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On lâche les chiens policiers sur les élèves dans les classes

Publie le jeudi 20 novembre 2008 par Open-Publishing
30 commentaires

Transmis depuis un bulletin d’Etoile Filante

Lundi 17 novembre 2008, 10h30, Ecole des Métiers du Gers.

Descente musclée de la gendarmerie dans les classes.

Je fais cours quand, tout à coup, sans prévenir, font irruption dans le lieu clos de mon travail 4 gendarmes décidés, accompagnés d’un maître-chien affublé de son animal.

Personne ne dit bonjour, personne ne se présente.

Sans préambule, le chien est lancé à travers la classe.

Les élèves sont extrêmement surpris.

Je pose des questions aux intrus, demande comment une telle démarche en ce lieu est possible.
On ne me répond pas, j’insiste, on me fait comprendre qu’il vaut mieux que je me taise.
Les jeunes sont choqués, l’ambiance est lourde, menaçante, j’ouvre une fenêtre qu’un gendarme, sans rien dire, referme immédiatement, péremptoirement.

Le chien court partout, mord le sac d’un jeune à qui l’on demande de sortir, le chien bave sur les jambes d’un autre terrorisé, sur des casquettes, sur des vêtements.
La bête semble détecter un produit suspect dans une poche, et là encore on demande à l’élève de sortir.

Je veux intervenir une nouvelle fois, on m’impose le silence.

Des sacs sont vidés dans le couloir, on fait ouvrir les portefeuilles, des allusions d’une ironie douteuse fusent.

Ces intrusions auront lieu dans plus de dix classes et dureront plus d’une
heure.

Une trentaine d’élèves suspects sont envoyés dans une salle pour compléter la fouille.
Certains sont obligés de se déchausser et d’enlever leurs chaussettes, l’un d’eux se retrouve en caleçon.

Parmi les jeunes, il y a des mineurs.

Dans une classe de BTS, le chien fait voler un sac, l’élève en ressort un ordinateur endommagé, on lui dit en riant qu’il peut toujours porter plainte.

Ailleurs (atelier de menuiserie-charpente), on aligne les élèves devant le tableau.
Aux dires des jeunes et du prof, le maître-chien lance : « Si vous bougez, il vous bouffe une artère et vous vous retrouvez à l’hosto ! »

Il y a des allées et venues incessantes dans les couloirs, une grande agitation, je vois un gendarme en poste devant les classes.

J’apprendrais par la suite qu’aucun évènement particulier dans l’établissement ne justifiait une telle descente.

La stupeur, l’effroi ont gagné les élèves.
On leur dira le lendemain, dans les jours qui suivent qu’ils dramatisent.
Ils m’interrogent une fois la troupe partie, je ne sais que dire, je reste sans voix.
Aucune explication de la direction pour le moins très complaisante.

Je comprends comment des gens ont pu jadis se laisser rafler et conduire à l’abattoir sans réagir : l’effet surprise laisse sans voix, l’effet surprise, indispensable pour mener à bien une action efficace, scie les jambes.

Ensuite, dans la journée, je m’étonne de ne lire l’indignation que sur le visage de quelques collègues. On se sent un peu seul au bout du compte.

Certains ont même trouvé l’intervention normale, d’autres souhaitable.

Je me dis qu’en 50 ans (dont 20 comme prof), je n’ai jamais vu ça.
Que les choses empirent ces derniers temps, que des territoires jusque là protégés subissent l’assaut d’une idéologie dure.

Ce qui m’a frappé, au-delà de l’aspect légal ou illégal de la démarche, c’est l’attitude des gendarmes : impolis, désagréables, menaçants, ironiques, agressifs, méprisants, sortant d’une classe de BTS froid-climatisation en disant : « Salut les filles ! » alors que, bien sûr il n’y a que des garçons, les félicitant d’avoir bien « caché leur came et abusé leur chien ».
A vrai dire des marlous, de vrais durs n’auraient pas agi autrement.

C’est en France, dans une école, en 2008.

Je me dis que ces gens-là, les gendarmes, devraient accompagner les gens, les soutenir, qu’ils devraient être des guides lucides et conscients.
Au lieu de ça, investis d’un drôle de pouvoir, ils débarquent, on dirait des cow-boys, et terrorisent les jeunes.

***
O.P.A
 http://www.myspace.com/orchestrepoetique

Messages

  • Je rejoins totalement votre indignation et votre clin d’œil au sujet des rafles... Alors que notre "beau pays" est désormais doté d’un "président" tant préoccupé par le devoir de mémoire... Une nouvelle preuve qu’il se fout bien de notre g..., le bougre ! Merci pour votre témoignage ; Cordialement.

