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9ème Collectif des sans-papiers : qu’elles soient de droite ou « socialistes »,...

Publie le lundi 24 janvier 2005 par Open-Publishing

Suite à leur arrestation, provoquée par la dénonciation de
militants-vigiles du Parti Socialiste, trois des quatre sans-papiers du
9ème Collectif qui a occupé le siège du PS au Pré-Saint-Gervais, jugés
samedi au Tribunal de Bobigny, sont tombés sous le coup d’une
décision d’expulsion dans les quinze jours. L’avocate qui les défendait
en tentant d’obtenir la nullité à partir de vices constatés dans les
procédures et les conditions d’arrestation et/ou de détention, a décidé
de faire appel.

Le quatrième a été libéré.

Une cinquantaine de personnes (familles, membres du 9ème Collectif,
militants politiques et syndicaux) étaient présentes, dès 10 heures du
matin. Les premiers arrivés ont trouvé portes closes et cordon policier à
l’entrée du tribunal parce que les forces de l’ordre en avaient décidé
ainsi. Et il aura fallu « batailler » pour qu’une douzaine de personnes
soient admises à l’intérieur afin d’assister aux débats. Les autres, avec
plusieurs très jeunes enfants, ont dû rester, sous bonne garde, à
l’extérieur, pas sous la pluie mais dans le froid ­ n’étant même pas
autorisés à se tenir, un peu plus à l’abri, dans le vaste hall du tribunal,
désert le samedi. Il s’est même trouvé qu’une mère et ses deux enfants,
qui s’étaient sagement glissés dans le sas d’entrée, pour s’abriter un
peu du froid, après plusieurs heures d’attente, se voient sèchement
refoulés à l’extérieur par un brigadier peu scrupuleux et donneur de
leçon.

Qu’à cela ne tienne, sous le regard et les sourires souvent narquois de
policiers en faction, ayant perdu le sens du devoir de réserve (de l’autre
côté de la vitre), ils-elles ont discuté, ont joué avec les enfants, se sont
rencontrés, ont crié des slogans, ont collé des tracts et des affiches, ont
fredonné des chants révolutionnaires, ont fait tourner le café et des
gâteaux entre tous et ont collé leurs visages aux baies vitrées de la
salle d’audience pour signifier leur présence, leur soutien aux prévenus
et tenter de suivre la geste des débats.

De la convocation, le matin, à la prononciation du jugement, soit huit
heures d’attente, dont plus de deux heures de délibérations - espérons
que ce n’est pas le temps qu’il a fallu pour recevoir des coups de fil et
des consignes d’en haut - la justice dégueulasse a encore frappé des
innocents et leurs proches.

... abrogation des lois racistes.

Liberté pour nos trois camarades.

Régularisation de tous les sans-papiers.

Solidarité internationale !