Accueil > Pour RESF, 50 000 élèves menacés
« Nous ne tolérons aucune chaise vide, s’il faut cacher des enfants, on prendra ce risque. »
Voilà la formule de Richard Moyon, le porte-parole du Réseau éducation sans frontières (RESF), pour refuser les expulsions de 50 000 sans-papiers scolarisés, qui reprennent l’école ce matin.
Cet été, 30 000 sans-papiers ont déposé des dossiers en vue d’une régularisation définie par la circulaire du 13 juin. Selon le ministère de l’Intérieur, 6 000 familles devraient être régularisées.
Hier, 200 personnes ont manifesté devant les portes de l’université d’été de l’UMP à Marseille, sous le slogan : « Les jeunes à l’école, pas en rétention. »
Selon un membre de RESF, 25 % des demandes de régularisation ont été satisfaites dans les Bouches-du-Rhône.
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1. > Pour RESF, 50 000 élèves menacés, 4 septembre 2006, 17:23
Dépêches de l’Education
du Lundi 4 septembre 2006
"Elèves sans papiers : restons vigilants" disent des syndicats de l’éducation
Plusieurs syndicats de l’éducation ont lancé lundi, jour de rentrée scolaire, un appel à la vigilance pour les enfants de familles sans papiers.
"Des milliers d’enfants et de jeunes vont faire leur rentrée dans la crainte et la précarité parce que, eux ou leurs familles, sont sous la menace d’une expulsion", déclarent, dans un communiqué commun, la FCPE, la Ferc-CGT, la Fidl, la FSU, le Sgen-CFDT, l’Unef, l’UNL et l’Unsa-Education.
Ces organisations "affirment ensemble qu’elles n’admettront aucune chaise vide dans les écoles, les collèges, les lycées, les universités" et "appellent solennellement le gouvernement à s’engager à arrêter les expulsions d’élèves, d’étudiants ou de familles ayant des enfants scolarisés".
Elles demandent aux familles et aux jeunes "de ne pas avoir peur : venir à l’école est leur droit et les personnels, les parents et les élèves continueront à assurer leur protection, comme ils l’ont déjà fait".
Les organisations "appellent tous les membres de la communauté éducative à être vigilants et à réagir collectivement à toute menace".
Dépêches de l’Education
du Lundi 4 septembre 2006
RESF appelle à la mobilisation pour tenir en échec la "chasse à l’enfant"
Le porte-parole du Réseau Education Sans Frontières (RESF), Richard Moyon, a affirmé lundi que la "chasse aux enfants" sans papiers lancée selon lui par le ministre de l’Intérieur Nicolas Sarkozy échouerait grâce à la mobilisation contre les expulsions.
"M. Sarkozy avait annoncé l’ouverture de la chasse à l’enfant", a déclaré M. Moyon au cours d’une conférence de presse de RESF à l’occasion de la rentrée scolaire. "De ce point de vue-là, M. Sarkozy a échoué, la chasse à l’enfant de cet été n’a pas eu lieu", a-t-il ajouté.
"M. Sarkozy promet beaucoup y compris dans le pire, mais il tient peu", a-t-il estimé, rappelant toutefois l’expulsion au cours de l’été de deux familles, une ukrainienne et une roumaine, ainsi que de quatre lycéens "pour l’exemple", selon le porte-parole de RESF.
"M. Sarkozy (...) et le gouvernement semblent avoir décidé d’entamer pour de bon des expulsions massives", a-t-il poursuivi, en référence à l’évacuation du squat de Cachan et à l’annonce par M. Sarkozy du dépôt de 30.000 demandes de régularisations de familles d’enfants sans papiers, dont "environ 6.000" seraient acceptées.
"Les comptes sont simples, avec deux enfants par familles, 24.000 expulsions programmées, cela fait au bas mot 50.000 enfants que M. Sarkozy entend mettre à son tableau de chasse", a-t-il indiqué, appelant à la poursuite de la mobilisation du réseau.
"On est là pour vous annoncer l’échec programmé de M. Sarkozy en ce domaine, en tout cas si la mobilisation telle qu’elle s’est manifestée ces deux dernières années continue", a-t-il déclaré.
Le secrétaire général adjoint de la CFDT Air France Philippe Decrulle a exprimé pour sa part la "gêne" des personnels du transport aérien qui "ne supportent pas le rôle qu’on leur fait jouer de supplétifs" en matière d’expulsion.
"Sur tous les vols sur l’Afrique noire, et je pense surtout à Bamako, aujourd’hui, on voit des commandants de bord de choc", a-t-il indiqué, précisant que tel avait été le cas lors de l’expulsion le 30 août du lycéen nigérian de 19 ans Jeff Babatunde-Shittu.
Deux des passagers qui refusaient de s’asseoir par solidarité avec le lycéen ont été interpellés "à la demande du commandant" et placés en garde à vue pendant une journée