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Sabra et Chatila (5 et fin) Chaker, Souad, Bahija, Amale et les autres ...

Publie le jeudi 16 septembre 2004 par Open-Publishing


de Al Faraby

Chaker Abd-el-Ghani Natat

" Nous étions le Samedi 18 Septembre, nous nous trouvions à la maison quand je suis sorti inspecter la voiture dehors. C’est alors que j’ai vu des soldats que j’ai pris pour des soldats de l’Armée Libanaise. Ils ont exigé de fouiller la maison ; la famille dormait, je les ai réveillés et nous sommes tous sortis de la maison. Ils nous alors emmenés vers le camp de Chatila.

Pendant que nous marchions, nous avons croisé des personnes tuées et des cadavres et je me suis alors rendu compte qu’il y avait un massacre. Ils nous ont conduits près de la station Al-Rihab ; ils voulaient nous emmener à l’ambassade du Koweit. C’est alors que des voitures se sont arrêtées et ont embarqué des jeunes gens, rien que des jeunes gens, parmi lesquels mon fils. Quant à nous, ils nous ont livrés aux Israéliens et les Israéliens nous ont emmenés à la Cité Sportive où ils nous ont gardés.

C’est ainsi qu’ils ont emmené certains, alors qu’ils en ont laissé d’autres. Mon fils a été embarqué dans une voiture devant moi ; je les ai vus l’emmener, j’ignore tout de son sort à ce jour."

Le fils de monsieur Abd-el-Ghani Natat avait 22 ans au moment des faits.

Souad Srour Meri

"Mercredi, après que Bachir [Gemayel] ait été tué, nous avons entendu les hélicoptères israéliens planer au-dessus de la région à basse altitude et le mercredi soir les israéliens ont commencé à lancer des bombes éclairantes qui ont illuminé le camp comme s’il faisait jour. Quelques uns de mes amis sont descendus à l’abri.

Le jeudi soir, j’ai été avec mon frère Maher voir mes amis et leur dire de venir dormir chez nous ; en route, le chemin était plein de cadavres. Je suis allée à l’abri et je n’ai trouvé personne, nous sommes alors retournés. Soudain je vois notre voisin blessé, jeté par terre. Je lui demande où sont les amis, il répond qu’ils ont pris les filles et me demande de l’aider mais je n’ai pas pu le secourir et je suis rentrée tout de suite à la maison avec mon frère. Immédiatement Maher a raconté à mon père qu’il y avait un massacre. J’ai su par notre voisin qu’il y avait des phalangistes. Lorsque mon père l’a su, il a dit que nous devions rester à la maison. Notre voisine se trouvait chez nous. Nous sommes restés à la maison toute la nuit. Le vendredi matin mon frère Bassam et notre voisine sont montés au toit pour voir ce qui se passait mais les phalangistes les ont tout de suite repérés. Ils sont immédiatement redescendus à la maison. Quelques instants plus tard, près de 13 hommes les ont suivis à la maison, ils ont frappé à la porte. Mon père s’est enquis de leur identité, ils ont répondu : israéliens. Nous nous sommes levés pour voir ce qu’ils voulaient, ils ont dit : vous êtes toujours ici et ils ont demandé à mon père s’il avait quelque chose. Il a dit qu’il avait de l’argent. Ils ont pris l’argent et ont frappé mon père. Je leur ai demandé pourquoi frappez-vous un homme âgé ? Ils m’ont alors frappée. Ils nous ont alignés au salon et ils ont commencé à se consulter pour décider s’ils allaient nous tuer. Ils nous ont alors alignés contre le mur et nous ont fusillés. Ceux qui sont morts sont morts, j’ai survécu avec ma mère. Mes frères Maher et Ismail s’étaient cachés dans la salle de bain. Quand ils sont sortis de la maison, j’ai commencé à appeler mes frères par leurs noms, quand l’un d’eux répondait je savais qu’il n’était pas mort. Ma mère et ma sœur ont pu s’échapper de la maison, mais moi j’en étais incapable. Quelques instants plus tard, alors que je bougeais ils ont revenus ils m’ont dit : tu es toujours vivante et ils ont tiré de nouveau. J’ai fait semblant d’être morte. La nuit je me suis éveillée et je suis restée jusqu’à samedi. Je me suis traînée en rampant jusqu’au milieu de la chambre et j’ai recouvert les cadavres. Alors que je tendais ma main pour prendre la cruche d’eau ils ont immédiatement tiré. Je n’ai senti qu’une balle à la main et l’homme a commencé à proférer des injures. Le second est venu et m’a frappée sur la tête avec le fusil, je me suis évanouie et j’ai perdu conscience puis la parole. Je suis restée ainsi jusqu’à dimanche quand notre voisin est venu et m’a secourue."

