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Les Grèves etudiantes continuent en Grèce dans le silence de la Télé Francaise

Publie le vendredi 23 juin 2006 par Open-Publishing
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Les grèves étudiantes continuent en Grèce, voir article ci dessous, et le silence de nos Télévisions Françaises est assourdissant.

On a beaucoup gaussé sur Berlusconi et son pouvoir médiatique mais chez nous c’est moins visible mais plus efficace.

La clique du Medef Sarko Villepeniste aprés s’être attaqué au droit du travail avec la loi d’égalité des chances dont le CPE n’était qu’un chiffon rouge, prépare la privatisation en douceur de l’éducation nationale en faisant diversion grace à leurs médias par les "affaires" et les petits "scandales" des mots doux à l’assemblée.

Pendant que le bon peuple se polarise sur cela, la machine à broyer les services public continent son travail : doucement, silencieusement mais........... au combien efficacement.

Il ne faut surtout pas que nous soyons informé de la trainée de poudre que notre mouvement du printemps derniers a lancé en Europe.
Bronsons bien, ils s’occupent de notre avenir.

Ron Ron !


GRÈCE Forte mobilisation étudiante

Un mouvement étudiant prend forme en Grèce, pour contrer les projets libéraux du gouvernement concernant les universités. À l’instar du mouvement français, de nombreuses facultés sont occupées.

Les mobilisations étudiantes grecques s’amplifient. À l’origine, les projets du gouvernement, à replacer dans le contexte libéral européen : création d’universités privées ; introduction de méthodes de « management » de toutes les facs ; nombre d’années accordées pour réussir un examen plafonné (mesure qui rendrait difficile le droit aux études pour les étudiants salariés) ; fin de la gratuité des manuels universitaires ; menaces sur l’asile universitaire.

Contre ces plans, des mobilisations ont débuté en mars, mais c’est depuis la victoire du mouvement étudiant en France, et la tenue du FSE à Athènes, que l’action a pris de l’ampleur, depuis quinze jours en particulier, avec des grèves enseignantes reconductibles selon les facs (à l’initiative du syndicat unique du supérieur, le Posdep), et une activité étudiante inconnue depuis 1974. Des manifestations massives ont lieu (nationale, à Athènes, le 25 mai avec 10 000 étudiants et très fortes le 1er juin) et des assemblées générales (AG) sont organisées partout avec une participation croissante. Comme preuve de la radicalisation en cours, de très nombreuses occupations ont été votées : à ce jour, environ 210 départements sont occupés, ce qui fait par exemple que, à Athènes, n’échappent plus à la colère étudiante que la fac de religion et celle de sport ! À Loannina, après quatre semaines de mobilisation, onze départements sur quatorze sont occupés.

Face à ce mouvement de fond, la droite suit l’exemple français : discours provocateur et violence policière. Les télés ont fait silence jusqu’à cette semaine. C’est dire la crainte de l’ordre bourgeois face à une révolte qui remet en cause bien des choses.

Alors que les élections universitaires donnent, depuis plusieurs années, une majorité à la droite, suivie du courant Pasok (socialistes) et de celui du KKE (le PC grec), les AG voient basculer des bastions sur la base de propositions pratiques soumises au vote : la droite est contre les mobilisations ; le KKE, révélant le vide de son discours « gauche », propose une journée de grève par semaine contre les occupations ; le Pasok est, selon les lieux, contre les mobilisations, avec le KKE, ou bien encore pour les occupations !

Ce sont donc les propositions radicales (avancées entre autres par l’EAAK, courant de la gauche radicale, 8,5 % aux dernières élections) qui sont adoptées, et cela jusque dans des bastions du KKE : ainsi, à Salonique (dans deux départements où l’EAAK est assez faible), la droite a recueilli 100 voix, le KKE 140 et la proposition d’occupation plus de 700 voix.

Au sein même de la gauche radicale, le sectarisme est (provisoirement ?) mis à l’écart, et les propositions avancées par les étudiants de l’OKDE-Spartakos (IVe Internationale) et les libertaires trouvent un écho qui prouve à quel point une leçon du mouvement français a été retenue : tous ensemble pour gagner. Autre élément mis en avant : le lien avec le mouvement ouvrier, rendu difficile par l’attitude de la direction de la confédération GSEE qui, avec la création d’une « université du travail » concoctée avec le gouvernement, a ouvert la voie aux facs privées...

Les prochains jours vont être décisifs : manifestation nationale d’un côté, manœuvres anti-occupations de l’autre. La participation croissante aux AG (plus de 1000 cette semaine à l’AG du secteur philosophie de la fac d’Athènes) va dans le sens de la radicalisation, mais le mouvement doit sûrement se structurer davantage pour avancer : les comités de grève et une coordination nationale fonctionnent mais, pour l’heure, sur la base (traditionnelle) du volontariat et de la confiance mutuelle, sans élection formelle des représentants.

Pour aider le mouvement à gagner maintenant (les projets pourraient sinon passer pendant l’été), organisons la solidarité, comme les étudiants de Grèce ont été solidaires de la mobilisation française.

D’Athènes, Andreas Sartzekis

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