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7ème édition de la Semaine Anticoloniale du 23 Février au 11 Mars 2012 (tracts)

par Gisèle Felhendler

Publie le lundi 13 février 2012 par Gisèle Felhendler - Open-Publishing

La loi du 23 février 2005 sur « l’apport positif de la colonisation » a autorisé et légitimé une parole révisionniste sur le passé colonial de la France, une réécriture officielle de l’Histoire tentant de réhabiliter une période condamnable. Il est urgent de sortir de la « guerre des mémoires », de déconstruire un imaginaire colonialiste en luttant pour la réappropriation d’ une mémoire partagée par tou-tes car appartenant à notre histoire commune.

L’histoire coloniale de la France a été une violence, une agression, une destruction, une dépossession, une négation et une aculturation des peuples colonisés. De cette oppression sont nés des mouvements de résistance et de libération nationale, pour reconquérir une liberté confisquée. Frantz Fanon, Medhi Ben Barka, Thomas Sankara, Lumumba, Um Nyobe et tant d’autres se sont battus pour le respect du droit à l’autodétermination et l’égalité des droits.

Le 23 Février 2012 s’ouvrira, à l’initiative de Sortir du Colonialisme (association regroupant diverses organisations et soutiens du monde politique, associatif, culturel) la 7ème édition de la Semaine Anticoloniale et Antiraciste. Qui sera un peu plus qu’une semaine puisqu’elle se prolongera jusqu’au 11 mars, avec en point d’orgue différé, le 17 mars, dans toute la France, une grande manifestation antiraciste et anticolonialiste, la Marche Solidaire des Peuples en Lutte, co organisée avec le collectif D’ailleurs Nous Sommes d’Ici.

Les buts de la semaine anticoloniale sont de tenter une analyse des ravages du colonialisme et de ses blessures encore prégnantes aujourd’hui, de travailler sur la transmission de la mémoire et d’articuler les situations du passé avec les discriminations post coloniales qui stigmatisent et excluent une partie de la population, passant du statut de bouc émissaire à celui d’ennemi de l’intérieur.

Il est d’autant plus impératif de mener sans concession cette réflexion que 2012 est à la fois une année présidentielle au cours de laquelle, chasse aux voix oblige, des discours au racisme même plus latent vont fleurir. Elle est aussi celle de la célébration du cinquantenaire de l’Indépendance de l’Algérie, au centre du programme de cette Semaine Anticoloniale, et dont le coffret Algérie Musiques Rebelles fait entendre les chants. (à consulter et écouter sur le site www.anticolonial.net).

De nombreux évènements vont y avoir leur place : conférences, débats, projections de films, concerts, et bien sur l’incontournable Salon Anticolonial, à la Bellevilloise, avec des stands de commerce équitable, un pool libraires, coordonné cette année par la librairie La Brêche, la remise du prix du livre anticolonial de l’année, du prix du Colonialiste de l’année et celui de la Françafrique, dont les nominés se bousculent ; les visiteurs du site pourront d’un simple clic voter pour leur chouchou.

La Semaine franchit un saut quantitatif autant que qualitatif en sortant enfin du strict Paris intra muros et en organisant de nombreuses initiatives en régions, avec de nouveaux partenaires locaux.
Plus que jamais c’est à nous, antiracistes et anticolonialistes, de ne rien lâcher et d’être à l’offensive.

http://www.npa2009.org/content/7%C3%A8me-%C3%A9dition-de-la-semaine-anticoloniale-du-23-f%C3%A9vrier-au-11-mars-2012