Madame el-Meri a perdu son père, trois frères (11, 6 et 3 ans) et deux sœurs (18 mois et 9 mois).

Bahija Zrein

"Nous étions à la maison et nous avons eu vent d’un massacre, mais nous n’y avons pas cru. Dans la nuit, deux jeunes gens sont venus chez nous et nous ont dit qu’il y avait un massacre dans le camp. Nous sommes alors sortis dehors pour voir ce qui se passait. Nous avons alors vu les Forces Libanaises debout dehors ; ils nous ont appelés, il y avait beaucoup de monde et nous les avons pris pour des Israéliens. Mais quand j’ai entendu leur accent libanais, j’ai fui, mais ils m’ont poursuivie et nous ont arrêtés, jeunes gens, femmes et hommes. Tout cela vers 5 heures du matin.

Ils ont investi la région et ont emmené environ 18 jeunes gens, pendant qu’ils nous cantonnaient, femmes, hommes et enfants dans le camp. J’ai vu mes frères et des enfants parmi les hommes qu’ils avaient emmenés. Pendant que nous marchions, nous avons vu les morts tués à la hache. Il y avait aussi les médecins de l’hôpital Gaza. Ils les ont alignés et les ont abattus ; puis ils se sont mis à tirer sur nous et ils ont tué un grand nombre de personnes parmi lesquels 18 fils de voisins. Pendant qu’ils tiraient, tout le camp était encerclé par des blindés israéliens et toutes les pelleteuses étaient israéliennes. Pendant ce temps, une patrouille israélienne s’est présentée et nous a demandé de nous rendre à la Cité Sportive. Les hommes y sont allés, alors que nous, les femmes, avons été emmenées à l’ambassade du Koweit.

C’est comme cela que nous les avons vu embarquer les jeunes gens dans les voitures. Parmi ces jeunes gens, mon frère. Ils leur ont bandé les yeux, ils ont embarqué mon frère. C’est ainsi qu’il a disparu et que je ne l’ai jamais revu."

Le frère de madame Zrein avait 22 ans au moment des faits.

Mohammed Ibrahim Faqih

"Ce matin-là, ils avaient commencé les bombardements sur les approches des camps, dont Chatila, et des fusillades nourries se faisaient entendre. Le bombardement touchait les rues principales et nous ne savions pas quel en était le but. C’était incroyable. Nous ne pouvions pas non plus nous déplacer d’un endroit à un autre ni nous enfouir en raison des obus et des tirs de mitraillettes.

Nous sommes restés à la maison et soudain un obus s’est abattu sur la maison de nos voisins, des éclats ont atteint mon fils à la poitrine et à la jambe et nous l’avons transporté à l’hôpital Akka. Mais ils ont refusé de l’admettre en raison du grand nombre de blessés. Nous l’avons alors emmené à l’hôpital Gaza. Nous sommes restés son frère et moi à l’hôpital près de lui, mais le bombardement s’est intensifié sur les camps de Chatila et Sabra. Une femme est venue nous dire qu’elle les a vus arriver ; je me suis enfui mais j’ai vu comment ils sont entrés et ont emmené tous les blessés et les malades. Je me suis donc enfui et je suis revenu après trois heures. Ils avaient emmené plein de monde et il ne restait que mon fils blessé. Je ne sais combien de personnes ils ont emmenées vivantes.

