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Contre la Corvée de Pentecôte mais pour l’emploi
Publie le dimanche 27 mai 2007 par Open-Publishing3 commentaires
Syndicat Ufict-CGT de la CRAM Nord Picardie, de ses Etablissements, du Centre Régional de Formation
11 Allée Vauban 59662 Villeneuve d’Ascq Cedex
Objet : Préavis de grève refusant la « Corvée de Pentecôte »
Villeneuve d’Ascq, le 16 mai 2007
Monsieur le Directeur,
Nous vous informons que le syndicat Ufict-CGT dépose un préavis de grève
– le Lundi 28 mai 2007 dans les sites travaillant habituellement le lundi
– le Samedi 26 mai 2007 ou le Mardi 29 Mai pour les sites travaillant habituellement le samedi
– ou tout autre jour imposé localement.
Nous invitons le personnel de la CRAMNP, de ses Etablissements, du CRF à se mettre en grève une journée pour défendre les revendications :
Concernant la remise en cause des 35 heures par les gouvernements successifs répondant aux revendications du MEDEF, nous refusons :
– la « corvée » du Lundi de Pentecôte
– la mise en cause de la RTT et des 35 h
– l’augmentation à 230 heures du contingent d’heures supplémentaires
– que les heures supplémentaires soient exonérées de cotisations sociales
Concernant l’emploi, nous exigeons :
– le développement de l’emploi à la CRAM Nord Picardie, prenant véritablement en compte l’augmentation des charges de travail prévue par le Contrat Pluri-annuel de Gestion 2005-2008 conclu entre la CNAVTS et la CRAMNP (80 emplois ont été détruits dans la Branche Vieillesse, 2000 dans la Sécurité Sociale en 2006)
– le développement de l’emploi dans les maisons de retraite de la CRAM, constamment en sous-effectif criant, pour permettre au personnel de remplir, dans de bonnes conditions de travail, sa mission de soins et d’accueil des résidents
– que toute personne embauchée à temps partiel puisse travailler à temps plein si elle le souhaite, comme le garantit la Convention Collective
– l’augmentation du nombre de Préventeurs au maximum prévu par les textes
– la titularisation des CDD des Services Sociaux permettant le remplacement de toutes les absences maladie, maternité, invalidité.
Concernant plus particulièrement la prétendue « Journée de Solidarité »
Nous avons un gouvernement et un patronat qui ne trouvent toujours qu’un seul "coupable" aux différents malheurs dont souffre le pays : l’ensemble des salariés.

C’est ainsi qu’à l’été 2003, ayant abordé avec une rare incurie l’épisode navrant de la canicule et 15.000 morts (18.000, selon l’INSERM), le Ministre de la Santé MATTEÏ et le Premier Ministre RAFFARIN n’ont pas trouvé de meilleur palliatif à cette surprise climatique que de rétablir la corvée, abolie en 1789 par l’Assemblée Constituante, sous la forme d’une journée de travail supplémentaire qui ne sera pas rémunérée.
Par sa nature même, cet impôt ne s’abat que sur les salariés : ni les professions libérales, ni les travailleurs indépendants, ni les employeurs n’y sont astreints. Il ne touche ni les profits, ni les revenus de la rente. Il est donc d’une injustice criante, ne concerne que 40% des personnes dans ce pays ayant un revenu, celles ayant des revenus constitués de salaires et traitements, rarement mirobolants.
Comme les laborieux ont dans l’ensemble une espérance de vie inférieure à celle des classes privilégiées (un ouvrier ou employé vit dix ans de moins qu’un rentier ou un patron) , c’est précisément la classe sociale qui profitera le moins de cet impôt qui y est seule soumise.
Cet impôt n’a pas de lien avec la solidarité. Pire encore, en créant une caisse de solidarité spécifique aux personnes âgées dépendantes, il casse la solidarité intergénérationnelle, fondement de la Sécurité Sociale.
Ce gouvernement fait aux citoyens de la République l’injure d’un retour aux mœurs de l’ancien régime, quand on réquisitionnait les serfs pour travailler gratuitement chez les seigneurs.
Ce gouvernement à la solde du patronat a pour adage : "Faire la charité, c’est bien. La faire faire par les autres, c’est mieux. On oblige ainsi son prochain, sans se gêner soi-même". (Alphonse Allais).
Cette extraordinaire spoliation n’avait en réalité qu’un seul but : briser sans faire trop de bruit la loi des 35 heures en culpabilisant les salariés.
Cette journée de travail gratuit, qui représente pour les salariés un sacrifice équivalent à 0,5 % de leur salaire annuel, sera accaparée par les patrons qui encaisseront la totalité du chiffre d’affaires et des bénéfices réalisés ce jour là et qui n’auront à verser qu’une cotisation de 0,30 % du salaire annuel à la CNASEA.
– Pour la CRAM, une journée de travail supplémentaire représente la perte de 9 emplois, puisque les 0,3 % seront pris sur la masse salariale actuelle ! Peut-on faire le pari que pas un seul emploi ne sera créé en contrepartie dans les maisons de retraite de la CRAM ou publiques ?
– Comble du cynisme, puisque la masse salariale n’est pas augmentée, la ponction de 0,3% se traduit par des non-remplacements d’absences (maladie, congés) des personnels soignants dans les maisons de retraite de la CRAM ! ! !
Cette brèche étant faite, obéissant aux injonctions du MEDEF, les députés UMP ont voté à l’assemblée nationale une loi une loi "d’assouplissement" des 35 heures, mesure qui permettra encore plus d’abaisser le coût réel de l’heure travaillée, et engendrera des profits autrement plus importants que ceux résultant de la suppression d’un jour férié.
