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13 ONG CONTRE LES AMENDEMENTS ANTI EOLIENS

Publie le vendredi 25 mars 2005 par Open-Publishing
3 commentaires

Agir pour l’Environnement, Amis de la Terre, CLER, Fondation Nicolas Hulot, France Nature Environnement, Global Chance, Greenpeace, LPO, Négawatts, Planète éolienne - Fédération des énergies du vent, Réseau Action Climat, Réseau Sortir du nucléaire, WWF.

13 ONG demandent le retrait des amendements anti-éoliens 122 et 123 (CAE 152 et CAE 133) à la Loi d’Orientation de l’Energie.

La maison brûle et un trio de députés attise le feu !

Un mois à peine après l’entrée en vigueur du protocole de Kyoto en faveur duquel Monsieur Jacques Chirac en personne a pesé de tout son poids, des députés de sa propre majorité s’apprêtent à signer l’arrêt de mort de la filière éolienne en France : de quoi réduire à néant toute crédibilité des discours présidentiels sur le développement durable.

Le "débat national" du printemps 2003 avait permis de dégager un consensus sur les priorités en matière d’énergie : réduction des consommations, actions sur les comportements, développement des énergies renouvelables. Le gouvernement avait notamment confirmé l’engagement de la France à augmenter de 15 à 21 % d’ici 2010 la part des renouvelables dans le "bouquet électrique" français, conformément à la directive européenne sur les énergies renouvelables adoptée en 2001.

Un an plus tard, c’est le zéro pointé : le pic de consommation électrique de février 2005 à 86 GW de puissance instantanée a fait l’objet de commentaires élogieux, alors qu’il aurait fallu s’inquiéter de cette tendance gravissime au "toujours plus". La preuve en tout cas que l’on en reste soigneusement aux discours alors que ce sont d’actions urgentes et vigoureuses dont la planète a besoin.

Et voici que, par le biais du dépôt de deux amendements ambigus au "Projet de Loi d’Orientation sur l’Energie" qui doit venir en deuxième lecture les mercredi 23 et jeudi 24 mars à l’Assemblée, les députés UMP Poignant, Ollier et Nicolas se proposent de briser la filière éolienne, alors que chacun sait qu’elle seule est à l’heure actuelle en mesure de permettre à la France de remplir ses propres engagements.

Il s’agit d’une part de limiter le bénéfice de l’obligation d’achat mis en place en 2000 aux petites éoliennes (moins de 300 kW) et, à l’opposé, aux parcs de très grande puissance (plus de 30 MW) - la quasi totalité des projets en cours de développement en serait exclu - et d’autre part de multiplier encore des contraintes administratives, pourtant déjà particulièrement nombreuses, jusqu’à l’absurde.

Proposer de telles mesures anti-éoliennes, c’est se moquer de l’avis de l’immense majorité des Français qui se déclare favorable à plus de 80 % à cette forme de production d’électricité. C’est faire fi des nombreux autres avantages d’une technologie qui a aujourd’hui atteint une vraie maturité industrielle, avec des milliers d’emplois à la clé, avec une contribution essentielle à l’économie locale en milieu rural, avec des risques maîtrisés en matière d’environnement et de sécurité, avec une absence totale de rupture d’approvisionnement, sans oublier la participation positive à l’équilibre du réseau de transport haute-tension désormais reconnue par le gestionnaire RTE, filiale d’EDF.

Ces amendements, s’ils étaient adoptés, mettraient la France au ban des États qui ont choisi d’assumer leurs responsabilités face à la certitude des catastrophes dues à notre boulimie énergétique et environnementale. Ils exposeraient ce gouvernement et ce Parlement à la risée de l’Europe et du monde entier par la démonstration de leur incapacité totale à mettre de l’ordre entre leurs discours et leurs actes.

Devant une telle situation, nous en appelons à la responsabilité et à la sagesse du Parlement et du Gouvernement pour faire en sorte que ces amendements soient purement et simplement rejetés.

Agir pour l’Environnement, Amis de la Terre, CLER, Fondation Nicolas Hulot, France Nature Environnement, Global Chance, Greenpeace, LPO, Négawatts, Planète éolienne - Fédération des énergies du vent, Réseau Action Climat, Réseau Sortir du nucléaire, WWF.

Messages

  • "Proposer de telles mesures anti-éoliennes, c’est se moquer de l’avis de l’immense majorité des Français qui se déclare favorable à plus de 80 % à cette forme de production d’électricité. C’est faire fi des nombreux autres avantages d’une technologie qui a aujourd’hui atteint une vraie maturité industrielle, avec des milliers d’emplois à la clé, avec une contribution essentielle à l’économie locale en milieu rural, avec des risques maîtrisés en matière d’environnement et de sécurité, avec une absence totale de rupture d’approvisionnement, sans oublier la participation positive à l’équilibre du réseau de transport haute-tension désormais reconnue par le gestionnaire RTE, filiale d’EDF."

