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35H : quatre syndicats appellent à manifester le 5 février

Publie le jeudi 13 janvier 2005 par Open-Publishing

Quatre des cinq confédérations syndicales ont appelé mardi à une journée nationale d’actions et de mobilisation dans toute la France le 5 février pour dénoncer notamment les derniers assouplissements des 35 heures.

La CGT, FO, la CFDT et la CFTC "appellent l’ensemble des salariés du public, du privé et les demandeurs d’emploi à une journée nationale d’actions et de mobilisation locales dans toute la France le 5 février 2005", a déclaré Jacky Dintinger, secrétaire général de la CFTC, à l’issue d’une réunion intersyndicale qui a duré une heure et demie au siège de la CFTC à Paris.

La cinquième confédération, celle des cadres CFE-CGC, a assisté à la réunion en tant qu’observatrice mais ne se joint pas à l’appel. Ses dirigeants ne cachent pas que la question de l’aménagement des 35 heures divise les cadres, globalement réceptifs à l’idée de racheter des jours de RTT pour gagner davantage.

En revanche, l’Unsa, première organisation syndicale interprofessionnelle de la fonction publique d’Etat, qui n’a pas été associée à la concertation intersyndicale, a fait savoir qu’elle "participerait activement" à la journée d’actions pour s’opposer aux projets du gouvernement sur les 35 heures.

L’idée d’une plate-forme revendicative commune a été exclue, et d’ailleurs aucune déclaration n’a été publiée à l’issue de la réunion. Mais les thèmes retenus pour cette journée de manifestations sont assez précis pour cerner tous les sujets de préoccupation du moment.

"Cette mobilisation portera sur le temps de travail (35 heures et journée de solidarité), sur l’exigence de vraies négociations salariales dans le public et le privé pour permettre le développement du pouvoir d’achat, sur le développement de l’emploi et sur la défense du code du travail menacé par des dérégulations", a déclaré Jacky Dintinger.

"Les organisations syndicales appellent leurs structures locales à se rencontrer pour mettre en oeuvre les formes de mobilisation et d’action qui leur paraissent les plus appropriées", a-t-il précisé.

A l’issue de la réunion, les représentants des quatre confédérations ont mis l’accent sur leur "volonté" de réussir cette journée du 5 février.

SERIE DE GREVES LA SEMAINE PROCHAINE

"Notre souci est que la mobilisation puisse être ressentie par toutes les professions en lutte unitaire la semaine prochaine comme une nouvelle étape de la revendication", a résumé la numéro deux de la CGT, Maryse Dumas.

Une série de grèves et de manifestations est prévue tout au long de la semaine prochaine, essentiellement dans le service public : à La Poste, à EDF-GDF, à la SNCF et à l’Education nationale.

La journée du 20 janvier sera aussi celle d’une mobilisation des fonctionnaires pour réclamer un rattrapage de leur pouvoir d’achat.

Concernant l’assouplissement des 35 heures, la proposition de loi UMP doit être déposée sur le bureau de l’Assemblée nationale dans les tout prochains jours, sa discussion par les députés étant prévue dès le début février.

Le texte - trois articles qui reprennent les aménagements annoncés le 9 décembre par le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin - doit être examiné par la commission des Affaires sociales le 25 janvier afin que le débat parlementaire puisse commencer dès le 1er février.

Le débat au Sénat n’est pas prévu avant mars.

Jean-Pierre Raffarin, qui parle de "réforme du temps choisi", a signé le 22 décembre le décret portant de 180 à 220 le quota annuel d’heures supplémentaires que peuvent effectuer les salariés.

Quant à la proposition de loi qui l’accompagne, elle a été mise au point en concertation avec Matignon par quatre députés UMP : le président de la commission des Affaires sociales, Jean-Michel Dubernard, le président de la commission des Affaires économiques, Patrick Ollier, ainsi que par Pierre Morange et Hervé Novelli, qui avait rédigé en avril un rapport dans lequel il prônait une réforme profonde des 35 heures.

Lors de ses voeux à la presse dans la matinée, le ministre de l’Economie Hervé Gaymard avait fait valoir qu’il ne s’agit d’un "de bras de force" (avec les syndicats).

"Chacun a le droit de s’exprimer, le gouvernement est légitimement et démocratiquement élu et donc ces aménagements vont être examinés dans les jours qui viennent, à l’Assemblée nationale puis au Sénat", a-t-il dit. "Il y aura une réforme. Puisque le Premier ministre l’a annoncé, il n’est pas question qu’elle n’ait pas lieu". (Reuters)

http://www.reuters.fr/locales/c_new...