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"Fabris" 366 licenciés, "la prime ou le feu"

Publie le dimanche 5 juillet 2009 par Open-Publishing
10 commentaires

NEW Fabris s’embrase

Les salariés ont fait brûler une machine hier. Ils menacent : s’ils n’obtiennent pas la prime qu’ils réclament, après, ça sera au tour de l’usine.

Le climat devient explosif à New Fabris. Les salariés, qui se relaient désormais pour occuper l’usine, sont prêts à la faire brûler s’ils n’obtiennent pas la prime extra-légale de 30 000 € qu’ils réclament par salarié. Ils ont déjà sortis les bouteilles de gaz...

Ils brûlent une machine

Les ouvriers ont prouvé leur détermination hier en début d’après-midi en incendiant une machine à l’occasion de la venue de Stéphan de Ribou, fraîchement nommé commissaire à la réindustrialisation en Poitou-Charentes, qui souhaitait les rencontrer.

Mercredi, à la demande du liquidateur judiciaire de l’entreprise, Me Walczak, une délégation a été reçue par le Préfet Bernard Tomasini « pour voir s’il y avait des avancées sur la prime » selon le délégué CGT Guy Eyermann. D’après ce dernier, le président du directoire de PSA Philippe Varin aurait répondu au courrier que lui a envoyé la présidente du Conseil régional Ségolène Royal vendredi dernier. « Il serait intéressé par le rachat du stock (NDLR : 50 000 pièces), évalué à 1,2M € », croit savoir Guy Eyermann. Ce qui permettrait de financer une (petite) partie de la fameuse prime.

Selon le délégué CGT, Bernard Tomasini se serait par ailleurs « engagé à ne pas envoyer les forces de l’ordre ». « On pourra rester tout le temps qu’il faudra », se félicite Guy Eyermann.

Comme tous les jeudis (et tous les lundis) désormais, les salariés se sont réunis en assemblée générale hier matin. Ils ont notamment décidé d’aller manifester mardi à l’usine PSA de Poissy, un des centres de décision du groupe.


P. Fromonteil : « Il n’est pas trop tard »

« PSA et Renault se partagent la plus grosse part des 3 milliards d’euros pour la filière automobile, souligne Paul Fromonteil, vice-président communiste du Conseil régional, dans un communiqué. La moindre des choses, c’est qu’ils ne les utilisent pas pour licencier ou détruire des sites comme Fabris. » Il « voit dans la victoire des luttes à Lorient la preuve que l’on peur leur imposer des solutions : les 550 salariés de la SBFM (NDLR : aussi ex-filiale du groupe Zen), qui étaient dans la même situation que Fabris, ont obtenu la reprise de la fonderie par Renault ». « Il n’est pas trop tard pour obtenir de Sarkozy des actes concrets pour l’emploi dans les entreprises dépendantes des grands groupes, conclut-il. C’est vital pour le Châtelleraudais, c’est nécessaire pour le pays tout entier. »

GRIMPERELLE Alain

 Centre Presse du 03/07/2009

 la Nouvelle République du vendredi 3 juillet 2009

Messages

  • Propriété du groupe Zen, lâché par PSA et Renault, l’usineur New Fabris a été mis en liquidation judiciaire.

    « S’ils nous lâchent, alors ils devront payer », prévient Christian Paupineau, délégué CGT de l’usine New Fabris à Châtellerault, dans la Vienne. « Ils », ce sont Renault et PSA, dont le désengagement chez leur sous-traitant a conduit l’entreprise à la fermeture. Propriété du groupe Zen, comme la SBFM ou Rencast, l’usineur a été mis en liquidation avec cessation d’activité le 16 juin par le tribunal de commerce de Lyon.

    Alors que les premières lettres de licenciement sont arrivées lundi aux domiciles des salariés, l’usine est occupée depuis bientôt deux semaines, et les syndicats menacent d’une radicalisation du mouvement. Les deux principaux donneurs d’ordre de l’entreprise, Renault et PSA, sont sur la sellette, les syndicats leurs réclament 30 000 euros de prime extra-légale pour chacun des 366 salariés mis à la porte. Les salariés retiennent les pièces et les machines dans l’usine, rappelle Christian Paupineau, et pourraient s’en servir comme monnaie d’échange dans les négociations.