Le programme annoncé par le président ultra-libéral Nicolas Sarkozy va encore plus loin dans la supercherie : les heures supplémentaires seront exonérées de cotisations sociales patronales, fragilisant encore le financement de toute la Protection Sociale.
Tout le Patronat a félicité le programme de l’UMP. Les Milliardaires comblent de cadeaux somptueux le nouveau président Sarkozy, tout à leur service.
Bien que le but réel de cette suppression d’une journée fériée soit atteint, on ne nous rendra pas cette journée volée : ce serait avouer trop clairement l’entreprise de spoliation des salariés qui lui est attachée.
Nous faire travailler gratuitement un jour de plus, nous comprenons parfaitement que cela traduise la solidarité des gouvernements alliés du MEDEF. Certes, cette organisation rassemble un certain nombre de vieillards acariâtres mais force est de reconnaître qu’ils ne représentent pas, fort heureusement, l’essentiel de nos anciens dont nous entendons être véritablement « solidaires ».
A la CGT, nous n’avons pas dans notre histoire de lutte, ni en perspective l’acceptation de la « Refondation Sociale » chère au MEDEF, nouvelle « Charte du Travail », résurgence du Pétainisme et du Comité des Forges.
Nous refusons le rétablissement de la Corvée, chère à l’Ancien Régime, supprimée par la Révolution Française.
Nous dénonçons le démantèlement de la Sécurité Sociale par le biais de la création de la Caisse Nationale de Solidarité Autonomie.
En effet :
– cette Caisse sort le risque dépendance de la Sécurité Sociale, marquant la fin de la solidarité intergénérationnelle, principe de base de la Sécurité Sociale.
– les ressources de cette Caisse, évaluées à 17 milliards d’euros, seront constituées de 15 milliards d’euros ponctionnés sur les fonds de la Sécurité Sociale, et de 2 milliards volés aux salariés
Pour mémoire, nous rappelons que la création de cette « Caisse » a été dénoncée :
– par les Conseils d’Administration de la CNAVTS et de l’ACOSS.
– Par toutes les organisations syndicales de retraités
Nous vous rappelons par ailleurs qu’en fonction du décret du 12 mai 1960, vous pouvez accorder une « Journée du Directeur ».
En conséquence, nous vous demandons de ré-attribuer une des trois journées dénoncées préalablement à la négociation de l’accord local RTT par votre prédécesseur
publié par P.Bardet, militant CGT
Remarque personnelle : chaque année, notre syndicat dépose un préavis de grève contre cette "corvée", mais aussi pour l’emploi.
Cette mesure est aussi indécente ! Si on compare avec les pays voisins, le personnel des maisons de retraite devrait être trois fois plus nombreux. Comment le personnel pourrait-il apporter tous l’attention nécessaire aux personnes âgées dans de telles conditions ? Comment décrire le désarroi du personnel, leurs conditions de travail dégradées et dégradantes ?
Messages
1. Contre la Corvée de Pentecôte mais pour l’emploi, 27 mai 2007, 11:01
Le racket sous couvert de solidarité
Le ministre du Travail a expliqué , il y avait deux solutions : soit l’augmentation de la CSG soit une réponse nouvelle qui consistait à travailler un jour de plus au profit des personnes âgées ». C’est un mensonge, car il y avait d’autres solutions que de ponctionner les seuls salariés. Ni les revenus des professions indépendantes, ou libérales, ni les profits des actionnaires ne sont en effet concernés par cette « solidarité ». Et les patrons sont même gagnants puisqu’ils empochent l’équivalent d’une journée de travail, soit 0,46 % de la masse salariale annuelle, alors qu’ils n’en reversent que 0,3 %.
Le financement de l’aide aux personnes âgées est indispensable, mais les fonds nécessaires doivent être pris ailleurs que dans la poche des salariés. L’argent des impôts, en particulier, devrait servir à cela plutôt qu’à subventionner le grand patronat.
Ainsi, la journée dite de solidarité aurait rapporté 2 milliards en 2006, mais les patrons ont touché cette même année, sur l’argent public, 65 milliards de subventions, soit plus de 32 fois plus.
Aucun des partis de GAUCHE (dénonce cette journée ou SEUL LE SALARIE est concerné)
Comme dit LA CGT ironisant sur le jour férie travaillé ".
1. Contre la Corvée de Pentecôte mais pour l’emploi, 27 mai 2007, 13:51
Pour cette semaine je ne suis pas libre, j’ai un emploi du temps très chargé, je reviens de Cannes par avion privé pour me rendre directement à Roland Garros, ensuite je dois préparer mon séjour à ST Trop....
Donc il ne me reste trop peu de temps libre à consacrer à la fameuse révolution du parti communiste français !!!!!
Peut-être en septembre et encore !!!
2. Contre la Corvée de Pentecôte mais pour l’emploi, 27 mai 2007, 14:09
Ce type de commentaire est d’un cynisme sans nom ! L’ironie déplacée est facile
La piétaille (dont je fais partie) n’a que faire de vos considérations.
Personnellement je suis fier que le festival de Cannes soit devenu, grâce à la CGT, au PCF, un évènement culturel majeur.
Je ne regarde pas la TV : les paillettes, très peu pour moi. Mais ce festival est un foisonnement de réalisations. Si, les plus connus se produisent sur le "In", intéressez vous aussi au "Off". Bien des films seraient passés totalement inaperçus sans ce festival.
La culture ne doit pas être une chasse gardée de quelques nantis : elle est la clef de l’émancipation
P. Bardet