    Il ne faut pas attribuer à l’éolien plus que ce qu’il peut donner :au plus le dixième de notre consommation électrique et avec la certitude de rupture d’approvisionnement les jours sans vent.Par ailleurs l’un des principaux inconvénients de l’éolien massif est qu’il necessite un couplage avec des centrales de secours , à gaz ou pire à des groupes électrogènes au gaz oil ;un autre est qu’il entraine bien souvent une privatisation de fait de l’électricité produite !

    Mais il faut développer l’éolien et en particulier l’éolien décentralisé au méme titre que toutes les autres sources renouvelables et puiser aussi et surtout dans le gisement d’économies d’énergie .

    En ce sens le gouvernement et EDF doivent développer le parc éolien et favoriser les initiatives individuelles ou collectives .

    Mais il n’est pas raisonnable de laisser penser que l’éolien serait la panacée des lendemains qui chantent !
    jc

  • "C’est faire fi des nombreux autres avantages d’une technologie qui a aujourd’hui atteint une vraie maturité industrielle, avec des milliers d’emplois à la clé"

    Sauf qu’aujourd’hui, il y a un parc qui se construit pas loin de chez moi, avec du personnel allemand, parce qu’il n’y a paraît-il pas de personnel compétent dans la région.

  • Plus que sur le fond, c’est sur la méthode que l’on peut être scandalisé : une politique industrielle peut-elle se construire dans la durée et le long terme dans une telle "insécurité législative" ? C’est typique des moeurs "parlementaire" depuis Maastricht. Une inflation législative sans précédent, où pas un jour ne passe sans que ne soit adopté en Europe un flot toujours croissant de textes. Et dans ce bordel généralisé, que plus personne n’arrive à suivre, des "lobbyistes" (2 ou 3 gugusses par sujet, soit complètement idiot et s’étant fait intoxiqués par des "experts", soit carrément stipendiés à tel ou tel intérêt économique) placent à la sauvette les amendements les plus extravagants, avec le risque toujours présent qu’ils soient adoptés (vu 1) l’absentéisme des parlementaires 2) leur absence d’expertise). Au Parlement de Strasbourg-Bruxelles c’est encore pire, parfois les députés votent sur des textes qui n’ont pas eu le temps d’être traduit dans leur langue , et qu’ils ne comprennent donc même pas.). L’adoption du Traité Constitutionnel Giscard accèlèrera ce processus, avec des centaines de textes supplémentaires par mois à "internatilser" en droit national. Décidés dans le "saint des saints" ultralibéral de la Commission de Bruxelles, et voté à la sauvette par le parlement babélien de Strasbourg-Bruxelles, avec ici aussi le jeu des "amendements à la sauvette", les parlements nationaux n’auront plus qu’à passer leur temps à voter des "textes obligatoires" de transposition : et là ce sera pas triste ! Sur un sujet comme l’éolien, ou les pompes hydrauliques, ou le rendement des moteurs à air, ou la composition chimique de tel ou tel matériau... Les grands intérêts industriels feront passer leurs textes "anticoncurrentiels", imposant leurs produits, avec leurs normes interdisant la concurrence. Et tout cela au nom d’une "concurrence libre et non faussée". Jamais, depuis les premiers temps des parlements de l’époque du suffrage censitaire (Angleterre 18ème et 19ème siècle par exemple), la corruption des "parlementaires" par les grands intérêts oligopolistiques et ploutocratiques, n’aura été plus grande. De la définition "canonique" du "chocolat", par Bruxelles, qui ruine des milliers de producteurs de cacao, à celle tout aussi "canonique" (au sens "arbitraire", "absurde", "bureaucratique") du rendement minimum d’un moteur à air qui ruine des dizaines de PMI françaises, espagnoles, croates... au profit du leader "européen" américano-anglais (faisant fabriquer en Chine - seuls les capitaux, les brevets... et la directive européenne verrouillant le marché sont propriétés des capitalos, mais tout est là !), on a ici toute la dimension de la "concurrence libre et non faussée", s’appuyant sur l’inflation législative des parlements modernes, pour interdire toute conccurrence aux monopoles. N’abordons même pas ici le sujet de l’escroquerie législative sur les OGM qui se déploie depuis 1991 (date de la 1ère directive sur le sujet) et qui continue. Bien évidemment le rejet de la "Constitution européo-soviétique" n’arretera pas ce processus, mais au moins ce serait un premier coup de semonce...