    Hier matin, les salariés de Fabris sont allés manifester à Chatellerault, en compagnie d’autres entreprises en difficulté de ce bassin industriel durement touché par la crise de l’automobile (Valeo, 178 emplois supprimés, Fenwick, 74, et Magnetti-Marelli, 70 emplois supprimés).

    « On se sent abandonné », regrette le délégué CGT, qui se réjouit de la « bonne surprise » qu’est la reprise de la SBFM par Renault, mais estime que les Fabris n’ont pas bénéficié du même soutien politique. Le maire de Chatellerault, Jean-Pierre Abelin, indique dans la Nouvelle-République d’hier avoir écrit au PDG de PSA pour lui demander « d’améliorer significativement les conditions de départ, et de, de manière urgente », et lui rappeler ses « responsabilités particulières vis à vis des salariés qui ont travaillé pour PSA depuis 30 ans ».

    Lucy Bateman

     L’Humanité du 1er juillet 2009

    • Plus de 800 emplois perdus en quelques semaines, sur un bassin d’environ 35 000 habitants : Châtellerault paie cher son tribut à la crise

      Mardi 30 juin, alors que certains venaient de recevoir leur lettre de licenciement, les salariés de l’industrie ont manifesté dans les rues de la sous-préfecture de la Vienne. Ils étaient environ 1 500 de chez Fabris, Isoroy, Fenwick ou encore Valeo et en guise de solidarité, certains commerçants ont baissé leur rideau de fer.

      Dans le bassin d’emploi de Châtellerault, le taux de chômage a augmenté de plus de 47% en un an !

      par Marie Agnès CORDIER

       France 3 Limousin Poitou-Charentes du 30/06/2009

    • 2527242255_small_1.jpg

      Le tribunal de commerce de Lyon a prononcé aujourd’hui, mardi 16 juin, la liquidation avec cessation immédiation d’activité de l’équipementier automobile New-Fabris, filiale du groupe Zen (Italie).

      L’entreprise spécialisée dans l’usinage de pièces automobile en alu (connecteurs, couvercles de distribution etc.) employait 366 personnes à Châtellerault (Vienne).

      L’échec d’une réunion de la dernière chance lundi au ministère de l’Industrie avait scellé le sort de l’industriel châtelleraudais. Les deux principaux (et quasi exclusifs) donneurs d’ordres, Renault et PSA, avaient, en effet, fait savoir leur volonté de ne plus travailler avec New-Fabris.

      Avec Valeo et Magneti Marelli, le bassin automobile du nord de la Vienne s’enfonce dans le marasme.

       Blog de cgt sbfm du mercredi 01 juillet 2009

  • Fabris monte aujourd’hui à Poissy… faire du barouf !

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    En assemblée générale hier, les salariés de Fabris ont décidé de monter à la rencontre des responsables de PSA… en attendant le 15 juillet. ...

     La Nouvelle République du mardi 7 juillet 2009

     S. Royal aux salariés de Fabris :“ Ils sont ici chez eux ”

    • Automobile : des salariés d’un sous-traitant exigent des indemnités de PSA et Renault

      Environ 150 salariés, selon les syndicats, de New Fabris, un fournisseur de PSA mis en liquidation judiciaire mi-juin, ont manifesté mardi sur le site industriel de Poissy (Yvelines) pour réclamer au groupe automobile « une indemnité de 30.000 euros par salarié licencié ».

      « On veut une indemnité de 30.000 euros par salarié, à partager entre Renault et PSA », a expliqué à l’AFP Guy Eyermann, délégué syndical CGT à New-Fabris, une usine de fabrication de pièces basée à Châtellerault, dans la Vienne.

      Le syndicaliste estime que le constructeur automobile les a « lâchés » : « Depuis plusieurs années, ils ne nous commandaient plus de nouvelles pièces. Ils nous commandaient des pièces en fin de vie. On sentait qu’ils allaient se désengager mais pas si rapidement », a-t-il commenté.

      Affirmant que « l’usine New-Fabris travaille à 90% pour Renault et PSA », le syndicaliste demande aux deux groupes de financer une prime de 30.000 euros, équivalente à « celle qu’ils ont donné aux licenciés de Rencast », autre fournisseur de PSA.

      Le groupe PSA, qui n’a pas confirmé financer cette prime de licenciement chez Rencast, a indiqué à l’AFP « refuser totalement le versement d’indemnités supra-légales » aux licenciés de New-Fabris.

