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12 novembre : Rassemblement à Besançon contre la casse des services d’accueil des demandeurs d’asile
Publie le dimanche 9 novembre 2008 par Open-PublishingLes centres d’accueil pour demandeurs d’asile (CADA) et les centres d’accueil d’urgence des demandeurs d’asile (CAUDA ou AUDA) hébergent des personnes persécutées dans leur pays et les aident à préparer leur dossier d’asile. Pour pouvoir entrer dans ces centres, les demandeurs d’asile doivent venir de pays qui ne sont pas considérés comme “sûrs” (c’est-à-dire des pays sensés “respecter les droits de l’homme”) et qui ne font pas partie de l’Union européenne (car considérés de fait comme sûrs). La liste de ces pays sûrs qui a été établie par l’Office Français de Protection des Réfugiés et Apatrides (OFPRA) comprend seize pays dont la Géorgie (pays qui après la guerre de l’été dernier et les purifications ethniques est toujours au bord de l’explosion, sans parler de la dictature maffieuse de Saakachvili), le Mali (où 91% des femmes subissent l’excision) ou le Sénégal (où en février 2008 une vingtaine d’hommes avaient été arrêtés à Dakar pour la seule raison qu’ils auraient été homosexuels), etc. Cette liste de pays sûrs est un des exemples des différentes législations, tant françaises qu’européennes, qui remettent en cause le droit à l’asile politique.
En plus, l’Etat français supprime petit à petit les budgets alloués à l’accueil d’urgence pour arriver d’ici quelques mois à une suppression totale au motif qu’il y aurait moins d’arrivée de personnes demandant l’asile. Dans le Doubs, après un premier plan social au CAUDA (Centre d’Accueil d’Urgence des Demandeurs d’Asile) de l’Hygiène Sociale du Doubs début 2008 (cinq suppressions de postes), ce sont maintenant six postes qui sont menacés à l’ADDSEA (deux au CADA La Fayette à Besançon, deux au DLHD de Pontarlier et deux au CADA Albert Camus de Bethoncourt). Au CADA La Fayette, des salarié(e)s sont menacés de licenciement. Et au CAUDA de l’Hygiène Sociale du Doubs aussi, des emplois sont menacés.
Si nous assistons très clairement à la liquidation, par le gouvernement, de l’accueil d’urgence des réfugiés, c’est aussi l’ensemble du dispositif d’accueil et d’accompagnement des réfugiés et demandeurs d’asile qui est attaqué. Aujourd’hui déjà, les financements ne sont pas accordés pour des besoins aussi vitaux que la nourriture ou la santé. Pour 2009, le budget national de l’ensemble du ministère de l’immigration enregistre une baisse de 15,7%, baisse d’autant plus inquiétante que si ce budget prévoit une hausse de l’enveloppe concernant entre autres les Centres de Rétention Administrative et les expulsions (436 millions contre 414 l’an dernier), le budget « accueil et accès à la nationalité », lui, subit une diminution drastique (77,8 millions contre 195 millions dans le budget 2008).
Au delà des questions d’emplois, c’est bien l’ensemble du service public d’accueil des réfugiés qui est remis en cause, et, au-delà, le droit effectif à l’asile politique. En effet, en raison de ces restrictions au droit d’asile et à cette casse du service d’accueil des réfugiés, de nombreux demandeurs d’asile et leurs enfants se trouvent privés du droit d’être accompagnés dans leurs démarches (dossier OFPRA, apprentissage du français, insertion scolaire des enfants…) et d’être hébergés dans les CADA et se retrouvent donc à la rue, ce qui est totalement contraire à la législation internationale et européenne.
Nous refusons cette politique de destruction du service public d’accueil des réfugiés.
– Pour le maintien des financements et des postes des services d’accueil des demandeurs d’asile.
– Pour la défense du droit d’asile
Rassemblement le mercredi 12 novembre à 16 heures devant la Préfecture à Besançon
Les sections CFDT, CGT, FO et SUD de l’ADDSEA
Soutenues par : AC !, Les Alternatifs, Collectif de Défense des Droits et Libertés des Étrangers (CDDLE), Fédération Syndicale Unitaire (FSU), Fraction L’Etincelle de LO, Lutte Ouvrière, Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA), Solidaires, Union Départementale CGT du Doubs, Union Locale CGT Besançon, Les Verts.
A l’ADDSEA, les organisations syndicales appellent tous les salariés à se mettre en grève mercredi 12 novembre après-midi pour participer au rassemblement et marquer leur refus de tout licenciement. Aujourd’hui ce sont les collègues des CADA qui sont menacés, et demain ?
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