  • Il est peut-être temps de prendre mes mesures qui s’imposent face à ces sauvages de Compagnies Répressives Sarkoziennes .

  • Etonnamment cette honte ne m’étonne pas... Il y a un moment que ce genre de faits se multiplient, y compris dans des appartements privés...
    Il est temps. Temps que les gens se mobilisent et se politisent pour affronter ces rafles organisées par notre gouvernement élu selon le bon vieux suffrage universel. Le retour aux urnes suffira-t-il pour stopper ce qui est déjà largement annoncé ? : Les chemises noires et les bottes ont changé d’apparence mais ils sont toujours là. Que des enseignants se montrent à peine choqués n’est pas surprenant non plus. Ces enseignants ont changé...Quant aux chiens... Les gens sont souvent les chiens de leurs maîtres ! C’est aux jeunes, aux vieux de s’insurger, et vite.
    Il faut pétitionner, sortir dans la rue jusqu’à un procés retentissant. Mais celà risque de ne pas suffire...
    Des représentants de l’ordre français avec leur tragique insolence protégée doivent se poser une question : La guerre civile au nom du Roi, ou la paix sociale... ?
    Ca ne peut plus durer, et pourtant ça continuera tant qu’on ne réagira pas.
    Il est temps.
    Temps de prendre le maquis, dans les villes, les campagnes.
    Temps de se regrouper.
    Temps de choisir son camp.
    Temps de se faire entendre.
    Les manifs ne suffisent plus. Porter plainte fait rire.
    Alors je vous le demnde : Que reste-t-il à faire ?
    Laisser foutre à poil nos gosses ?
    Laisser frapper des gens qu’on a pris pour d’autres ?
    Y’a des solutions. L’Histoire nous en donne...
    Et l’Histoire se répète.
    Je garde espoir.

  • Ils se rapprochent de plus en plus des G.I. avec leur méthode. On n’entend pas MAM, elle cautionne ?
    La police tu l’aimes ou tu la quittes. Je me souviens de cette phrase d’un policier juste avant ou après l’élection de Sarkozy, message laissé dans la boîte vocale du répondeur de la-bas et ce même policier de conclure je l’aime mais je la quite.
    J’avais compris ce jour-là ce que la police était en train de devenir.
    Le témoiniagne de ce prof vous pouvez l’entendre sur le répondeur de l’émission de D. MERMET : www.la-bas.org diffusé ce 18 novembre.
    C’est un prof vraiment courageux, on sent dans sa voix comme un sanglot.
    N’hésitez pas à l’écouter, c’est boulversant.

  • J’avais déjà entendu votre témoignage chez Mermet.
    Mon indignation reste aussi grande.
    Continuez à le propager un maximum.

  • Remarquable témoignage, qui fait monter l’adrénaline et la moutarde jusqu’aux neurones !

    Me permet-tu de le reproduire et le diffuser ?

  • Addenzion, kant une waffen-chentarme traite des adolescents comme des sous-hommes, en réaction les citoyens vont finir par se convaincre que contre un tel régime tous les moyens sont permis.
    A-t-on vu des maîtres chiens dans les banques pourries ?
    Demain si quelqu’un proteste ils vont finir par jeter une grenade dans la classe ?
    Et le lendemain quelqu’un lancera une grenade dans une kazerne ?
    Où va-t-on ?

    Quand la république sera restaurée il faudra que les responsables et les acteurs de ces exactions en répondent.

    Jean-François

  • petit évenement anecdotique ou révélateur très important ?

    MAIS ?

    La police avait-elle le droit de faire une telle intervention ?
    Le "responsable" de l’établissement scolaire a-t-il le droit de demander et cautionner une telle intervention ?

    SI OUI NOUS SOMMES VRAIMENT ENTRES DANS UNE SOCIETE POLICIERE ET IL FAUDRAIT ÊTRE CONSCIENT DE LA GRAVITE DE LA SITUATION.....
    la riposte se situe au niveau politique,légal ou non

    SI NON IL FAUT REAGIR AVEC LES MOYENS ENCORE A NOTRE DISPOSITION :
    plainte contre ce chef d’etablissement pour mis en danger des eleves sous sa responsabilite et abus de pouvoir(il n’est pas possible de demander l’intervention de la police sous n’importe quel pretexte ; l’autorité judiciaire a-t-elle été impliquée ?)
    plainte contre le service de police concerné,(a-t-il repecté la procédure légale, une simple demande d’un chef d’établissement scolaire n’est pas automatiquement declenchante)
    plainte contre les policiers en tant qu’individus pour outrepassement de leurs prérogatives)

  • Pourquoi se voiler la face, il y a bien longtemps que ce genre de pratique existe dans notre pays, cela s’appelle la recherche de produits illicites : cannabis ou autres stupéfiants, on peut en déduire que cet établissement rencontre quelques problèmes dus à ces produits interdits.

