consommateurs floués ?

Mais c’est aussi en grande partie grâce à ces sommes, détournées ensuite illégalement sur le budget général, que Baudis et Douste-Blazy se glorifient chaque année pour un endettement zéro et un statu quo des impôts locaux ! Citoyens floués ?

Rappelons qu’à Castres, pour les mêmes motifs et à la suite d ?un jugement du TA, la mairie a rompu le contrat de DSP avec la Lyonnaise des Eaux, et va passer en régie directe en juillet 2004.

Malgré tous ces éléments maintenant publics, les élus de droite de la CAGT s’apprêtent à étendre la DSP de l’assainissement à de nouvelles communes, SANS SUSCITER AUCUNE OPPOSITION DES ELUS PS MEMBRES DE CETTE CAGT !!

PRIVATISATION DES TRANSPORTS EN COMMUN DE L’AGGLOMERATION TOULOUSAINE PAR LES ELUS DU SMTC

Dans ce domaine, la responsabilité politique des élus PS est directement engagée. Voyons les faits :

en juillet 2002, les 22 élus membres du Smtc décident de gérer les transports en commun de l’agglomération toulousaine en DSP (20 pour, 2 abstentions ). Rappelons que sur ces 22 élus, 10 PS représentent le Conseil Général de la Hte-Gne, 10 la CAGT (7 de droite, 1 PRG, 1 Vert et 1 PC), 1 PS le Sicoval et 1 PS le Si de Portet, soit une majorité confortable de 15 élus de la gauche plurielle contre 7 de droite.

La procédure d ?appel d’offres, rendue obligatoire par cette décision, se termine par une mise en concurrence de la Semvat et de la Connex Vivendi. Celle-ci, considérée comme la moins disante, est présentée au vote du Smtc le 24 novembre 2003. Sous la pression du « Collectif pour une régie directe des transports en commun de l’agglomération toulousaine », c ?est le NON à la Connex qui l’emporte par 11 voix contre 10 !

La Semvat voit son contrat prolongé pour une année maximum, mais on se retrouve à la case départ : si une DSP est maintenue, il faut continuer les négociations avec la Connex ou relancer un nouvel appel d’offres qui verra resurgir ?..la Connex à côté de la Semvat.

Et bien, malgré toutes les interventions du Collectif (pétitions, rencontres avec les élus, réunions publiques, articles de presse, position majoritaire des salariés de la Semvat en faveur d’une régie directe), pour l’instant rien n’y fait : les élus de gauche maintiennent leur choix d ?une DSP !!

Pourquoi refuser une mise en régie ? Les difficultés de gestion du personnel, disent-ils ?.Ah bon ! La gestion par Vivendi ce sera mieux sans doute.

Et plus fort encore, ils soutiennent que le nouvel appel d ?offres leur permettra de privilégier la Semvat et d’écarter la Connex ! Là, on rentre dans la politique surréaliste ou carrément dans une démarche frauduleuse qui relève des tribunaux ?

C’est donc dans les semaines qui viennent qu’il faut accentuer la pression pour convaincre les 15 élus PS- PRG- PC et VERTS du SMTC de voter pour un passage en régie, mettant ainsi en cohérence ce choix politique de défense des services publics avec leurs délibérations votées en 2003 de se déclarer « Zone Hors AGCS » : le label altermondialiste ne doit pas s’octroyer à bon compte, sous peine de se voir très vite dévalorisé.

Comme le prouvent ces politiques, décidées par des élus locaux, la décentralisation dans une société libérale n’est certainement pas une garantie de maintien et de développement de services publics de qualité, gratuits ou au juste prix, et démocratisés sous le contrôle des usagers et des salariés.


retrouvez ce communiqué sur : http://lesverts.nord31.free.fr/

Communiqué de presse

Les Verts Nord Haute Garonne

Transports : les Verts restent présents à Tisséo-SMTC

Reconnus par leurs partenaires de l’ex-gauche plurielle pour leur dynamique d’action dans le développement des transports dans l’agglomération toulousaine, les Verts sont de nouveau présents au sein de Tisséo-SMTC, autorité organisatrice des déplacements dans l’agglomération toulousaine.