Nous avons ensuite transporté mon fils dans un hôpital de Hamra et le lendemain, j’ai su qu’ils étaient venus à Sabra et qu’ils avaient emmené les filles. Et quand je suis revenu, j’ai vu ma fille Fatima frappée à la hache, ainsi que ma petite fille. J’ai remarqué qu’ils avaient creusé une fosse dans le sol et qu’ils les avaient enterrées vivantes dans la fosse. Le nourrisson avait été égorgé. J’ai vu aussi des gens tués et des femmes enceintes éventrées. Environ trente jeunes hommes ont été massacrés près de notre maison, sans distinction entre Libanais et Palestiniens. Ils n’ont épargné personne et ils ont tué tous ceux qu’ils ont croisés. Dans la maison de notre voisin Ali Salim Fayad, ils ont tué sa femme et ses enfants.

Qu’est ce que je peux dire, qu’est ce je peux raconter mon Dieu ? Ils avaient démoli les boutiques dans la rue de Sabra et avaient creusé de grandes fosses où ils avaient enterré les victimes. J’ai vu environ 400 cadavres d’enfants. Ils ont retourné la terre et les ont enterrés. Parmi les douze membres de la famille de nos voisins, onze ont été tués, un seul a réchappé."

Les deux filles de Monsieur Faqih avaient 2,5 ans et 14 ans au moment des faits.

Mohammed Chawkat Abou Roudeina

" J’étais à la maison avec mon père, ma mère et ma soeur. Quand les bombardements ont commencé, nous avons été chez l’oncle de mon père. Là-bas les obus ont repris, et nous sommes rentrés dans la chambre, les hommes restant au salon. Nous sommes ensuite partis chez les voisins. Nous étions près de 25 personnes ou plus. Un peu plus tard, nous avons entendu les cris d’une fille blessée au dos. Des hommes armés se sont postés dans le quartier. Nous avons alors entendu des tirs, des cris et des voix étranges. Aida, ma cousine, est montée au magasin et a allumé la lumière. Un homme l’a engueulée et ils l’ont traînée par les cheveux. Elle s’est mise à crier "aïe papa", puis sa voix s’est tue. Son père a voulu la suivre. Ils l’ont immédiatement tué. Et c’est ainsi qu’ils ont compris que nous étions à la maison. Ils sont alors descendus par le toit et sont rentrés à l’étage. Ils y ont tout cassé et saccagé et nous les entendions s’interpeller entre eux : George, Tony... Et quand nous les entendions tout casser, nos voix s’élevaient. C’est ainsi qu’ils ont su que nous étions un étage en dessous. L’un d’eux est descendu et nous a vus. Il les a immédiatement prévenus. Ils sont tous venus chez nous. Mon père était assis sur une chaise, et dès qu’il les a vus, il m’a pris m’a embrassé, m’a mis du parfum et a dit à ma mère prends bien soin des enfants. Le cousin de mon père a dit à sa femme les enfants sont sous ta responsabilité.

Je n’oublie pas. A ce jour, cette image reste gravée dans ma mémoire.

Ils ont ordonné aux hommes de se placer contre le mur. Ils nous ont fait sortir derrière eux dans la rue. Arrivé à la porte, j’ai levé les yeux vers le ciel rouge, rouge tapissé d’obus éclaireurs. Arrivés au début de la ruelle, nous avons entendu les tirs visant mon père et mon oncle, ainsi que des cris. Nous avons marché quelques mètres encadrés par les gens armés. Ma cousine a vu son père et s’est mise à crier. Et moi j’ai vu la voiture de mon père dans laquelle ils étaient installés après l’avoir ouverte. Cette image aussi est gravée dans ma mémoire, car j’ai alors demandé à ma mère ce qu’ils faisaient de la voiture de mon père, mais elle ne m’a pas répondu. En marchant, nous voyions les morts.

Ils nous ont conduits à la Cité Sportive, et nous ont placés là bas dans une salle où se trouvaient une femme et ses enfants. Ils y amenaient des gens. Ils prenaient les uns en voiture et tuaient les autres. A ce moment-là, les chars israéliens étaient présents. Et soudain, une mine datant du début de l’invasion israélienne a explosé. Ils ont pris la fuite, et nous aussi."

