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5 000 personnes pour la vérité sur la mort de Jon Anza

Publie le mardi 20 avril 2010 par Open-Publishing
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de Giuliano CAVATERRA

Samedi dernier à Saint-Jean-de-Luz 5 000 personnes selon les organisateurs (4 600 selon la police) ont manifesté à l’appel du collectif Jon Anza pour exiger des éclaircissements sur la mort de Jon Anza.

Il y avait du monde donc dans la cité luzienne samedi. En effet, aux nombreux vacanciers présents s’ajoutaient donc quelque 5 000 manifestants mais aussi une très forte représentation de policiers et gendarmes.

La manifestation partie à 17 h 30 de la place louis XIV a parcouru dans le calme les rues du centre-ville avent de revenir au point de départ. Là depuis le kiosque Anaiz Funosas et gabi Mouesca ont pris la parole au nom du collectif Jon Anza. Cette manifestation ayant lieu un an après la « disparition » d’Anza, A. Funosas a affirmé qu’il s’agissait d’ « une année de silences, de mensonges et d’humiliation » et qu’il restait « de nombreuses choses à éclaircir » dans cette affaire.

Les porte-parole ont mis en doute la version officielle de « dysfonctionnements » de l’appareil policialo-judiciaire et réclamé des explications au ministre de l’Intérieur espagnol en tant que responsable de la garde Civile et à la ministre de la Justice française, ministre de l’Intérieur au moment de la « disparition ». Gabi Mouesca a également pointé du doigt les médias français qui après avoir maintenu « un silence assourdissant » ont commencé à reprendre la thèse officielle d’une « clochardisation » du militant basque, faisant allusion à un article du Nouvel Observateur.

Mentionnant le déploiement d’une banderole sur l’Arc de Triomphe à Paris les porte parole ont déclenché une salve d’applaudissements.

La veille de la manifestation des militants basques avaient escaladés le célèbre monument parisien pour y déployer une banderole demandant « qu’avez-vous fait de Jon Anza ? ». L’un des militants avait alors fait une chute et s’était blessé. D’après les militants cette chute est due à l’intervention des policiers qui auraient détaché une des personnes alors qu’elle était encordée avec les autres et ce malgré les avertissements des jeunes mais aussi des pompiers. Les pompiers de Paris indiquent n’être pas « autorisés à communiquer » sur cette affaire et renvoient à la préfecture de police qui pour sa part indique que la chute n’est pas due à l’intervention policière mais « à la maladresse » des militants et « sans doute à une bourrasque de vent ». Il se trouve que le vent soufflait en moyenne à 15 km/h ce jour-là avec des rafales allant jusqu’à 26 km/h sur Paris centre soit des vents loin d’être violents...
Des journalistes « plus timorés"

« Le regard des journalistes français a changé », selon Ludivine Thouverez. L’enseignante-chercheuse de l’Université de Franche-Comté est intervenue, lors de la soirée organisée vendredi dernier par le Cinéma Le Royal de Biarritz. « Dans les années 80 on constate une plus grande méfiance » des médias français vis-à-vis des attentats du GAL. Le thème de la thèse de Ludivine Thouverez est le traitement médiatique de ces événements tragique pour le Pays Basque. Aujourd’hui, elle suit de près la couverture de la disparition de Jon Anza et constate que les journalistes sont plus timorés quant à la formulation d’hypothèses sur les causes de cette disparition ; « ce rôle est laissé aux abertzale ». Souvent, dans les affaires basques, 60 à 70 % des informations proviennent du ministère de l’Intérieur espagnol. L’arrivée des socialistes au gouvernement, dans les années quatre-vingts, est le moment où plusieurs quotidiens français ont changé d’attitude. Dans l’Etat espagnol, le traitement médiatique des affaires basques a pris le virage lors de la mort de Miguel Angel Blanco en 1997 ; « à partir de là, les médias se sont impliqués dans la lutte contre ETA ».

http://www.lejpb.com/paperezkoa/201...

Messages

  • ASKATASUNA communiqué 21 avril 2010

    L’ESPAGNE TORTURE ENCORE ET TOUJOURS

    Des irrégularités lors des arrestations également dénoncées

    Des témoignages plus détaillés des interrogatoires et des tortures infligés à certaines des dix personnes arrêtées mercredi en Hego Euskal Herria, les trois avocats Arantxa Zulueta, Jon Enparantza et Iker Sarriegi ainsi que Naia Zuriarrain, Jose Luis Gallastegi, Saioa Agirre, Erramun Landa, Juan Mari Jauregi, Asier Etxabe et Joxe Domingo Aizpurua ont été transmis aujourd’hui.

    Parmi les personnes qui ont été incarcérées, les trois avocats n’ont pas été torturés mais ont déclaré avoir du subir de très longs interrogatoires sans leurs propres défenseurs.

    Naia Zuriarrain et Saioa Agirre, pour leur part, ont subi des tortures de la part d’agents de la Giardia Civil pendant cinq jours.

    Les deux jeunes femmes ont été agressées sexuellement : elles ont été maintenues nues, elles ont été touchées sur diverses parties du corps.

    Cette situation s’est répétée à plusieurs reprises, elles disent que cela a été extrêmement dur.

    Dans le cas de Naia, ils lui ont mis un sac sur la tête à quatre ou cinq reprises et l’ont serré jusqu’à ce qu’elle étouffe, et ils lui ont jeté de l’eau froide.

    Dans le cas de Saioa, ils lui ont mis le sac sur la tête mais ne l’ont pas serré.

    Elles ont été frappées à de nombreuses reprises, à la tête et sur différentes parties du corps.
    Elles n’ont pu dormir à aucun moment.

    Ils les ont attachées avec du caoutchouc et les ont obligées à rester dans des postures douloureuses.

    Les pressions, les cris et les menaces ont été incessants durant ces cinq jours.
    Elles ont été obligées de faire des déclarations à la police en conséquence de ces tortures.
    Elles ont dénoncé ces tortures au médecin du Tribunal et au juge. Elles ont déclaré au juge que toutes leurs déclarations étaient fausses.

    Par ailleurs, de nombreuses irrégularités ont été dénoncées au sujet de cette opération, notamment sur les perquisitions des bureaux des avocats, où le mandat qui ne concernait que les parties communes n’a pas été respecté, et sur l’arrestation de Joxe Domingo Aizpurua, qui a été mis au secret et très longuement interrogé pour des faits pour lesquels il avait déjà été jugé et condamné.

    Nous dénonçons l’usage de la torture, malgré les dénonciations et préconisations de nombreuses organisations internationales de défense des Droits de l’Homme. Nous dénonçons les tortionnaires, mais également tous ceux qui leur permettent de continuer à agir ainsi en toute impunité, lesbautorités politiques des deux Etats, les instances judiciaires et les nombreux médias qui continuent à passer ces pratiques sous silence. Nous exigeons l’interdiction totale de la mise au secret.

    Nous dénonçons la manipulation qui est faite de cette rafle, entre autres choses le cirque médiatique qui a accompagné notamment en Espagne l’arrestation de David Pla à Hendaia, chargé de tous les maux et délits par le Ministre Rubalacaba et relâché trois jours après sans la moindre charge.

    Nous dénonçons la grave attaque faite par le biais de cette rafle aux prisonniers basques et à la famille de Jon Anza dont la défense est sérieusement entravée, ainsi qu’au processus démocratique de résolution du conflit, le respect des droits des citoyens basques étant le premier pas indispensable dans cette voie.

    Euskal Herria, le 21 avril 2010