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A Lyon on essaie de croiser les virus H1N1 et H5N1 de la grippe

Publie le mercredi 31 mars 2010 par Open-Publishing
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Au sein du P4, un laboratoire de sécurité maximale, une expérience en cours s’efforce de déterminer les conditions d’hybridation des deux virus. Le premier se propage vite mais tue peu, le second est peu contagieux mais souvent mortel

Depuis trois semaines, le P4 de Lyon a interrompu toutes ses autres manipulations. Ce laboratoire de sécurité maximale - il n’en existe qu’un en France et une vingtaine dans le monde - se concentre actuellement sur une expérience à haut risque : des tentatives de croisement entre le nouveau virus H1N1 et celui de la grippe aviaire, le H5N1. Le premier se propage beaucoup et tue peu, le second se propage peu et tue beaucoup. Une hybridation des deux serait calamiteuse.

« On essaie de comprendre, en infectant une cellule avec ces deux virus, quels sont les déterminants génétiques qui leur permettraient d’échanger leurs gènes (notamment chez le cochon NDLR) » résume le virologue Bruno Lina, qui dirige les travaux sur la grippe A pour ce laboratoire Inserm. Trois biologistes de son équipe ont été détachés pour effectuer ces tests décidés et avalisés au niveau ministériel. Pourvus de passeports spécifiques, ils sont assistés par une demi-douzaine de techniciens attachés au site. « Toutes les manipulations se font en scaphandre et obéissent à des règlements très contraignants » assure Bruno Lina.

Si l’expérience est bien liée au Centre national de référence des virus de la grippe, que ce dernier dirige, sa finalité ne serait, selon lui, pas d’aboutir à un vaccin, mais juste « cognitive » : « Pourquoi fabriquer un vaccin contre un virus qui n’existe pas ? » Ou pas encore. Les premiers résultats ne tomberont avant deux mois et décideront de la suite à donner à cette opération au budget (provisoire) de 200 000 euros. Pour l’heure, « on a fait quelques essais, mais on n’a obtenu que des résultats très préliminaires » poursuit le virologue. S’il est trop tôt pour en déduire quoi que ce soit quant à la probabilité de l’apparition d’un tel monstre viral, « aujourd’hui, le risque semble faible » confie-t-il. Et de conclure : « C’est une bonne nouvelle ».

Olivier Saison

H1N1 : en attendant la deuxième vague

Si les médias semblent pour l’instant en avoir fini avec la grippe A, ce n’est sans doute pas le cas de nos organismes. « C’est une certitude, iI y aura bien une nouvelle vague épidémique » estime Bruno Lina, directeur du Centre national de référence des virus de la grippe. « Soit le virus H1N1 se transforme en virus saisonnier et cette épidémie aura alors un impact modéré, soit il déclenche une deuxième vague l’hiver prochain » poursuit-il. Deuxième vague qui pourrait avoir un impact plus important, comme cela avait été le cas lors des épidémies grippales des hivers de 1957 (H2N2) et 1968 (H3N2) : « C’est lors des deuxièmes vagues, en hiver 58 et en hiver 69, qu’il y avait eu le plus de décès » rappelle le virologue. Même « si rien n’est logique avec cette grippe, il faut quand même garder ça en tête ». Sans être alarmiste, le chercheur garde aussi un œil sur le virus aviaire H5N1 (287 décès sur 486 cas dans le monde) qui, constate-t-il, « semble un peu reprendre du poil de la bête ». Comme en témoignent les cinq nouveaux cas répertoriés en Egypte.

O.S. - Les filovirus Ebola et Marburg - Les arénavirus de type 4 : le virus Lassa d’origine africaine et les arénavirus d’origine sud américaine. - Le virus de la fièvre hémorragique de Congo Crimée - Le virus de la variole - Les Henipavirus Nipah et Hendra - Les virus Influenza A H5N1 d’origine

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