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41 ans ? NON, c’est NON !

Publie le mardi 29 avril 2008 par Open-Publishing
1 commentaire

> LES SYNDICATS SE RÉUNISSENT CE SOIR POUR DÉCIDER D’UNE RIPOSTE

Tous se sont déclarés hier opposés à la volonté inflexible du gouvernement d’allonger la durée de cotisation à 41 ans.

Le ministre du Travail a présenté hier aux interlocuteurs sociaux ses orientations pour solder le « rendez-vous 2008 sur les retraites ». Sans surprise, ces mesures feront porter exclusivement les efforts sur les salariés : allongement de la durée de cotisation à 41 ans en 2012, suppression progressive de la dispense de recherche d’emploi (DRE) pour les chômeurs de plus de 57 ans et demi, développement de l’emploi des seniors, renforcement du cumul emploi-retraite, suppression des mises à la retraite d’office ou des limites d’âge pour partir à la retraite…

« Dans le schéma qui nous a été distribué, qui s’en sort bien ? Le patronat. On ne demande rien aux entreprises », a réagi Jean-Claude Mailly (FO). Il ne croyait pas si bien dire vu les réactions des organisations patronales à la sortie du ministère du Travail. Pour le MEDEF, « les 41 ans », la « libéralisation » du cumul emploi-retraite et la suppression de la DRE constituent un « minimum absolument indispensable ». La CGPME a jugé « projet globalement bien équilibré » tandis que l’UPA a déclaré ne pas avoir « de désaccord particulier sur l’ensemble des propositions » gouvernementales.

Pour Jean-Claude Mailly (FO), « les 41 ans de cotisation vont conduire « à travailler plus pour gagner la même chose, ou moins » et obliger les salariés à aller « progressivement vers un système de retraite individuelle ». Le leader de FO a déploré également que toutes les pistes de « financement possible » qu’il a proposées ont été d’emblée écartées, citant la taxation de « l’intéressement, la participation, des stocks-options (...) ou une augmentation de l’impôt sur les bénéfices pour les dividendes distribués aux actionnaires » et de la « cotisation vieillesse ». En tout, « cinq pistes de financement « faisaient plus de 12 milliards de recettes », a-t-il rappelé (voir notre article du jeudi 28 février 2008).

Le constat de FO est globalement partagé par les autres syndicats. « Tant qu’on n’a pas fait le tour des autres solutions sur les recettes, le financement, la question de la pénibilité, nous rejetons l’allongement de la durée de cotisation », a souligné Jacques Voisin (CFTC). De son côté, Bernard Thibault (CGT) n’a trouvé « aucun point positif » dans ce projet « gravissime ». Selon la CGT, « au final, il faudra travailler plus, plus longtemps pour gagner moins, d’où un ensemble de mesures destinées à cumuler plus systématiquement emploi et retraite » qui vont faire « disparaître le droit » à la retraite à 60 ans. « On n’est pas au niveau d’une bonne réforme, mais sur quelques petites mesures qui ne sont pas au niveau de l’enjeu », a déclaré pour sa part François Chérèque (CFDT), dont le principal point de désaccord est le « déclenchement du passage à 41 ans (de cotisation) dès maintenant, alors que l’emploi des seniors n’est pas au niveau de ce qui est nécessaire pour le faire ». Quant à la CGC, son dirigeant Bernard Van Craeynest, a rapporté qu’il avait signifié au ministre « qu’augmenter de manière arbitraire la durée de cotisation à 41 ans ne ciblait les efforts que sur les salariés », sans donner de « garanties » sur les mesures de l’emploi des seniors.

Ce constat devrait permettre d’envisager une riposte commune pour faire reculer le gouvernement. Celle-ci pourrait être décidée dès ce soir à l’issue d’une réunion des cinq centrales syndicales. Pour faire « converger une réaction de l’ensemble des salariés », FO a d’ores et déjà proposé d’appeler à une première action interprofessionnelle le 15 mai, date d’une mobilisation des enseignants et plus généralement les fonctionnaires.

Messages

  • Je ne peux,qu’etre satisfait de l’unité syndicale,d’un front commun face au démantelement de nos retraites.

    Mais je suis extremement attentif "au double langage" des OS qui appellent à l’action...et disparaissent quand il faut y aller.

    Par exemple la greve nationale des cheminots le 12 mars,entre les 2 tours des élections,a l’appel de la seule CGT.Et pourtant il s’agissait de lutter pour les revendications des cheminots,dont leurs retraites,et la défense du service public

    LE REBOURSIER Cheminot CGT