Le Conseil d’Agglomération du Grand Toulouse, réuni le 28 mai dernier, a en effet réélu à l’unanimité ses représentants à Tisséo-SMTC, parmi lesquels Stéphane Coppey, l’élu Vert de Balma, reconnaissant ainsi l’impulsion qu’il a su donner depuis 3 ans, sous la présidence du sénateur PS Jean-Pierre Plancade, à un certain nombre de dossiers-phares pour l’agglomération :
baisse du prix des abonnements mensuels, et tarification jeunes
service de location et de gardiennage de vélos, intégré au prix du ticket métro-bus taxibus, transport à la demande sur plusieurs secteurs de l’agglomération
renforcement de l’offre bus sur les quartiers nord et est de l’agglomération
projets de lignes de bus transversales, pour relier entre eux les quartiers et communes sans passer par le centre-ville, avec des mises en service prévues avant fin 2004
création de nouveaux couloirs bus, et avancée des différents projets de bus en site propre
amélioration de l’information voyageurs, avec bientôt l’affichage des horaires de passage des bus à chaque arrêt...

Beaucoup de chantiers sont encore ouverts, pour lesquels Les Verts comptent sur le soutien de l’ensemble des élus de l’agglomération, du Conseil Général et du Conseil Régional :
ticket unique de transport sur l’ensemble du réseau bus - car - train à l’intérieur de l’agglomération, avec un titre combiné (et donc moins cher) pour ceux qui habitent au-delà du périmètre
amélioration de la desserte en bus et taxibus des gares et des stations de métro
relance des projets de tramway et de bus en site propre, malgré le désengagement financier de l’Etat et le retard pris dans l’adoption du nouveau Plan de Déplacements Urbains
utilisation du biogaz pour la propulsion des bus
et bien sûr maîtrise optimale par la collectivité publique de son réseau de transport en commun.

La protection de la santé publique face aux pollutions, la lutte contre l’effet de serre, la préservation des ressources énergétiques fossiles relèvent désormais de l’urgence. L’adoption rapide d’un Plan de Déplacements Urbains ambitieux est une des priorités du moment pour notre agglomération au bord de l’asphyxie.

Pour les Verts Nord Haute Garonne,
Stéphane Coppey, Georgette Sauvaire
( avec Mathieu Boulanger)

07.06.2004
Collectif Bellaciao

Messages

  • Les Verts ont une particularité ; Ils prétendent lutter contre le nucléaire et, une fois qu’une des leurs devient ministre de l’écologie (rien que ça !) que fait-elle ?

    Le 30 juillet 1999, elle autorise l’augmentation des capacités de production de l’usine Mélox de Chusclan dans le Gard.
    Le 06 Août, elle co-signe un décret autorisant la construction du laboratoire de Bure.

    Ces faits concrets permettent d’affirmer que les Verts ont pris une part ACTIVE et CONCRETE dans le développement du nucléaire en France.
    On me rétorquera qu’elle n’avait pas le choix pour diverses raisons.

    Mais ces faits mettent en lumière l’aspect particulièrement démobilisant du concept prôné par la gauche électoraliste et qui donne à peu près ceci : "De la rue aux urnes, donnons un débouché politique à nos combats".

    Et une fois que les militants de base se sont mobilisés sur le terrain pour lutter CONCRETEMENT contre toutes les saloperies qu’on nous impose, les élus font le contraire de ce qu’ils avaient promis sous prétexte de réalisme politique.

    Voilà pour ma part une des multiples raisons pour laquelle je n’aime pas les élus Verts et je ne porte pas dans mon coeur les autres.

