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En Europe, 75% des poulets contaminés par des bactéries

Publie le dimanche 21 mars 2010 par Open-Publishing
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Après une étude européenne réalisée dans les abattoirs de 28 Etats, les autorités sanitaires françaises rappellent quelques mesures d’hygiène pour éviter la gastro-entérite.

Est-il dangereux de manger du poulet ou de la dinde ? Les consommateurs européens ne sont pas habitués à se méfier de la qualité sanitaire des produits qu’ils achètent tous les jours. C’est pourquoi l’étude publiée par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) sur la viande de volaille peut surprendre. Selon les recherches menées dans 28 pays européens, 75,8% des volailles testées étaient contaminées par la bactérie Campylobacter et 15,7% par des salmonelles. Or, si ces micro-organismes causent le plus souvent des infections intestinales de type gastro-entérites, « elles peuvent s’avérer, dans de rares cas, plus dangereuses, notamment pour les personnes immuno-déficientes », explique le Dr Catherine Guichet, gastro-entérologue.

Pour mesurer ces données, l’Efsa a fait réaliser des tests dans 561 abattoirs européens, en début de chaîne (à l’arrivée des animaux) et en queue, sur les carcasses. Les résultats montrent que 71% des volailles vivantes sont déjà porteuses de l’une ou l’autre des bactéries incriminées. A la sortie, cette part passe à 76%, ce qui induit une contamination dans l’abattoir. En France, premier producteur européen de volaille, la part des animaux contaminés par Campylobacter à l’arrivée à l’abattoir s’élevait à 76,1%, et celle des carcasses à 88,7%. Concernant les salmonelles, on en retrouvait dans 7,4% des carcasses, soit une proportion plus faible que la moyenne européenne.

Attention à l’hygiène

« La faible présence de salmonelles hautement pathogènes sur les volailles françaises peut être mise sur le compte des mesures instaurées depuis vingt ans pour éviter leur prolifération, explique Gilles Salvat, directeur du laboratoire d’études et de recherche avicole, porcine et piscicole de l’Afssa. Concernant Campylobacter, il s’agit d’une bactérie qui s’acclimate très bien au tube digestif des volailles, sans les rendre malades. Néanmoins, nous avons fait des recommandations aux éleveurs, pour éviter leur prolifération, du fait de leur effet sur l’homme. Généralement, ces bactéries proviennent d’animaux vivant près de l’élevage (oiseaux sauvages, chiens…) et sont véhiculées auprès des volailles via des chaussures mal lavées, une eau de boisson contaminée… » Or, il suffit qu’un volatile soit touché pour qu’il contamine tout l’élevage dans la semaine. « Tant que l’animal est vivant, ces micro-organismes sont restreints à son tube digestif, poursuit Gilles Salvat. Mais ils peuvent facilement se retrouver sur la peau de la carcasse lors de l’éviscération. Et c’est là qu’il y a un risque de transmission à l’homme si l’on ne respecte pas certaines normes d’hygiène. »

Les autorités sanitaires françaises se veulent néanmoins rassurantes. Bruno Ferreira, sous-directeur de la sécurité sanitaire des aliments à la Direction générale des aliments, rappelle que la viande testée dans cette étude n’est pas destinée à être consommée crue, et qu’une bonne cuisson, alliée à des « règles d’hygiène élémentaires » pendant la préparation des repas suffit à écarter les risques. « Il faut éviter de mettre la viande crue en contact avec d’autres aliments destinés à être mangés crus de la salade ou des sauces par exemple ». De même, il est recommandé de laver couteaux et planches à découper après les avoir mis en contact avec de la chair crue.

L’Efsa devait publier dans quelques mois les concluions d’un autre rapport sur « les facteurs de risques pour les consommateurs et l’origine » de ces bactéries.

http://www.lefigaro.fr/sante/2010/03/18/01004-20100318ARTFIG00708-en-europe-75-des-poulets-contamines-par-des-bacteries-.php

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