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Des milliers de palmipèdes du Périgord produiront bientôt du foie gras et de l’électricité

Publie le samedi 1er août 2009 par Open-Publishing
2 commentaires

de Michel Labussière

La révolution énergétique, en Dordogne, passe par le foie gras. La Ferme de l’oie, une exploitation expérimentale d’élevage et de gavage de 6 000 oies - dont 1 500 sont gavées - implantée à Coulaures dans ce département, met la dernière main au chantier d’installation d’une unité prototype de production d’énergie à partir des déjections des palmipèdes. Elle devrait être prête à fonctionner à la mi-septembre.

Le système est simple : tous les lisiers et fumiers, intérieurs comme extérieurs, de l’exploitation sont récupérés et traités dans un "digesteur". Cette cuve en inox de 100 m3, chargée à raison de 3 m3 par jour, peut produire 400 m3 de gaz méthane par mois, alimentant en continu un groupe électrogène d’une capacité de 25 kWh. Ce qui suffit amplement à chauffer les emplacements où sont installés les oisons, 40 % de la production d’électricité étant même revendue à EDF. A terme, les professionnels du secteur espèrent que cette démarche servira d’exemple et même inspirera d’autres secteurs agricoles.

DISPOSITIF COÛTEUX

Une partie de la filière "foie gras", dont la France est le leader mondial avec 38 millions de têtes, générant 19 500 tonnes de foie gras cru (78 % de la production mondiale, selon le Comité interprofessionnel des palmipèdes à foie gras), pourrait en bénéficier.

Ce système de production d’auto-énergie renouvelable par le méthane est "une expérimentation qui sera applicable en série à des exploitations de production de foie gras "moyennes"", explique Jean-Pierre Dubois, ingénieur agronome et directeur technique de la Ferme de l’oie.

A l’image de cette ferme, une exploitation moyenne compte environ 1 500 oies à gaver par an pour un élevage de 6 000 têtes, le double pour les canards.

Les petites exploitations, nombreuses en Dordogne comme dans le Gers, les deux départements en tête de la production de foie gras, ne sont donc pas concernées car le dispositif n’y serait pas rentable.

Le projet de la Ferme de l’oie a en effet nécessité un investissement important, d’un coût total de 270 000 euros. Il a été financé à 80 % par des fonds publics européens, nationaux et locaux et de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), le reste étant assumé par les exploitants.

Selon un calcul assez optimiste de ses promoteurs, l’investissement pour les éleveurs, dont certains pourront recevoir des aides, est amortissable en six ans.

 http://www.lemonde.fr/planete/artic...

Messages

  • Végétarienne depuis de longues années, pratiquement végétalienne depuis peu, ayant vécu ainsi presque la moitié d’un siècle, je peux attester que la viande est un aliment inutile, et le foie gras tout particulièrement.
    Les élevages intensifs en général sont une source de souffrance et de mort pour les animaux que je trouve inacceptable , et, originaire de Dordogne, je suis particulièrement choquée, écœurée, par ces élevages intensifs de palmipèdes, véritables camps de concentration pour animaux. Souffrance et mort pour alimenter des tables dites"de fête" : une honte pour l’humanité !
    A la fois parce que j’ai été élevée dans cette campagne dordognaise, par ailleurs si belle, mais si peuplée d’éleveurs en tout genre : oies, canard, porc, maltraités en masse, tués à la chaîne et utilisés pour tout et n’importe quoi, l’inutile plus que l’utile, parce que mon enfance des années 50 dans cette ancienne zone "occupée" où mes grands-parents avaient été résistants, ou la mère d’une de mes meilleures amies était rescapée des camps, a été bercée de récits sur que fût l’industrialisation du vivant aux heures les plus sombres de notre histoire, et parce que j’ai assisté au fil des ans à l’intensification de l’élevage, dans ces vertes campagnes, je ne peux m’empêcher, à la lecture de tels articles, de faire un parallèle, et d’être glacée d’horreur.
    Animaux ou humains, être vivants, en tout cas : on torture en masse, on utilise en masse, sans état d’âme. La mort pour rien. Juste parce que l’on n’est pas né du bon côté. Dans la bonne espèce. Du côté des utilisés. Pas des utilisateurs.
    Ils sont fiers de leur trouvaille ? J’en aurais honte ! Jusqu’où irons-ils ? Ils font peur.
    Tant qu’on laissera l’homme endurcir son coeur contre les animaux, le pire sera à craindre, le pire pourra toujours revenir. La limite est si infime !