    Thyristor12

    • « Thyristor12 » n’aime pas les verts, et bien moi je me moque de ses sentiments. Ce qui est sûr, c’est que LA SORTIE DU NUCLEAIRE ne se fera pas avec Thyristor12 [seulement (pour être sympa)] mais grâce au combat de Greenpeace, des assoc’ anti-nucléaires et surtout de la lutte que conduit le parti des verts et de leurs élus pour la sortie du nucléaire et le développement des énergies alternatives. Face au poids du lobby pro-nucléaire (syndicats et partis politiques divers) le chemin à parcourir est en effet ardu ; Cependant, les obstacles peuvent être surmontés à CONDITION DE MOBILISER ET D’INFORMER TOUJOURS PLUS nos concitoyens et peuples d’Europe sur les dangers de cette énergie dépassée .

      http://www.lesverts.fr/article.php3?id_article=1407

      http://www.lesverts.fr/IMG/pdf/trnu040195.pdf

      GABY DE GREENPEACE
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       TRAC DES VERTS – JANVIER 2004 :

      LES ENERGIES RENOUVELABLES PEUVENT-ELLES PRODUIRE AUTANT D’ELECTRICITE QUE LE NUCLEAIRE ?

      Pour justifier les centrales nucléaires et empêcher la sortie du nucléaire, EDF et les gouvernements successifs développent depuis 30 ans une SCANDALEUSE SURCONSOMMATION D’ELECTRICITE. Par exemple, par le chauffage électrique (pourtant interdit dans certains pays tant il est coûteux et antiécologique) qui nécessite dix réacteurs nucléaires.

      Les gaspillages sont tels que divers travaux, dont ceux de la très officielle Agence Internationale de l’Energie, montrent que l’on peut facilement réduire de moitié la consommation électrique française sans restreindre le confort. Il n’y a donc absolument pas besoin de produire autant avec les énergies renouvelables qu’avec le nucléaire !

      LES ENERGIES RENOUVELABLES NE PRESENTENT-ELLES PAS AUSSI DES ASPECTS NEGATIFS ?

      Toutes les formes de production d’électricité ont leurs aspects négatifs. Mais le nucléaire présente des inconvénients absolument inacceptables (déchets, risques de catastrophes).
      Il faut donc choisir des énergies dont les nuisances sont les moins graves.
      Aujourd’hui les éoliennes atteignent parfois des tailles importantes, mais elles ne font quasiment plus aucun bruit. Elles sont largement préférables aux centrales nucléaires et à leurs milliers de km de lignes très hautes tensions (THT).
      Les énergies renouvelables ne font pas peser de risque de catastrophe. Elles ne produisent pas de déchets radioactifs et sont facilement démontables si nécessaire. Ce n’est pas du tout le cas des centrales nucléaires !

      Pour sortir du nucléaire,
      faut-il "recouvrir la France" d’éoliennes
      et de panneaux solaires ?

      L’Allemagne a lancé en 1999 le programme "100 000 toits solaires" et a franchi en 2002 les 10 000 Mégawatts éoliens installés, soit environ cent fois plus que la France.

      L’objectif fixé par le gouvernement allemand est d’atteindre un quart de la consommation totale d’électricité d’origine éolienne à l’horizon 2030.

      FAUT-IL EXPLOITER SIMULTANEMENT LE NUCLEAIRE ET LES ENERGIES RENOUVELABLES ?

      Se contenter de réduire la part du nucléaire, ce serait continuer à contaminer les environs des centrales nucléaires, à produire des déchets radioactifs et à courir le risque de catastrophes.
      Le nucléaire est inacceptable par nature. C’est à sa disparition totale qu’il faut arriver, aussi vite que possible.

      Tant que le nucléaire continuera, il n’y aura pas les financements nécessaires pour les économies d’énergie et le développement des énergies renouvelables.
      Il faut un véritable basculement des investissements. Ce n’est possible qu’avec la décision de sortir du nucléaire. Les Verts souhaitent que la mise en œuvre soit la plus courte possible.

      LE NUCLEAIRE PERMET-IL DE LUTTER CONTRE LE RECHAUFFEMENT DE LA PLANETE ?