Monsieur Abou Roudeina a perdu son père, sa sœur (enceinte), son beau-frère et trois autres membres de sa famille.

Fady Abdel Qader El Sakka

" Nous étions restés le vendredi à la maison en nous cachant, croyant que les israéliens voulaient pénétrer dans le camp. Nous sommes restés toute la journée de vendredi à la maison.

Le samedi vers midi, alors que nous étions encore à la maison, nous avons vu les israéliens arriver chez nous à la maison. Ils nous ont dit de sortir tous de chez nous. J’étais un petit garçon de 6 ans à l’époque. Nous sommes sortis et ils nous ont alors emmenés vers la rue du côté ouest. Mon père portait mon petit frère ; ils lui ont demandé de confier l’enfant à ma grand-mère qui était aussi avec nous. Ils ont voulu emmener mon père et mon oncle ; alors, ma grand-mère leur a demandé où ils les emmenaient. Quelqu’un lui a répondu qu’ils reviendraient bientôt. Pendant que nous marchions sur la route, les morts jonchaient les rues et j’ai vu comment ils traitaient les gens. Mon père et mon oncle ne sont plus réapparus depuis ce jour où ils les ont emmenés."

Monsieur El Sakka a perdu son père et un de ses oncles.

Adnan Ali al-Mekdad

« Aux alentours de quinze heures, jeudi, après la mort de Bachir, Sharon a effectué des déplacements inquiétants. Des hommes étrangers ont encerclé la région. Certains l’ont su et ont fui. Ma mère a vu les hommes armés, leur a préparé le thé et leur a dit qu’elle était libanaise. Ils lui ont dit qu’ils n’en voulaient qu’aux palestiniens ; et qu’étant libanaise, elle pouvait rester dans la région, personne ne l’importunerait, elle devait seulement garder ses papiers d’identité sur elle lors de ses déplacements.

Et l’on s’est mis à la recherche des membres de la famille, jusqu’à ce que je la vois accrochée à un arbre. Puis on a entrepris alors de ramasser les cadavres et de les enterrer ».

Monsieur Adnan Ali al-Mekdad a perdu son père, sa mère, et plus de quarante membres de sa famille.

Amale Hussein

« Le mercredi, les avions israéliens se sont mis à planer au-dessus de la région et les tirs et les bombardements ont commencé. Mes frères et sœurs ont eu peur. Ceux qui avaient peur sont descendus dans l’abri à côté de notre maison. Un groupe a donc dormi dans l’abri et l’autre à la maison. Les avions ont continué à planer. Il y en avait de plus en plus. Mon neveu, âgé de 3 mois, qui était avec ma sœur dans l’abri, a commencé à pleurer. Il voulait manger. Elle est sortie avec lui, accompagnée de 4 personnes et ils sont tous venus à la maison. Dès qu’elle est entrée, nous étions alors jeudi, nous avons entendu des hurlements, les hurlements des enfants et des femmes dans l’abri, qu’on voit à travers la fenêtre de notre salle de bain. Tout de suite, les isreéliens et les phalangistes en armes ont envahi la région. Personne ne pouvait sortir de la maison. On n’entendait que des cris d’enfants et de femmes. Ils ont commencé à tuer les gens. Nous sommes restés à la maison, nous avons ouvert les portes et nous sommes rentrés tous à la salle de bain avec mon petit neveu. On lui avait bandé sa bouche de peur qu’ils n’entendent sa voix et qu’ils ne viennent nous tuer. Nous sommes restés dans la salle de bain, ils sont rentrés, ont fouillé la maison mais ne nous ont pas trouvés. Nous entendions les cris et le massacre par la fenêtre de la salle de bain. C’est comme ça que nous avons su qu’ils étaient entrés dans l’abri et avaient pris tous ceux qui s’y trouvaient, y compris mes parents. Le samedi, nous nous sommes échappés vers l’intérieur du camp. Par la suite ma mère est retournée voir mes frères mais elle ne les a pas reconnus tellement ils étaient défigurés. Tout ce que nous avons su c’est qu’ils les ont enterrés dans la tombe commune. Mon père a éduqué l’enfant qui a survécu (le neveu de mon père) qui l’appelle papa ».