    Eh oui, j’ai déjà vécu ce genres d’interventions musclées dans des établissements spécialisés, il y a de cela plus d’une dizaine d’année.

    Bien souvent c’est à la demande expresse de la direction de l’établissement que de telles interventions sont effectuées par la douane ou la gendarmerie.

    A priori dans ce témoignage, la direction n’a pas assez confiance dans son personnel et ne l’a donc pas averti qu’une descente de gendarmerie se ferait durant les heures de classe.

    Quant aux comportements des représentants des forces de l’ordre, rien de nouveau non plus, leurs méthodes sont toujours les mêmes : apeurés « les contrevenants » potentiels pour qu’ils commettent une erreur et se dévoilent.

    Ne soyons pas outragés par de tels faits mais rappelons nous de l’histoire d’où il faut tirer des enseignements.

  • Merci aux 53% !
    Nous vivons sous une Dictature, ce triste récit reflète le vrai visage de notre régime actuel ! Le jour où tous les français de ce pays descendont dans la rue pour dire STOP....
    En attendant ce JOUR, nous ne pouvons vivre que l’INCROYABLE au quotidien...

    • Au moins les momes peuvent rapidement se faire une idée de ce qu’est la police..............

    • Si j’ai bien lu, il ne s’agirait pas de police mais de gendarmerie, autrement dit, l’armée.

      Puisque nous avons une armée de métier, il y a un grand danger de bavures et autres actions non prévues légalement.

      Nous n’avons plus qu’à la fermer !

      Ça n’aura qu’un temps, il y a plus de citoyens que de soldats et gendarmes, alors gaffe au grondement du peuple qui n’aura rien à voir avec le grondement d’un chien, même militaire.

      Ils n’ont en fait pas chercher à trouver quelque chose, ils sont venus faire une démonstration de force et d’anti démocratie à notre jeunesse. Çà a bien marché sur l’enseignant, mais les jeunes auront une occasion supplémentaire de haïr les forces de l’ordre.

      Nous repartons plus de 60 ans en arrière, ça sent la guerre, ça pue le totalitarisme, ça ne va rien donner de bon.

      Paris

  • effectivement quand on apprend ça on tombe de sa chaise. Et le chef d’établissement la dedans ? iL LAISSE FAIRE ?

    Ce qu’il a manqué je crois c’est un reflexe de riposte immédiat : tout le monde dehors et en grève spontané. Qu’auraient pu faire les 4 gendarmes ?
    ET AVEC LES PORTABLES ALERTER LES PARENTS LES GENS LES VOISINS. Devant ce bordel qui aurait créé un scnadale les autorités auraient été bien emmerdé.
    mais je comprend stout a fait ce prof qui parle de l’effet de surprise, je ne suis pas a sa place encore que me connaissant......
    il y a aussi la façon de faire , tu as raison. ils auraient pu parler aux élèves expliquer leur mission en demandant de garder le calme.

    enfin. Les élèves , pas des enfants il me semble, pas un n’a osé se rebeller ?

    ENSEIGNANTS APPRENEZ A VOS ELEVES A NE PAS ETRE DES MOUTONS PEUREUX APPRENEZ LEUR A SE REBELLER. Et pourquoi le lendemain il n’y a pas eu au moins un rassemblement de protestation ? une réaction de la FCPE ? Remarquez , maintenant la FCPE dominé par les soc, c’est pas grand chose.

    bon courage
    andré

    • "L’éducation" que l’on nous donne, que ce soit au sein de nos familles ou dans les diverses écoles que nous fréquentons, ont un point commun : il faut que nous soyons sages, obéissants. Quel parent, quel enseignant, va prendre le temps d’écouter un enfant lorsqu’il émet une opinion contraire à la sienne. La plupart du temps, par manque de temps, de patience ou d’intérêt, le gosse est sommé de s’aligner sur l’opinion de l’adulte et à force, perd confiance et prend le pli d’obéir.

      Comment s’étonner dès lors que nous ne réagissions presque jamais lorsque quelque chose se produit, qui nous choque, nous interpelle ... Nous ne sommes tous que de grands enfants qui avons bien retenu notre leçon : tais-toi et obéis.

