80e congrès de la FCPE

Le président de la FCPE, Georges Dupon-Lahitte, fera ses adieux à la principale fédération de parents d’élèves lors de son 80e congrès à Périgueux, de samedi à lundi, après dix années de prises de positions radicales en faveur d’une Ecole égalitaire où les parents auraient un statut."Ce congrès est un congrès ordinaire", a rappelé jeudi ce charismatique père de six enfants qui animait depuis 1996 une fédération très active et nettement marquée à gauche de ses envolées verbales et volontiers politiques.

Un tiers du conseil d’administration de la Fédération des conseils de parents d’élèves (370.000 adhérents, 22% des voix au primaire, 56% dans le secondaire) sera renouvelé pendant ce week-end et le nouveau conseil procèdera dans les semaines qui suivent à l’élection d’un nouveau président pour trois ans.

"Mon dernier fils étant en première, statutairement, je ne me représente pas pour trois ans alors que je ne pourrais rester que deux ans au maximum, en spéculant sur un redoublement...", a expliqué M. Dupon-Lahitte, 54 ans.

Décidément riche en émotions, ce congrès d’adieux fêtera aussi la grande victoire des parents d’élèves sur une revendication centrale : officialiser leur rôle à l’Ecole en leur offrant un véritable statut.

Promis par François Fillon il y a plus d’un an, ce décret a joué l’Arlésienne toute l’année. Annoncé à la rentrée par l’actuel ministre de l’Education, sans cesse repoussé, puis ressorti à la suite de la crise du CPE, il doit finalement être publié "avant août", selon Gilles de Robien.

"Nous constatons que le ministre communique beaucoup en ce moment sur ce décret mais ne peut pas camoufler la réalité d’un fonctionnement pas à la hauteur des paroles dites", a ironisé M. Dupon-Lahitte, qui n’a jamais manqué l’occasion d’être acerbe, bien au delà des seules exigences de sa fédération.

Intitulé "Ecole et inégalités, pas de fatalité", six mois après les émeutes en banlieue et en pleine relance de la politique de l’Education prioritaire, le congrès de Périgueux sera l’occasion de prendre "à bras le corps un certain nombre de questions dans la mesure où depuis trois ans, aucune réponse n’a été apportée", a expliqué M. Dupon-Lahitte.

Il a critiqué le "grand fiasco de la politique éducative de ce gouvernement, qui, après avoir dit que l’Ecole était sa priorité et organisé un grand débat national, a accouché d’une loi idéologique qui n’est pas une réponse à toutes les difficultés de l’Ecole".

Concernant les inégalités, il a plaidé pour "arrêter de parler de lutte contre l’échec scolaire". "C’est vrai que les enfants sont différents, mais il faut arrêter d’attendre que l’échec arrive, on ne parle que des remèdes à l’échec, nous voulons une politique qui mette en oeuvre toute possibilité existante pour prévenir l’échec", a argumenté M. Dupon-Lahitte.

"Prévenir, c’est oser se poser des questions, cesser de dire que tout est parfait, ça doit être l’esprit même du système éducatif : ne pas rabaisser les ambitions, au contraire, dire que tout jeune est éducable", a-t-il précisé