      Les activités humaines produisent des gaz, comme le dioxyde de carbone (CO2) qui réchauffent peu à peu l’atmosphère et dérèglent le climat. C’est l’effet de serre.
      Il faut lutter contre ce réchauffement pour laisser aux générations futures une Terre habitable. Il est complètement ABSURDE DE POURSUIVRE CET OBJECTIF...EN CONTAMINANT LA PLANETE avec le nucléaire pour des centaines de milliers d’années !

      Pourquoi remplacer la peste par le choléra ? Nous devons effectivement lutter contre l’effet de serre...mais surtout pas avec le nucléaire !

      De plus :
      90% de la hausse des émissions de gaz à effet de serre de l’Union Européenne est due aux transports. C’est dans ce secteur, mais aussi dans l’industrie, qu’il faut agir prioritairement. Construire des centrales nucléaires n’y change rien.
      Il est faux de dire que le nucléaire ne produit pas de gaz à effet de serre. Il faut considérer l’ensemble de l’industrie nucléaire, de l’extraction des minerais... jusqu’au démantèlement des centrales. C’est la filière éolienne qui produit le moins de gaz à effet de serre.

      LE NUCLEAIRE ASSURE-T-IL L’INDEPENDANCE ENERGETIQUE DE LA FRANCE ?

      LA FRANCE EST ENCORE PLUS DEPENDANTE AVEC LE NUCLEAIRE QU’AVEC LES HYDROCARBURES car 100% de l’uranium nécessaire au fonctionnement des centrales nucléaires est importé.

      LE NUCLEAIRE EST UN COLOSSE AUX PIEDS D’ARGILE : au Japon, il a fallu fermer 17 réacteurs d’un coup à cause de problèmes de sûreté (qui avaient d’ailleurs étaient cachés par Tepco, l’EDF japonais).

      En France, il faudrait certainement en fermer autant ou même plus car les risques sismiques et terroristes ont été sous-évalués par EDF.
      La canicule de l’été 2003 a montré la fragilité du nucléaire. Or les climatologues annoncent pour les années à venir des canicules de plus en plus fréquentes et intenses.

      A l’opposé, les énergies renouvelables assurent l’indépendance énergétique, la sécurité, l’emploi, et la protection de l’environnement.

      LE KILOWATTHEURE NUCLEAIRE EST-IL LE MOINS CHER ?

      LA COMPETITIVITE DU NUCLEAIRE EST UN LEURRE : des sommes immenses (estimées à 2 500 milliards de francs) sont investies dans le nucléaire depuis 50 ans, majoritairement sur fonds publics. Ces sommes ne figurent pas sur les factures EDF... mais nous les payons en impôts, et les générations futures payeront pour nos déchets nucléaires.
      Le démantèlement des centrales coûtera beaucoup plus cher que ce qu’on nous a annoncé. On nous fait croire que le nucléaire est bon marché, alors que c’est un gouffre financier !

      HTTP ://WWW.LESVERTS.FR/IMG/PDF/TRNU040195.PDF

    • Je croyais que les messages à caractère diffamatoire, injurieux, etc, étaient proscrits ? On me répondra que "Thyristor12" n’est pas injurieux sur la forme - mais il l’est sur le fond. Est-ce que ce site est le lieu pour verser sa bile sur tel ou tel parti, sur telle ou telle stratégie ?
      Lorsque je suis en désaccord avec la stratégie choisie par quelqu’un, je ne me permets pas de faire des procès d’intention sur ses objectifs et sur sa sincérité.
      Les messages comme celui de "Thyristor12" n’ont pas leur place ici, ou alors c’est l’ensemble du mouvement altermondialiste qui va exploser. Nos démarches et nos stratégies sont complémentaires, pas adversaires !

  • Au sujet de l’agglomération toulousaine et de bien d’autres.

    La collusion décrite dans l’article ci-dessus entre les socio-démocrates et les élus de droite dans la gestion libérale des services publics me semble assez conforme à ce qui se passe effectivement à Toulouse.
    Et je partage le constat que les élus verts n’aient pas dérogé à ces pratiques ni même songé à distinguer leur position de celles de leurs alliés socialistes.

