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1er décembre journée internationale contre le sida, régression de la prévention,
Publie le dimanche 27 novembre 2005 par Open-Publishing1 commentaire
sida
la régression
manifestation parisienne : départ parvis de Beaubourg 18h30

Le sida a été déclaré grande cause nationale pour 2005. Pourtant, pour nous, acteurs et actrices de la lutte contre la pandémie, la régression est partout. Régression des moyens accordés, régression des droits des malades et des populations particulièrement vulnérables, régression de la mobilisation, régression des réflexes de prévention : tout concourt au désespoir et à la solitude des personnes séropositives et de celles et ceux qui se battent à leurs côtés.
Les exemples sont si nombreux qu’on ne peut tous les citer : les discriminations au travail, dans le monde médical ou dans la vie quotidienne sont toujours aussi nombreuses ; la prévention reste plus que déficiente dans les établissements scolaires (pas de ligne prévention dans le budget du ministère de l’éducation nationale), alors que les jeunes sont de plus en plus touchéEs par l’épidémie ; le modèle de la responsabilité partagée est remis en cause par l’incarcération à quelques mois d’intervalles de deux hommes condamnés pour avoir contaminé leurs partenaires ; les parlementaires viennent de voter un texte sur la récidive qui remet gravement en cause la suspension de peine pour raisons médicales ; de nombreux centres de dépistages anonymes et gratuits (CDAG) sont menacés à très court terme de fermeture par une réforme mal maîtrisée ; la France n’a pas augmenté d’un centime son engagement dans le Fonds Mondial de lutte contre le sida ; les dispositions de l’OMC et les accords bilatéraux signés entre les Etats-Unis et divers PVD restreignent un peu plus les possibilités de produire et faire circuler des médicament génériques, et rendent plus improbable la mise sous traitements des malades des pays pauvres... Sans parler de la répression toujours plus forte de l’action militante par la multiplications des gardes à vues et même, pour la première fois, par la condamnation à des peines correctionnelles de militantEs d’Act Up suite à une action de protestation non-violente devant l’Elysée.
Pour notre association, qui a pris en charge le dossier des migrantEs au sein du dispositif Grande Cause Nationale, le constat est aussi accablant. Le démantèlement de l’Aide Médicale de l’Etat retarde toujours davantage le dépistage et l’accès aux soins des étrangèrEs sans-papierEs, population pourtant dramatiquement touchée par le VIH et par les problèmes de prise en charge tardive. Mais comment ne pas faire le lien avec les rafles massives, les familles séparées, les nourrissons en centre de rétention, les incendies, les expulsions le retour de la double peine pour des jeunes qui se révoltent contre les discriminations et les humiliations quotidiennes que leur inflige l’hystérie sécuritaire et les très vives inquiétudes que nous valent les premiers éléments rendus publics sur la future loi sur l’immigration ?
Mais cette situation, aussi désespérante soit-elle, n’est pas une fatalité. Si nous appelons à manifester, le 1er décembre, dernier mois de l’année grande cause nationale, c’est que nous sommes convaincuEs que la pandémie du sida peut être contrée : par une réelle volonté politique et par l’implication de la société toute entière dans ce combat.
Messages
1. > 1er décembre journée internationale contre le sida, régression de la prévention, , 27 novembre 2005, 22:12
Non, non et non.
L’État ne peut pas être responsable de tout…
En quoi la régression de la mobilisation et la régression des réflexes de prévention sont-elles de la faute de l’Etat ? Il faudrait peut-être arrêter, un jour, de toujours accuser l’Etat ou le gouvernement de toutes les carences, y compris en matière de maladie.
Quant à parler de pandémie, vous allez trop loin. Puis-je vous rappeler la définition du mot « pandémie » (source : le Petit Robert) : « maladie qui atteint tout un pays, voire tout un continent ». Ce qui signifie toute la population. C’est loin d’être le cas avec le sida.
Car il y une condition sine qua non, pour attraper le sida, à l’heure actuelle. Il faut une bonne dose de bêtise ou d’ignorance. Ou les deux à la fois, ce qui ne gâte rien…
« Les jeunes sont de plus en plus touchés par l’épidémie », écrivez-vous. Ben voyons… Le sida leur saute dessus au détour d’un fourré.
L’incarcération de deux personnes qui ont contaminé leurs partenaires vous semble illogique ? Ces malades ont sciemment donné un risque de mort et la société ne devrait rien leur dire ? Tentative d’assassinat, cela n’évoque rien, pour vous ?
Et pourquoi les personnes incarcérées malades du sida devraient-elles être relâchées ? La maladie leur donne-t-elle des droits exorbitants en les affranchissant de toute responsabilité vis-à-vis de la société ?
Quant aux étrangers sans-papiers, par définition, on ne leur a pas demandé de venir en France. C’est déjà, effectivement, assez difficile de soigner les Français et les immigrants légaux.
Et il faudrait cesser, également, de culpabiliser les occidentaux en général, et les Français en particulier, sur les ravages du sida en Afrique et dans les pays pauvres. Si l’on peut nous accuser de ne pas fournir des médicaments gratuitement ou autoriser la fabrication de génériques, nous n’avons pas TRANSMIS le virus à ces populations. C’est leur propre ignorance, leurs propres comportements, leurs propres croyances qui font progresser ce fléau.