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Chercher la vérité sur la catastrophe de Toulouse : pétition

Publie le jeudi 23 septembre 2004 par Open-Publishing
4 commentaires

Bonjour,

La presse écrite et audio-visuelle a fait état, à partir de lundi 20/9/04, d’une pétition déjà signée par plus de 500 personnes, dont de nombreux enseignants, chercheurs, techniciens, universitaires, scientifiques, réclamant “La vérite sur AZF”.

Signalons puisque notre bien-aimé quotidien local, La Dépêche, ne l’a pas dit (pas encore, mais çà viendra j’en suis sûr), que parmi les parrainages initiaux de cette pétition figurent

Rémy Pech, historien, professeur, président de l’université de Toulouse Le Mirail,
Roland Morancho, chimiste, professeur, président de l’Institut National Polytechnique de Toulouse,
Malik Ghallab, informaticien, directeur de recherches au CNRS, directeur du LAAS.

A mon avis, : la vérité est un droit, un besoin, un devoir

Quelle que soit la vérité, il faut la connaître. Et donc la chercher.
C’est un dû pour les victimes, pour tous ceux qui ont souffert. C’est un droit pour tous dans un pays démocratique.
C’est un besoin pour mieux se prémunir dans l’avenir contre de tels drames.
C’est un devoir éthique pour ne pas tromper la jeunesse qu’on éduque justement dans l’effort pour un monde meilleur.

Signer cette pétition (que j’aurais écrite différemment), la diffuser pour que d’autres la signent, me semble donc tout à fait pertinent.

Je me propose de coopérer à la collecte des signatures. Si accord, prière de m’envoyer par email : nom, prénom, qualité, adresse postale (et autre éventuellement). Je transmettrai aux initiateurs.

Henri Farreny,

Informaticien, professeur à l’INP de Toulouse.


LA VERITE SUR AZF

Trois ans, après l’explosion de l’usine AZF les habitants de Toulouse attendent toujours une explication plausible et partagée sur ce qui s’est réellement passé le 21 septembre 2001 aux portes de leur ville.

Face au seul drame jusqu’ici inexpliqué de l’histoire industrielle, les hypothèses officiellement avancées par les enquêteurs ne résistent ni aux lois de la chimie, ni aux reconstitutions qui devaient les valider.

Aussi, dans un climat crispé par l’ampleur de la catastrophe et toutes ses conséquences, cette absence d’explication renforce un sentiment de malaise que seule la vérité sur le drame contribuera à dissiper.

Un devoir de vérité s’impose. Il est dû à toutes les victimes et aux générations futures qui, pour leur propre sécurité, doivent savoir.

Pour les salariés et les industriels, les victimes d’aujourd’hui et les citoyens de demain, nous exigeons la vérité sur la catastrophe de l’usine AZF de Toulouse !


Si accord, prière de m’envoyer par email : nom, prénom, qualité, adresse postale (et autre éventuellement). Je transmettrai au groupe initiateur (il s’agit au départ de membres du Conseil Economique et Social Régional de Midi-Pyrénées).

Comme il faut démultiplier les efforts, chacun peut faire de même autour de lui.

HF

Messages

  • Ouais c’est vrai, tout n’a pas été dit dans cette affaire... comme dans l’affaire Alègre d’ailleurs.

    Visitez Toulouse, la ville des affaires irrésolues.

  • Henri Farreny a écrit :

    > /Bonjour,

    > La presse écrite et audio-visuelle a fait état, à partir de lundi

    > 20/9/04, d’une pétition déjà signée par plus de 500 personnes, dont de

    > nombreux enseignants, chercheurs, techniciens, universitaires,

    > scientifiques, réclamant “La vérite sur AZF”.

    > Signalons puisque notre bien-aimé quotidien local, La Dépêche, ne l’a

    > pas dit (pas encore, mais çà viendra j’en suis sûr), que parmi les

    > parrainages initiaux de cette pétition figurent

    > Rémy Pech, historien, professeur, président de l’université de Toulouse

    > Le Mirail,

    > Roland Morancho, chimiste, professeur, président de l’Institut National

    > Polytechnique de Toulouse,

    > Malik Ghallab, informaticien, directeur de recherches au CNRS, directeur

    > du LAAS.