Madame Amal Hussein a perdu un frère, deux sœurs, et plusieurs autres parents.

Noufa Ahmad el-Khatib

« Deux jours avant le massacre, les israéliens sont rentrés chez nous dans la région. Ils sont venus, nous ont pris et nous ont alignés et ensuite ils nous ont libérés. Le lendemain ils se sont retirés et ont été dans un hôpital. Nous nous sommes enfuis et le lendemain j’ai appris qu’il y avait un massacre et le troisième jour on m’a raconté ce massacre. J’ai été à Chatila, j’ai vu les victimes et j’ai commencé à rechercher mes parents. J’ai vu ma mère morte, je l’ai vue et je l’ai reconnue, j’ai vu toutes les victimes, les tués et ceux qui étaient toujours contre les murs ».

Madame Noufa Ahmad el-Khatib a perdu sa mère, sa sœur, et plusieurs autres proches parents.

Ali Salim Fayad

« Nous étions à la maison et nous avions du monde. Il y a avait une voiture en travers du chemin et nous avons été pour la déplacer. En revenant des gens armés se tenaient devant la maison, ce jeudi-là. Ils ont ordonné de séparer les hommes, les femmes et les enfants. Ils ont aligné les hommes contre le mur ainsi que notre voisin palestinien et sa famille et ils les ont fusillés. Les femmes et les enfants étaient abattus dans la rue. Avant de tirer, ils demandaient les cartes d’identité et les gardaient. Les Phalangistes fouillaient les maison et les israéliens les protégeaient avec leurs chars et leurs bombes éclairantes. Quand ils nous ont fusillés j’ai été touché au dos, à la cuisse et à la main. La nuit était illuminée par les bombes éclairantes.

Je suis resté étendu par terre. J’ai appelé plus tard quelqu’un qui passait et lui ai demandé d’appeler une ambulance. Peu après ma fille est venue et m’a transporté à l’hôpital de Akka.

Le lendemain les phalangistes sont venus à l’hôpital et m’ont demandé de mon fils qui était dans la chambre à côté. Il y avait des blessés palestiniens qu’ils ont emmenés. Je les ai vus traîner un blessé de son lit et le frapper avec une hache sur la tête. Il était jeune, ils l’ont tué ».

Monsieur Ali Salim Fayad a perdu sa femme, ses deux filles, son fils, sa belle-sœur.

Ahmad Ali el-Khatib

« C’était le jeudi entre cinq et six heures. Nous étions dans la région et il y a eu des fusillades. Un jeune homme de notre région a été blessé. Nous l’avons emmené à l’hôpital de Gaza. Pendant ce temps le massacre a eu lieu, nous avons alors essayé de retourner mais la route a été fermée, je suis resté trois jours en dehors de la maison ».

Monsieur Ahmad Ali el-Khatib a perdu son père, sa mère, quatre frères, trois sœurs, et sa grand-mère.

Nazek Abdel-Rahman al-Jammal

« Mon fils aîné est parti faire démarrer la voiture pour que nous nous enfuyons, ils sont venus et l’ont arrêté sur la place Sabra. Le second fils était parti chercher du pain et de la nourriture, nous étions à la maison, les israéliens et les phalangistes nous ont emmenés de la maison, et nous ont fait marcher en rang à Sabra. En marchant, j’ai vu mon fils aîné marcher dans une file et mes sœurs ont aussi vu mon autre fils. Ils nous ont fait marcher jusqu’à l’ambassade du Koweit, là bas ils ont dit : les femmes à la maison. Il y a eu une explosion et les gens ont couru, en rentrant j’ai vu les morts des deux côtés de la rue, des femmes et des vieillards. Ils avaient miné les cadavres et les enfants étaient morts. Je suis revenue à la maison et les enfants ne sont pas rentrés. J’ai passé quatre jours à chercher les enfants, et mon frère a amené mon plus jeune fils tué, mon aîné je l’ai vu dans la fosse mort ».

Madame Nazek Abdel-Rahman al-Jammal a perdu ses deux fils, 22 et 20 ans.

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