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Je m’appelle Jann-Marc Rouillan et depuis une année, je suis emprisonné pour quelques mots dans une interview

Publie le mardi 15 décembre 2009 par Open-Publishing
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Siné-hebdo publie en pleine page dans son dernier numéro un courrier de Jean-Marc Rouillan. Il a tant été dit sur cette réincarcération après l’interview. De ceux qui n’ont pas compris, qui le disaient piégé, qui disaient "Pourquoi n’a-t-il pas attendu ?" Mais aussi de ceux qui ont su voir l’acharnement politique et le rôle des médias et de ceux qui ont ressenti en eux profondément la violence inouïe qui lui était faite, en le réenfermant.

Mais ce texte est celui de Jean-Marc Rouillan, et chacun de ses mots nous transmet mieux que tout autre ce qu’il est avec ce poids d’identité et ce poids de vie carcérale, la maladie en embuscade. Et nous sommes sûrs que chacun de ceux qui aura la chance de le lire, n’aura qu’une volonté : le voir sortir de ce pays du dedans.

Quand nous voyons les collages de Joëlle Aubron, quand nous voyons la force de Nathalie Ménigon, quand nous entendons le rire cristallin de Georges Cipriani de derrière les barreaux et ses remarques ironiques et sûres, quand nous lisons ce dernier texte de Jean-Marc Rouillan, nous nous disons encore et toujours que leur sensibilité, leur force transmettent mieux que tout, ce qu’a été et ce qu’est leur combat et ce que représente les mesures contre eux. Et que c’est bien cela que l’Etat veut réduire au silence.


Extrait

"Le JAP a dit "On recommence tout depuis le début. " Quel début ? Oui quel début quand on vous spécifie à chaque entretien qu’il n’y aura pas de fin .... Mais était-ce vraiment le début. Je ne le pense pas car tout au début, il y eut une décision : "Rester ou non dans le cadre de la norme, la révolte pépère ou la véritable rupture." Après on assume la responsabilité de son choix et la distance avec le pouvoir. Cette distance que nos actions ont réussi à créer et figer dans le temps.

A l’heure de nos condamnations, les juges ont chanté sur tous les tons les louanges de la liberté d’expression. Nos actes auraient été d’autant plus condamnables que dans ce pays existerait un droit garanti d’opposition et entre autres la liberté de parole. Belles balivernes ! Je m’appelle Jann-Marc Rouillan et depuis une année, je suis emprisonné pour quelques mots dans une interview !"

Pour consulter le blog : linter.over-blog.com

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