      « PSA est un client et n’a pas à se substituer à l’actionnaire ou à l’Etat. », a dit à l’AFP Pierre-Olivier Salmon, porte-parole du groupe, qui a précisé avoir « assuré financièrement durant la période d’observation de New-Fabris » et l’avoir « aidé à retrouver un repreneur », sans succès.

      New-Fabris a été mise en liquidation judiciaire le 16 juin, entraînant le licenciement des 366 salariés de l’usine.

       Le Pays du 07/07/2009

    • Les "Fabris" ont bloqué la ville de Poissy dans les Yvelines, hier, afin d’exiger du groupe PSA une prime de 30.000 euros par personne.

      Refus de PSA.

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      "Nous sommes prêts à incendier notre usine avec le stock de pièces"

       La Nouvelle République du mercredi 8 juillet 2009

    • Dommage que les 3/4 des habitants de Poissy n’étaient pas au courant et croyaient que c’était dû aux travaux.
      Par contre tout le centre ville était bloqué avec des voitures dans tous les sens.

  • La France se desindustrialise a toute vitesse , des événements connexes devraient etre corrélés acette situation :
    EDF qui crie "au secours" pourquoi ? 58 reacteurs nucléaires dont au moins 25 a remettre a niveau rapidement , sans finances ,sans vrais investissements depuis plus de 10 ans c’est la crise energetique majeure dans un ou 2 ans , ou pire l’accident type Tchernobile.Donc c’est clair :
    Nous avons besoin des hommes et des moyens de Fabris et des autres , un chomeur c’est un exclus et un poids social mais c’est bien pratique pour monter les Français les uns contre les autres . Ayons le courage de dire non !non a la casse non au suicide du pays au seul profit des actionnaires ,non a sarkozy ...
    Donnez moi Fabris et j’en ferais un atout positif !

  • Ou en est l’affaire ?

    « PSA et Renault se partagent la plus grosse part des 3 milliards d’euros pour la filière automobile, souligne Paul Fromonteil, vice-président communiste du Conseil régional, dans un communiqué. La moindre des choses, c’est qu’ils ne les utilisent pas pour licencier ou détruire des sites comme Fabris. » Il « voit dans la victoire des luttes à Lorient la preuve que l’on peur leur imposer des solutions : les 550 salariés de la SBFM (NDLR : aussi ex-filiale du groupe Zen), qui étaient dans la même situation que Fabris, ont obtenu la reprise de la fonderie par Renault ». « Il n’est pas trop tard pour obtenir de Sarkozy des actes concrets pour l’emploi dans les entreprises dépendantes des grands groupes, conclut-il. C’est vital pour le Châtelleraudais, c’est nécessaire pour le pays tout entier. »

    • Auto. Le ministre de l’Industrie promet aux ex-Fabris des emplois… en 2015 !

      Lors d’une visite dans la Vienne, Christian Estrosi a annoncé l’implantation d’une imprimerie, Délipapier, dans les environs de Châtellerault, dont les 210 emplois seront, selon lui, « réservés en priorité aux anciens salariés de New Fabris qui ont accepté le contrat de transition professionnelle (CTP) ».

      Sans craindre de tirer la couverture à lui, le très proche de Nicolas Sarkozy se félicite de voir l’État « mettre sur la table plus de 500 000 euros pour ce projet » et « s’investir, à travers Pôle emploi, afin que les anciens salariés de l’équipementier automobile bénéficient d’une formation accélérée à leur nouveau métier ». Selon le ministre, « des entreprises comme Fenwick ou Valeo, qui ont supprimé des emplois dans la région, ont versé à l’État 1,5 million d’euros pour revitaliser le territoire. Cette enveloppe va permettre d’attirer de nouvelles entreprises. L’objectif est la création d’au moins 400 nouveaux emplois ».

      Sur place, les annonces ne sont tout de suite plus aussi fracassantes : le groupe italien Délipapier, qui emploie déjà 60 salariés dans le bassin de Châtellerault, se donne en fait jusqu’à 2015 pour recruter 150 personnes supplémentaires. On le voit, cela est très loin de l’effet d’annonce autour des « 210 emplois disponibles pour les ex-Fabris »

      Ex-délégué du personnel de Fabris, Christian Paupineau dénonce l’opération de communication : « Christian Estrosi, il arrive, il récupère l’histoire de cette imprimerie dont on parle depuis des mois autour de Châtellerault et il tente de nous faire croire que c’est lui qui crée des emplois. C’est assez mesquin et ça ne trompe personne. »

      T. L.

       l’Humanité du 2 septembre 2009


      A New Fabris, on peste contre le « coup de pub » de Christian Estrosi

      Christian Estrosi, ministre de l’industrie, doit se rendre mardi après-midi dans la Vienne pour achever d’éteindre un incendie social. A Châtellerault, les salariés de l’entreprise New Fabris en liquidation judiciaire ont lutté une bonne partie de l’été pour une prime de licenciement s’ajoutant aux indemnités légales. Pour attirer l’attention sur leur cas, ils avaient menacé de faire sauter les locaux avec des bouteilles de gaz.