    Henri, tu oublies un parrainage de choix, cité par la dépêche, celui de Pierre Respaud, président de la Mutualité Française de haute-Garonne... qui a une haute idée de l’utilité de la chimie puisqu’elle sert à faire des vêtements (pauvres pré-Lavoisier qui n’avaient de quoi se vêtir).

    Sinon, (peut-être) bon à savoir, Mr Morancho est président de l’ADERMIP dont Mr Pech est administrateur* et qui "rassemble au plan régional des directeurs ou présidents des établissements d’enseignement supérieur et secondaire, des centres de recherche, des écoles nationales supérieures, et les dirigeants d’entreprises, de banques, d’institutions économiques et sociales, des responsables de collectivités locales et territoriales.

    Véritable carrefour d’idées et de compétences, l’ADERMIP favorise les transferts de connaissance scientifique, technologique et économique entre les millieux de l’enseignement, de la recherche et de l’économie." (http://www.adermip.com/quisommesnous.html)

    * Ils démontrent, comme le dit Henri, que cette recherche de vérité (qu’est-ce que la vérité ?) n’est pas que de droite puisqu’ils étaient sur la liste Malvy aux dernières régionales (ont-ils été élus ?)

    Pascal Desjours,

    Vivant

    P.S. : pour celles-ceux qui souhaitent envoyer directement au producteur leur pétition signée ou tout autre doc, j’ai mis celle-ci (avec non des membres mais LE CESR comme diffuseur) en fin de message. À savoir qu’ils ne demandent que le nom, l’adresse postale et la signature, pas le prénom, la "qualité" ou autre adresse. Pour télécharger la pétition : http://www.sfc.fr/PetitionAZF.pdf ou via http://www.sfc.fr/DerMinut.htm . Tiens, c’est le site de la Société Française de Chimie, dont Mr A. Lattes, chimiste distingué de Toulouse, est président*, et qui, après la cata, n’a fait qu’un communiqué, reprenant l’avis d’un spécialiste du nitrate d’ammonium travaillant aux USA et assurant que ce produit ne pouvait exploser accidentellement (il mentionnait pourtant que le sucre en poudre pouvait être un facteur de dégradation pouvant rendre le nitrate d’ammonium plus sensible à une amorce, ce qui, malgré le fait que certainement les manutentionnaires sous-traitant boivent beaucoup de café et sont maladroits avec leurs gants au point de verser, d’année en année beaucoup de sucre à côté de la tasse, ne semble pas avoir été pris en compte par les enquêteurs... cf http://www.sfc.fr/Guiochon/introbm.htm qui n’a pas bougé depuis le 20/12/2001)

    * et a des jugements définitifs, en "représentant des chimistes" alors que "10 % seulement de notre population scientifique et industrielle constituent l’essentiel de nos troupes !" (extrait de son rapport moral de juin 2004)


    La Dépêche du Midi, article paru le 17/08/2004

    AZF. LE PRÉSIDENT DE LA MUTUALITÉ FRANÇAISE DEMANDE LA VÉRITÉ SUR L’EXPLOSION. DES MUTUALISTES DÉNONCENT LA CONFUSION DES GENRES.
    La pétition qui embarrasse

    « L a vérité sur AZF. » Le libellé de la pétition est clair. A la Mutuelle des douanes, Marie-Claude Saintignan a d’ailleurs affiché le texte dès qu’elle l’a reçu. Mais elle l’a vite retiré.

    « Au début, je n’ai pas fait attention. Cette pétition nous a été envoyée par Pierre Respaud, le président de la Mutalité française. Et puis, tout le monde veut savoir ce qui s’est passé le 21 septembre 2001 à AZF. Mais, un collègue m’a fait remarquer que cette pétition émanait en fait du conseil économique et social, c’est-à-dire de celles et ceux qui défendent l’industrie chimique comme l’indiquait la lettre jointe de son président Jean-Louis Chauzy. Je suis un peu horrifiée de voir ça. Je ne comprends pas très bien en quoi la Mutualité se préoccupe de défendre la chimie ! »

    « Ce n’est pas l’objet, répond Pierre Respaud. Par contre, la Mutualité a indemnisé des mutualistes pour plus d’un million d’euros après l’explosion d’AZF. En leur nom, je me dois de les aider à connaître la vérité. »

    Soucieux de relativiser la polémique naissante, Pierre-Jean Gracia, le vice-président de la Mutualité de Haute-Garonne, ajoute que la pétition a été envoyée aux administrateurs « à titre d’information » et que, de toute façon, « ils n’ont pas pour consigne de la faire circuler aux adhérents ».

