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1 000 000 enseignants insultés par une animatrice de Radio Libertaire : Ma réponse

Publie le mardi 18 septembre 2007 par Open-Publishing
9 commentaires

Francoise GOUTRET,

Paris 75020,

Chers camarades,

Enseignante comme certains d’entre vous et libertaire comme vous tous, j’ai fait connaissance de votre radio par l’intermédiaire d’un collègue, syndicaliste de la SUD Education, voici quelques années.

J’ai à mon tour pemis à de nombreux collègues de découvrir Radio Libertaire.

Je sais que le mouvement libertaire est divisé sur le rôle à accorder aux services publics de l’Etat, dans une perspective révolutionnaire. La théorie marxienne l’était déjà voici 150 ans.

Aujourd’hui, je constate que la proportion de révolutionnaires et/ou de libertaires est infime dans l’Education Nationale, comme dans tout le salariat.

Toutefois, ce constat ne fait pas des enseignants des "gens monstrueux", une "sale engeance", que l’ "on devrait avoir le droit de battre", ainsi que l’exprime l’animatrice de l’émission "lundi matin" du 10 septembre 2007.

L’émission du17 septembre va encore plus loin dans l’outrance : l’animatrice y affirme qu’"un enseignant doit avoir violé toute la classe pour recevoir une sanction sous la forme d’une mutation le plus souvent".

Des propos aussi démagogiques sont-ils audibles sur Radio Libertaire ?
Puis-je envisager de continuer à conseiller à des collègues d’écouter l’émission "lundi matin" où dois-je les avertir d’un problème particulier posé par cette émission précise ?

La violence des usagers de l’EN à l’encontre des enseignants n’a cessé de croitre ces dernières années, en conséquence d’une propagande médiatique et gouvernementale intense, propagande ayant pour but de les désigner comme responsables de l’échec scolaire des enfants des classes populaires.

Même s’il est vrai que l’école reste une structure de reproduction sociale, les animateurs de "lundi matin" semblent ne pas avoir compris que l’école et ses rapports internes de pouvoir ont bien changé depuis une trentaine d’années, époque où ils la fréqentaient

Leurs commentaires sont marqués par une méconnaissance étonnante de ce qu’est devenue l’école publique aujourd’hui : cela n’est pas dramatique en soi, c’est même le cas normal pour la plupart des parents d’élèves sous l’influence d’associations de parents d’élèves qui se révèlent être de véritables structures politiciennes hostiles aux principes du service public. Un exemple parmi beaucoup d’autres disponibles, l’association de droite (PEEP) comme celle de "gauche" (FCPE) s’étaient déclarées favorables à la bivalence des professeurs dans le second degré, révélant ainsi leur conception d’école-garderie pour les classe populaires...

En ce qui concerne l’émission "lundi matin", l’ honnetêté intellectuelle consisterait à avancer avec prudence sur des questions à propos desquelles on n’a pas une information complète.

Et surtout, le niveau d’exigence minimum requis lorsque l’on tient une émission de radio, radio qui elle-même représente tout un courant de pensée, ne serait-il pas d’éviter de couvrir d’insultes ceux que l’on à décidé de considérer, à tort, comme des ennemis ?

Je souhaite que le débat s’ouvre sereinement au sein du milieu libertaire.

A l’heure ou le gouvernement et le patronat vont passer à l’offensive pour rogner tous les droits des salariés, public comme privés, le moment est-il bien choisi d’opposer ainsi des salariés du public aux usagers du service public ?

Le rôle de l’émission "lundi matin" de Radio Libertaire est-il de jouer la caisse de résonnace du gouvernement dans cette lutte ?

Merci de votre réponse.

Amicalement.

Messages

  • Les insultes à l’encontre des enseignants sont tellement grotesques qu’il est difficile de prendre ces deux émissions au sérieux.

    En revanche, le 10 septembre,une accusation plus consistante avait été portée contre le syndicalisme enseignant : l’animatrice avait affirmé que les revandications des enseignants étaient "égoistes", sans analyser une seule de ces revendications....

    "egoiste", les revendications de refus de baisse de l’emploi dans l’education nationale ?

    "egoiste" le staut de la fonction publique qui met les enseignants relativement à l’abri des pressions politiques et économiques ?

    "egoiste" le retour à 37.5 ans de cotisations pour tous ?

    "égoiste" la revendication de diplomes nationaux, du bac anonyme et en examen final ?

    "egoiste" le respect des qualifications des professeur s ?

    "égoiste", RESF ?

    Il est temps que l’animatrice de radio libertaire explique où elle a vu de l’égoisme, non ?
    Ou....dans la ligne du JT de TF1, les enseignants vont-ils être accusés lundi prochain, par l’animatrice de Radio Libertaire de défendre des "intérêts corporatistes" ?

    F.G

  • Dressage à l’obéissance ?
    Nos sociétés ne fonctionnent que sur l’obéissance, il conviendrait de considérer que la désobéissance est un « devoir » (Bellaciao) quand elle est indissociée à la responsabilité.
    Toute personne en situation d’autorité et sans en prendre conscience dans la majorité des cas, ne fonctionne que sur l’obéissance, c’est le fonctionnement actuel de la société, c’est pour cela qu’elle ne me satisfait pas.
    Il appartient donc, à chacun, de rompre cette transmission en incitant à faire une démarche intellectuelle pour éviter la confusion entre fonction et pouvoir, savoir et connaissance, dressage et initiation, liberté et émancipation… sans chercher de bouc émissaire.
    De l’aide maternelle au prof d’université en passant par l’éducateur spécialisé, l’enseignant est exposé à cette suspicion de "formatage" car son statut ne s’obtient qu’en étant reconnu obéissant par ceux là mêmes qui sont obéissants.
    Qui était obéissant en 1914 ? le « hussard noir de la République » ou le piou piou : Ordre du jour de la Bataille de la Marne : « … La République peut être fière des soldats que son école à formée… » Maréchal Joffre.
    L’écho se propage au discours d’imigration choisie, de travailler plus pour gagner plus, de gagnant gagnant...

    ni maître ni dieu... ni valet

  • Ouf , heureusement " radio libertaire" est écoutée par peu de gens etles propos de cette animatrice n’ont que peu d’impact ; par contre qu’elle vienne sur le terrain se frotter à la réalité de l’enseignement !