      Mais bien sûr, avoir des citoyens qui pensent, qui critiquent, qui agissent, ce n’est pas au menu de capitalibéralisme, si vous me permettez l’expression.

      Si vous avez des gosses (j’endends des ados) soyez heureux quand ils vous tiennent tête, et aidez-les à s’exprimer et à vous faire comprendre de manière pacifique ce qu’ils tentent de vous dire. Il y a fort à parier, que vous en sortirez non seulement plus proche d’eux , mais peut-être bien enrichi...

    • C’est à la demande du chef d’établissement que les gendarmes ont pu intervenir.
      Pour quels motifs ???
      Buzz

    • Bonne question BUZZ ....

      et deux autres

      TOUS les les élus du CA ont donné leur feu vert pour cette façon de faire peur ?

      silence des syndicats de profs ?

  • Nous sommes en train de vivre clairement l’établissement d’une dictature dans ce pays. Le fascisme est de retour, mais cette fois par petits pas, sans invasion étrangère ni guerre mondiale comme la fois précédente (1940). Mais là, cette affaire montre par son ultraviolence que nous nous approchons du stade final du processus. La démocrature va laisser place sous peu à l’abjecte dictature. La vraie, genre Pinochet. C’est maintenant qu’il faut essayer de les arrêter, car, au bout d’un moment, ils vont nous tuer. En ce moment, ils s’entrainent à nous malmener. Si on ne les arrête pas tout de suite, dans quelques années, quelques mois ?, ils nous tueront. Ils lâcheront des chiens d’attaque. Prenons-en conscience, les fascistes sont-là, au pourvoir.

    Il nous faudrait être dix millions à faire la grève générale pour exiger notre part du gâteau social et expulser les fascistes de l’UMP du pouvoir. Sinon, ce sera pire qu’en 1940, car aujourd’hui, il n’y a pas d’alliés pour débarquer libérer le pays ni front de l’Est pour broyer le faf. Nous sommes seuls face à eux, et merde, je n’aurai jamais pensé vivre ça ! Plus jamais ça, mon cul, on y est !!!

  • ai je mal lu toutes les réactions ?

    Aucune pour souligner des points essentiels

    Que la police sarkozienne s’y prenne de cette façon : évident !

    Mais à preuve du contraire , le seul patron de la classe c’est le Prof qui a le devoir de ne pas laisser rentrer n’import qui pour faire n’importe quoi dans SA classe .

    Quel conseil d’administration( à la con ? ) de cet établissement a-t-il pu programmer une telle soi disante prévention ?

    Bien des râles sur cette affaire ....Mais que fait-on "concrétement " pour empécher ou interdire de telles dérives ?

    Salut PrNICO@aol.com

  • Je suis indignée ; c’est une honte de plus pour la France, pour le genre humain aussi.Si on trouve ça normal c’est que le monde ne tourne plus rond.
    Où sont passées les valeurs humaines ?
    Celles de notre pays (liberté, égalité, fraternité) et d’autres : l’amitié, la compréhension, la compassion...?

  • Vers quelle société va-t-on ? C’est propremen scandaleux ! Le fait que ce soit légal ne change rien au fait que l’on s’oriente vers une société policière. Dans ce type d’intervention c’est d’abord : tous coupable et on verra après qui est innocent. Dans les procédures on dit, en, général, qu’il y a présomption d’innocence....mais pas là !!! Les gendarmes et la justice n’ont rien d’autre à foutre que de terroriser des enfants ? Pourquoi ne se frottent-ils pas aux dealer ? Plus dur et plus risqué !!! Pourtant c’est là qu’est le problème pas dans des salles de classe. Quel courage que de faire peur à ces enfants !! Veux t-on, insidieusement, touche après touche, nous préparer à accepter une société de contrôle ? N’acceptons pas celà sinon ne nous étonnons pas à l’avenir si la Démocratie devient de plus en plus un slogan n’ayant plus rien à voir avec la réalité de chaque jour. Opposons nous, dénonçons ces atteintes, interpellons sans cesse les partis politiques, les journalistes. Faisons en sorte qu’aucune de ces affaires soient enterrées, inconnues du public. Stigmatisons juges et policiers qui se prêtent à ces méthodes. Prenons garde qu’un jour nous soyons à notre tour victime de ces méthodes et alors qui restera pour nous défendre ? Une société "démocratique" qui accepte ces pratiques n’est déjà plus une démocratie mais l’antichambre d’un régime où il est plus facile d’entrer que de sortir. Quand on ressent le poids des chaînes, il est trop tard.