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Janvier1994 - Congrès d’intronisation de Robert Hue présidé par Georges Marchais
Voilà comment, à cette époque, deux ans après la chute de l’URSS, alors que les archives sont ouvertes, sont expliquées les « monstruosités » et les « horreurs » du stalinisme !
[1]
Trois noms rodent sous ce texte, aucun n’est prononcé. Tout d’abord Karl Marx, qui en démontrant la dictature de la bourgeoisie sur le prolétariat, a du même coup, découvert le concept de la « dictature du prolétariat » sur la bourgeoisie, c’est le premier accusé. Ensuite Lénine qui a appliqué le concept en 17, c’est le deuxième accusé. Enfin Staline qu’on évite soigneusement d’accoler aux « monstruosités » et « horreurs » qu’il a pourtant commises, il est acquitté !
En 94 on sait que 10000 soviétiques, en moyenne, chaque année, exception faite des années de guerre, entre 29 et 53, ont été fusillés + 700 000 en 36-37 après des simulacres de procès. Si une minorité étaient des contre-révolutionnaires avérés, la majorité était innocents, parmi lesquels beaucoup de communistes catalogués pour l’occasion « trotskistes ». Bien que les graphologues aient identifié l’écriture de Staline lui-même sur pas mal de listes, c’est Marx et Lénine qui, en 94, sont visés par les limiers parisiens.
Un mot qui trotte alors dans toutes les têtes n’est pas prononcé, c’est « goulag ». Pourtant cette « monstruosité », largement utilisée par toutes les bourgeoisies de la planète pour dévaloriser la « dictature » que menace la leur, mériterait, si on veut traiter complètement le sujet, une petite explication.
En 19, guerre civile, Lénine propose, plutôt que de laisser croupir les délinquants et les prisonniers de la guerre civile dans les prisons pourries de les utiliser dans des camps de travail, c’est le « goulag », la force de travail ne coûte que la nourriture nécessaire pour rester en état de travailler. En 24 ou 25, pour asseoir son pouvoir, Staline concède l’arrêt de la NEP aux gauchistes qui trouvent que cette politique génère trop d’inégalités. Plus de NEP, donc plus de capitaux étrangers pour payer la force de travail nécessaire pour l’industrialisation (Accumulation du capital), d’où l’idée « géniale »du chef des marxistes « vulgaires » : travail gratuit du goulag !
Voilà comment des millions de voleurs de poules, koulaks, ennemis du peuple, trotskistes puants, communistes emmerdeurs, quelques petits bourgeois égarés comme Soljenitsine et surtout des prolétaires de base innocents vont, pendant des durées variables, et parfois des aller et retours, peupler les chantiers les plus merdiques des fameux plans quinquennaux.
En fait, pour Staline, la fin justifie les moyens. Après tout, les bourgeoisies occidentales, française, allemandes ou anglaises n’ont-elles pas accumulé leur capital sur le travail des enfants ? Sauf que pour un marxiste le travail forcé est une spoliation inadmissible. Jamais, à l’époque, aucun débat ou contre verse publique n’est mené sur le sujet.
Et à Paris, en 94, le pb bien qu’officiellement éludé, est implicitement versé sur les comptes de Marx et Lénine et de leur foutue « dictature du prolétariat ». Du coup, Staline est ravalé au rang de simple exécutant, voilà l’exploit réalisé par le staff de Robert Hue en 94 suivant à presque 20 ans de distance celui de Marchais en 76.
Mais soyons lucide, le stalinisme, plus personne n’en veut, c’est le marxisme qu’il faut éradiquer. Et toutes ces acrobaties idéologiques ne servent qu’à en faire un plat pestiféré ! Qu’on espère pouvoir bientôt jeter à la poubelle pour pouvoir, plus tranquillement, discuter avec les gens d’en face, de postes, de sièges, de fauteuils, etc....Sans ce préoccuper de savoir si leurs placards à eux, dégoulinent toujours, d’espagnols, de viet, de bougnouls, et autres malgaches.....
[1] "Il ne s’agit pas de nier que la transformation socialiste de la société en Union soviétique s’est heurtée à des obstacles considérables, liés à l’histoire et au niveau de développement de l’empire tsariste, aux contraintes provoquées par l’hostilité des puissances capitalistes et à la course aux armements, aux désastres matériels et humains engendrés par la guerre qui, à deux reprises, ravagea le pays. Mais si ces handicaps ont bien évidemment joué un rôle considérable sur les évolutions de la société soviétique, ils n’expliquent pas toutes les difficultés graves - et, durant plusieurs décennies, les horreurs - qu’elle a connues.
Il ne serait pas conforme à l’histoire d’assurer que l’installation du stalinisme devait découler nécessairement du cadre politique initial, la dictature du prolétariat. Ainsi les premières années de la Révolution furent celles de débats politiques réels, d’un essor de la culture et de la création et d’une orientation économique lucide avec la “Nouvelle Politique économique”. Mais la dictature du prolétariat a rendu possible le stalinisme et l’étatisation, qui ont au demeurant été conçus et compris à l’époque comme son application la plus efficace possible. Résoudre les graves problèmes de la société soviétique supposait la suppression de ce cadre politique, ce que se fixaient les objectifs de renouveau du socialisme énoncés en 1985."
Messages
1. 1994-Le Pcf revisite octobre 17, 24 décembre 2007, 14:52
Fin de la NEP : Janvier 1930
1. 1994-Le Pcf revisite octobre 17, 24 décembre 2007, 14:53
exact, la flemme de vérifier-merci
CN46400
2. 1994-Le Pcf revisite octobre 17, 25 décembre 2007, 09:06
D’autant que Staline, qui était bien plus intelligent que ne le disait Trotsky, a su habiller sa dictature d’oripeaux pseudos marxistes qui, en leurs temps ont été largement diffusés dans et par le PCF. Ainsi du "socialisme dans un seul pays", de la possibilité de passer directement du féodalisme au socialisme en sautant la case capitaliste, "lutte des classes=lutte à mort" etc..
chk
1. 1994-Le Pcf revisite octobre 17, 26 décembre 2007, 17:42
J’ai lu , il y a longtemps, "Récits de la maison des morts" de Dovtoievski, il raconte son séjour dans un "goulag" sous le régime des tsars, une longue tradition russe, tout comme les bagnes dont les "nôtres" ont fermé officiellement en 1947, ce qui n’a pas empêché les socialistes de Guy Mollet, d’y"exporter" pendant la guerre d’Algérie dans les années 50 et une fois de plus des Communistes.