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1914-1918 DEVOIR DE MEMOIRE ARAGON FOREVER

Publie le mardi 10 novembre 2009 par Open-Publishing
2 commentaires

Comment rendre hommage à ces 10 millions de soldats français qui participèrent à ce terrible "Voyage au bout de la nuit" 4 ans durant.

1,5 furent tués, 500 mille furent portés disparus et 2 millions reçurent les blessures les plus horribles : des "gueules cassés" aux amputés en passant par les gazés, on imagine avec peine la souffrance de ces histoires singulières anéanties au sens propre.

Le but de l’Allemagne était de saigner la France aux dires de leurs propres généraux.

Quant aux responsables politiques et surtout militaires c’est d’avoir pariciper au délire des nationalistes à la Barrès et à l’ambition de généraux incompétents comme Nivel (Le Chemin des Dames).

Il en résultat un affaissement de la démographie que seule l’immigration de l’Est, du Sud et le baby-boom endigua.

Il serait bon, à l’heure où l’on parle d’identité nationale, de dire que les victimes de ces massacres le furent du seul fait des dirigeants à la solde du capitalisme qui organisèrent le massacre des peuples à des fins étrangères à ces derniers qui en payèrent le prix du sang.

Ouvriers, paysans et intellectuels furent ceux que l’on sacrifia sur l’autel des profits et du chauvinisme.

2000 intellectuels français perdirent la vie au cours de cette meurtrière guerre : Charles Péguy, Alain Fournier, Ernest Psichari (petit fils de Renan) Guillaume Appollinaire et tant d’autres.

Mes grands-parents furent de ceux qui n’échappèrent pas à cet effroyable conflit : l’un mourut des suites des diverses blessures reçues à l’âge de 34 ans, l’autre souffrit sa vie durant de ces poumons gazés.

A tous ces hommes et femmes qui partagèrent leur destin, je leur dédie ce très beau poême d’Aragon.

Tu n’en reviendras pas toi qui courais les filles
Jeune homme dont j’ai vu battre le coeur à nu
Quand j’ai déchiré ta chemise et toi non plus
Tu n’en reviendras pas vieux joueur de manille
 
Qu’un obus a coupé par le travers en deux
Pour une fois qu’il avait un jeu du tonnerre
Et toi le tatoué l’ancien Légionnaire
Tu survivras longtemps sans visage sans yeux
 
Roule au loin roule train des dernières lueurs
Les soldats assoupis que ta danse secoue
Laissent pencher leur front et fléchissent le cou
Cela sent le tabac la laine et la sueur
 
Comment vous regarder sans voir vos destinées
Fiancés de la terre et promis des douleurs
La veilleuse vous faite de la couleur des pleurs
Vous bougez vaguement vos jambes condamnées
 
Vous étirez vos bras vous retrouvez le jour
Arrêt brusque et quelqu’un crie Au jus là-dedans
Vous baillez Vous avez une bouche et des dents
Et le caporal chante Au pont de Minaucourt
 
Déjà la pierre pense où votre nom s’inscrit
Déjà vous n’êtes plus qu’un mot d’or sur nos places
Déjà le souvenir de vos amours s’efface

Messages

  • Aragon était d’abord un horrible stalinien qui applaudissait aux procès de Moscou et hurlait à la mort des accusés.
    A la poubelle "l’intelligence servile" !

    • Pas faux mais cela n’a rien à voir avec la qualité de son Oeuvre.

      Je te renvoie pour le plaisir à quelques uns de ses romans comme celui qui a résonné fort pour moi "les cloches de Bâle" pour l’engagement et "la semaine sanglante" pour la fresque historique et annonciatrice de la Révolution et surtout de l’engagement et de la Liberté de l’artiste par rapport au reste de la société.

      Peut-être pas la dimension historique d’un Hugo (je n’ai pas le themomètre à mesure).

      Surement un homme déchiré en quête de l’image du Père et qui l’ayant trouvé en celle du PCF a du avaler les couleuvres que tu dénonces.

      Un homme brutalisé par cette guerre de 1914 (guerre que les bourgeoisies ont déclenché et qui a été la Mère de toutes les barbaries du XX ème siècle).

      Bref un poète un formidable écrivain qui a marqué et marquera l’Histoire littéraire de ce si beau pays qui est le notre.

      Pays ouvert au Monde, à la Fraternité, la Liberté, à l’Egalité à la Solidarité internationale.

      Bon là je rêve.....