    Mais je suis convaincu également que le débat contradictoire sur le choix ou non de délégations de services public certes déterminant, n’est pas cependant fondammental dans les dossiers évoqués de l’assainissement ou des transports.

    La collusion en question procède de la pure spéculation foncière. Elus et notables pratiquent de longue date à Toulouse une politique d’urbanisation étalée, en tous points comparable à celle prévalant à Paris, à Bordeau et ailleurs : petits et grands bourgeois s’y entendent pour spéculer sur le prix du mètre carré locatif, et jouent tout simplement au Monopoly.

    Dans ce jeu, s’il est important de dénoncer les pratiques de corruption qui accompagnent l’attribution des marchés publics, il est tout aussi utile de pointer sur les avantages directs que tirent les personnes de ces attributions.
    Il convient de rappeler que déléguée ou non, la mission de service public est déterminée par les élus municipaux, départementaux ou ceux de communauté d’agglomération, régies ou entreprises déléguées n’ayant en charge que l’exécution. Et c’est précisément au niveau des définitions que les complicités se nouent, et que le principal problème est posé.

    Imaginons que les transports, l’accès aux services et l’assainissement aient fait l’objet d’une planification optimale sur une communauté urbaine quelconque : le résultat en serait l’accès homogène à des transports publics, des services et une qualité domestique équivalente, ce qui aurait pour résultat de niveler les prix locatifs, réduire la pollution automobile, et contenir l’inflation foncière.
    En somme il n’y aurait rien de pire pour ceux qui aujourd’hui aux commandes, spéculent en tant que particuliers ou qu’actionnaires sur la valeur de leurs propriétés.

    Qu’ils agissent au travers de sociétés privées, d’économie mixte ou de droit public, les notables toulousains ne font rien de plus que pratiquer la stratégie générale d’urbanisme qui prévaut partout en France depuis des lustres. Une stratégie qui suppose entre autres de faire seulement semblant de planifier.

    En effet, la règle d’une bonne planification c’est de se fonder sur des alternatives : par exemple si on projète un équipement, on devrait logiquement en estimer la charge non seulement dans le cas d’un accroissement des besoins auxquel il est sensé répondre, mais également dans le cas où ceux-ci viendraient à se restreindre.

    Or, qu’il s’agisse de besoins énergétiques, de solutions sanitaires ou urbaines, la règle d’or c’est de programmer les équipements et services en légitimant a priori leur utilité sur l’hypothèse d’un accroissement inéluctable des besoins. Ce n’est donc pas une planification, c’est tout juste une pratique de répartition de profits spéculés.

    Ainsi sommes-nous aujourd’hui équipés de tant d’autoroutes, d’un parc automobile considérable, de centrales nucléaires et d’équipements d’assainissement d’échelle si ingérables.
    Je suis assez convaincu que ces questions de relations directes entre les intérêts particuliers de chacun et le sens des décisions choisies en assemblées restent trop peu traitées dans les réflexions critiques sur les malfaçons de notre société.

    Cela d’autant plus qu’au lieu d’encourager à focaliser sur un parti ou une coterie particulière, les constats pitoyables des implications tragiques de décisions collectives à courte vue, elles nous incitent à poser la question même de l’existence de deux clans : il y a aujourd’hui des personnes qui se soucient d’abord d’assurer leur avenir et profit particulier, qui épargnent, participent et décident en tablant sur une augmentation de la demande, sans souci véritable de l’incidence liée à la nature des offres. Et puis, il y a de plus en plus d’individus qui, se trouvant de fait exclus des décisions, ont perdu tout pouvoir de suggestion en matière d’alternatives rationnelles, au moment même où celles-ci deviennent les seules à pouvoir assurer l’avenir de tous.

    Ceci pour inviter plutôt qu’à dénoncer telle ou telle fratrie bornée et stupide des Verts à l’UMP et autres faiseurs de recettes, la possibilité de débattre sur le type d’actions qu’on pourrait mener pour réduire ce nombre croissant d’abrutis qui nous conduisent droit dans le mur.

    Clampin