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Sarkozy, l’homme qui n’a pas de parole

Publie le samedi 13 juin 2009 par Open-Publishing
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d’Olivier Bonnet

Hortefeux dispensé de Parlement européen.

En apprenant que Brice Hortefeux, actuel ministre du Travail, ancien ministre de la Persécution des étrangers et candidat UMP élu aux européennes, n’avait que fort peu envie d’aller siéger au Parlement européen - il ne pensait pas passer, n’étant que troisième sur la liste du Massif Central-Centre, c’est une victime de la vaguelette bleue ! -, nous avons d’abord songé au formidable mépris des électeurs que révèle au grand jour une telle attitude. Lorsqu’on est candidat à une élection, on sollicite les suffrages des citoyens en vue d’être élu, c’est l’évidence même. Ou alors on ne se présente pas. Et voilà que l’Elysée prend position, le 8 juin, dans un communiqué officiel hallucinant qui prétend : "Brice Hortefeux n’avait pas pris l’engagement d’être sur les listes pour être élu. Il s’était inscrit pour pousser la liste. Sinon, il se serait mis en premier". Parce qu’il faudrait s’engager à honorer l’élection à laquelle on se présente ? Les bras nous en tombaient. Mais voilà que la lecture du blog de la Section socialiste de l’Île de Ré, sous la plume d’Alain Renaldini - typiquement l’un de ceux, militants de gauche irréprochables, à qui nous destinions notre Appel aux camarades socialistes - nous apprend que cette position est encore plus inqualifiable que ce que nous pensions.Nicolas Sarkozy a en effet textuellement déclaré, le 23 janvier dernier : "En 2009, on ne peut plus être élu et ne pas siéger… Les élus siègent à Strasbourg, c’est la règle". Alain Renaldini enfonce le clou : "Et il récidivait en fixant “les sept engagements” de l’UMP pour les élections européennes où figurait celui que“ les candidats de la Majorité Présidentielle s’engagent à être présents au Parlement européen à Strasbourg et à Bruxelles." Mais voilà, pour Hortefeux, la règle ne compte plus !

Cette scandaleuse volte face nous fait penser à la dernière campagne des municipales, en mars 2008, qui avait vu le président promettre qu’il tiendrait compte de leurs résultats. Après la déculottée de l’UMP à ces élections, il avait tenu compte de cette spectaculaire défaite simplement en... effectuant un mini-remaniement ministériel, appelant par exemple au gouvernement Nadine Morano, pourtant parmi les personnalités du parti les plus désavouées par les électeurs : non seulement la candidate de l’union de la gauche a été élue à Toul avec 43,69% des voix, mais l’insupportable UMPiste n’est même pas arrivée en deuxième position, devancée qu’elle fut, avec ses ridicules 26,26%, par un candidat "divers droite" (à 30,05%) ! Décidément, il ne faut jamais croire aux promesses de Sarkozy : cet homme n’a aucune parole. On aimerait que nos médias dominants l’interpellent, à propos du cas Hortefeux, sur un aussi flagrant reniement. Mais sans doute est-ce trop leur demander... Et pendant ce temps-là, entre ceux qui n’ont pas voulu aller voter pour les européennes, afin de signifier qu’ils ne voulaient pas cautionner le système, et ceux qui n’en avaient rien à battre, l’UMP a pu tranquillement envoyer à Bruxelles et Strasbourg 29 eurodéputés réactionnaires, bien décidés à poursuivre le saccage du service public et le sacrifice des solidarités sur l’autel du libéralisme roi, plus un : contre l’engagement solennel de Sarkozy, le suppléant d’Hortefeux. Français, réveille-toi !

http://www.plumedepresse.com/spip.php?article1149

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