      A la fin de l’ultimatum, le 31 juillet, au terme d’un mois et demi d’occupation, la menace ne fut pas mise en œuvre. Par 224 voix pour et 24 contre, les salariés ont accepté les 12.000 euros nets que le ministre leur proposait. Ils en réclamaient au départ 30.000. Les bouteilles de gaz, elles, étaient vides depuis le début.

      Pour son voyage, M. Estrosi n’arrive pas les mains vides. Comme il l’explique dans un entretien au Parisien, le ministre vient donner le coup d’envoi de l’implantation d’une usine qui « va créer 210 emplois, réservés en priorité aux anciens de New Fabris qui ont accepté le contrat de transition professionnelle ». Ce n’est pas tout. « Des entreprises comme Fenwick ou Valeo, qui ont supprimé récemment des emplois dans la région, ont versé à l’Etat 1,5 million d’euros pour revitaliser le territoire » avec comme objectif la création de « 400 emplois. »

      Le ministre devrait se charger d’annoncer ces bonnes nouvelles aux ex-salariés de New Fabris qui ont souscrit au contrat de transition professionnelle (CTP). Il est prévu qu’il les rencontre aujourd’hui. Problème, certains craignent que ces annonces et ce voyage ne servent qu’à mettre le ministre sous les feux des projecteurs.

      « Nous, le ministre, on ne sait pas quand il arrive », explique Guy Eyermann, ancien syndicaliste CGT à New Fabris et figure du mouvement de lutte. « Contrairement à ce qui nous avait été annoncé, Estrosi ne recevra pas les anciens syndicalistes, raconte-t-il. Pour ce qui est de la rencontre avec les salariés en CTP, et j’en fais partie, aucune information ne m’a été donnée. » Et d’ajouter : « Si c’est pour venir avec les caméras de télévisions devant des gens triés sur le volet... C’est juste pour se faire un coup de pub, pour lui, pour la mairie [UMP] et pour les élections régionales qui arrivent. »

      Autre grief de M. Eyermann à l’égard de Christian Estrosi : la réalité des chiffres des emplois créés par l’implantation de l’usine Délipapier à Ingrandes, à six kilomètres de Châtellerault. Comme le révèleLa Nouvelle République, il s’agirait plutôt d’une création propre de seulement « 150 emplois ». L’explication : les chiffres du ministère prennent visiblement en compte « les 60 [salariés] du site actuel de Buxeuil ». Pour rappel, la liquidation judiciaire des New Fabris a laissé 336 salariés sur le carreau.

      De plus, les postes ne sont pas à pourvoir tout de suite, bien au contraire. Toujours selon La Nouvelle République, « l’opération devrait se réaliser en plusieurs phases. Les formalités administratives, études de terrain, viabilisation du site… s’étaleront d’ici à fin 2010. Viendra ensuite le temps de la construction : une première tranche dans la foulée (au moins un an de travaux), puis une seconde plus tard. [Le groupe italien investisseur] Sofidel se serait donné cinq ans (jusqu’à fin 2015) pour atteindre l’objectif de 215 salariés. »

      Dans le meilleur des cas, la première vague des nouveaux salariés de l’usine Délipapier ne sera au travail qu’en 2012. C’est là que le bât blesse. « En tant qu’ex-New Fabris, on n’a droit qu’à deux ans de chômage. Les 150 nouveaux emplois seront disponibles dans trois ans », explique Guy Eyermann. Rien n’est prévu pour cette troisième année, véritable période de soudure. Pour les ex-Fabris, les perspectives de retrouver du travail d’ici là sont mauvaises. « Il y a 4800 demandeurs d’emploi dans le bassin châtelleraudais », rappelle l’ex-syndicaliste. De quoi relativiser les annonces du ministre.

      Thomas Seymat

       Mediapart du 31 août 2009