    Seulement voilà, contrairement à ce que M. Gracia indique, Pierre Respaud a pris soin d’envoyer avec la pétition une lettre signée de sa main dans laquelle il écrit ceci : « Je demande à toutes les personnes qui, comme Jean-Louis Chauzy et moi-même exigent la vérité, de bien vouloir signer et faire signer la pétition jointe au présent courrier avant de la retourner au conseil économique et social régional. »

    Cet appel conjoint n’a d’ailleurs rien d’étonnant ! Le président de la Mutalité française de Haute-Garonne est lui-même membre du conseil économique et social Midi-Pyrénées.

    Aussi, il ne laisse aucun doute sur son opinion personnelle. « Oui, je partage les idées de Jean-Louis Chauzy. Entre nous, sans industrie chimique aujourd’hui, il y a beaucoup de choses qui n’existeraient pas, ne serait-ce que les vêtements qu’on porte tous les jours. »

    Les faits sont là, effectivement. Mais ce n’est pas le propos selon Claudine Molin, la porte-parole du collectif Plus jamais ça.

    « Dans la pétition, il est dit que les hypothèses officiellement avancées par les enquêteurs ne résistent ni aux lois de la chimie, ni aux reconstitutions qui devaient les valider. Mais à quel titre la Mutualité française peut-elle, comme le président du conseil économique et social, s’avancer dans ce domaine ? Elle n’a pas à intervenir dans un débat qui mêle volontairement une demande de vérité avec la défense de l’industrie chimique. Par contre, il est de son devoir de dénoncer les dangers environnementaux et de lutter pour la prévention. »

    Certains responsables de mutuelle se disent d’ailleurs « choqué par cette ambiguïté ».

    Marcel Cortina, le directeur de la Mutuelle générale, estime ainsi qu’il « y a une séparation à faire entre la santé et les problèmes liés aux conséquences de la chimie ». D’autres disent « comprendre que le président de la Mutualité française veuille sortir des aléas juridiques, financiers et administratifs de cette affaire », mais annoncent d’ores et déjà qu’ils ne feront « pas circuler la pétition ».

    Béatrice Dillies

    « Je ne contrains personne »

    Jean-Louis Chauzy, le président du conseil économique et social Midi-Pyrénées, n’a jamais caché son désir de « travailler à la conciliation de l’industrie à risque avec la société ». Pourtant, s’il s’affirme à l’origine de la pétition, un texte qu’il a rédigé lui-même, il insiste sur le fait qu’il ne contraint personne. « C’est une pétition que j’ai adressée à des universitaires et à des gens que je connais, non pas pour faire du nombre, mais pour obtenir des signatures de personnalités. Ma préoccupation, c’est que trois ans après l’explosion d’AZF, la vérité sorte, quelle qu’elle soit. Mais je n’ai pas donné de mode d’emploi. Je ne contrains personne à signer cette pétition ou à la faire circuler. » A noter qu’il rendra public le nom des signataires pour le troisième anniversaire de l’explosion d’AZF.


    Pétition à retourner au CESR de Midi-Pyrénées

    Fax : 05 61 55 51 10.

    LA VERITE SUR AZF

    Trois ans après l’explosion de l’usine AZF les
    habitants de Toulouse attendent toujours une
    explication plausible et partagée sur ce qui s’est
    réellement passé le 21 septembre 2001 aux portes
    de leur ville.

    (...)

    d’aujourd’hui et les citoyens de demain, nous
    exigeons la vérité sur la catastrophe de l’usine
    AZF de Toulouse !
    Pétition qui émane de l’Association « AZF, mémoire et solidarité »
    constituée à Toulouse et soutenue par le Conseil économique et social de la région.
    Pétition qui émane de l’Association « AZF, mémoire et solidarité » constituée à
    Toulouse et soutenue par le Conseil économique et social de la région.

    • Mais putaing, il n’est quand même pas scandaleux d’exiger la vérité dans cette affaire... et ce qui que l’on soit.

    • AZF : Trois ans après l’explosion, un bilan accablant

      "Trois ans après, ici rien n’est réglé" affirme une banderole de 10mètres sur 20 accrochée sur le bâtiment B de la Cité du Parc à Toulouse. Contrairement aux discours officiels, pour les 1000 habitants de cette cité, la galère continue. Le bâtiment B, condamné par la mairie de Toulouse à la démolition, est interdit d’habitation, mais toujours debout, parce que c’est... aux propriétaires de payer l’addition. Les volets qui battent les soirs de grand vent continuent à hanter le quartier, et quand la tempête en a fait tomber trois, c’est par chance qu’il n’y avait personne dessous. Les travaux sont arrêtés depuis un an pour les trois autres bâtiments, et ils ne peuvent recommencer, les entreprises exigeant une révision des prix, que TotalFinaElf refuse.

      C’est sans doute là que les dysfonctionnements sont les plus visibles. Mais c’est l’ensemble qui est révoltant. Les habitants des quartiers du Mirail, d’Empalot n’ont pas oublié que les dégâts occasionnés par l’explosion dans le centre-ville ont été intégralement réparés, eux, et dans les jours qui ont suivi l’explosion. Et ils ne sont pas près d’oublier l’attitude des dirigeants du trust TotalFinaElf qui, encore aujourd’hui, refusent d’admettre que c’est leur négligence et leur irresponsabilité qui ont été la cause d’un drame vécu par des dizaines de milliers d’habitants des quartiers populaires. Aujourd’hui encore, ils affirment que l’on ne connaît toujours pas la vérité sur les causes précises de l’accident, alors que c’est toutes leurs politiques de réduction d’effectifs, de sous-traitance généralisée et de sécurité minimum dans le secteur qui a explosé qui sont en cause. Et tout cela pour retarder encore au maximum le terme d’une enquête qui n’en finit plus. Cela permet aussi à des scribouillards en mal de vente de papiers de reparler régulièrement de la thèse de l’attentat, ou de l’acte de malveillance, ou de l’arc électrique, ou de tout ce qu’on veut, mais surtout pas de la responsabilité évidente du trust TotalFinaElf.

      Au final, ce sont les victimes, salariés et sinistrés, qui ont payé ou qui paient encore la note. Quant au seul et unique responsable de la catastrophe, le trust TotalFinaElf, cela va très bien pour lui et ses actionnaires. Ses bénéfices se sont montés à 50 milliards de francs l’année de la catastrophe (malgré la catastrophe de l’Erika), et ont augmenté régulièrement chaque année, malgré l’explosion de l’usine AZF, malgré les 31 morts, les milliers de blessés, les dizaines de milliers de sinistrés ou de travailleurs qui ont perdu leur gagne-pain.

      Les salariés travaillant sur le site ou à proximité ont payé la note en étant les premières victimes, puis en subissant de nombreux licenciements. Il y en a eu autour d’un millier sur le pôle chimique, si l’on compte les sous-traitants. Et si l’on compte les nombreuses petites entreprises industrielles, commerciales et artisanales qui ont disparu, c’est encore bien plus de travailleurs qui ont perdu leur emploi. Combien en ont retrouvé ? À quelles conditions ?

      Quant aux quartiers touchés par l’explosion, il n’y a pas que les logements qui ont été soufflés, mais l’ensemble de la petite vie économique de ces quartiers. Et cette crise économique se double d’une crise immobilière majeure. Au bilan les riches sont plus riches, les pauvres sont plus pauvres, la jungle a repris ses droits ou plutôt ne les a jamais perdus.

      Pour le troisième anniversaire, sur le "Rond-point du 21 septembre" trois cents personnes se sont retrouvées, combatives, pour affirmer qu’elles ne veulent pas en rester là et veulent voir condamner "le crime industriel" de Total.

      http://www.lutte-ouvriere-journal.org/article.php?LO=1886&ARTICLE=20